L’Université d’Ottawa vient d’annoncer les résultats d’une recherche réalisée au Canada pour savoir si certaines personnes sont plus heureuses dans certaines villes que d’autres et si certains événements peuvent influencer cela. Ainsi, les chercheurs se sont intéressés aux tweets publiées du 4 au 10 décembre par des personnes vivant à Ottawa, Montréal, Vancouver, Edmonton, Toronto et Halifax. De quoi intéresser particulièrement certains décideurs politiques!
Au total ce sont 132 181 messages Twitter qui ont été analysés à travers quatre éléments : l’agrément, l’excitation, la dominance et l’imprévisibilité. Les chercheurs se sont égalements servis de mots-clics (hashtag) et d’émoticônes pour compiler les messages. Finalement 47 « mots-clics émotifs » (#angry #happy #disgusted) ainsi que leur relation aux mots dans les micromessages ont été retenus et catégorisés pour la collecte des données.
Voici les principales constatations de l’étude :
- Quand les Canadiens de Montréal ont vaincu les Canucks de Vancouver, les tweets positifs publiés par les Montréalais étaient plus élevés de 69 % comparativement à ceux des gens de l’Ouest ;
- Halifax est la ville la plus festive du Canada : le vendredi soir et les fins de semaine, les tweets positifs de ses habitants sont plus élevés de 17 % que ceux des résidents de Vancouver ;
- En moyenne, Edmonton est la ville « la moins joyeuse » des six, la plupart des villes dépassant la proportion de messages Twitter positifs de 5 à 12 % ;
- À Vancouver et à Montréal, les tweets positifs étaient plus élevés le matin (13,8 % relativement à Edmonton), tandis que ceux des gens d’Ottawa (7,8 % relativement à Edmonton) et de Toronto (8,6 % relativement à Edmonton) étaient plus élevés pendant la journée.
« Twitter est riche en contenu émotif. Ce média s’est révélé utile à l’étude de désastres et de situations d’urgence, au suivi de la santé publique, à l’analyse d’événements et, dernièrement, à l’analyse des émotions. L’accès à ce genre d’information serait particulièrement utile pour la prise de décisions politiques et autres. » explique Abdulmotaleb El Saddik qui dirige le Laboratoire de recherche en communications multimédia de l’Université d’Ottawa. « On constate que les réseaux sociaux fournissent des données plus fiables que les méthodes traditionnelles plus fastidieuses comme les questionnaires. On pourrait dire que ce sont des commentaires implicites », ajoute Benjamin Guthier.