Vampyr sur Switch : une version de qualité

En découvrant Vampyr la première fois à l’E3 2017, j’avais demandé s’il y avait des plans pour l’amener sur Switch. Vu la profondeur du titre, c’était difficilement imaginable et les développeurs avaient vite fermé la porte. Pourtant, 2 ans plus tard et un peu plus d’un an après sa sortie, voilà que nous y sommes. J’avais peu d’espoir pour cette nouvelle version et pourtant, elle est très réussie.

Fiche technique

  • Date de sortie : PS4, Xbox One et PC : 5 juin 2018 / Switch : 29 octobre 2019
  • Style : Action RPG
  • Classement ESRB / PEGI ESRB M / PEGI 18
  • Développeur : DONTNOD Entertainment / Saber Interactive (Switch)
  • Éditeur : Focus Home Interactive
  • Langue d’exploitation : Disponible en français
  • Disponible sur Xbox One, PlayStation 4 et PC
  • Testé sur PlayStation 4 et Switch
  • Prix lors du test : 79,99 $ CA / 49,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Une version Switch avec peu de compromis

Une fois passée la très longue période de chargement initiale du jeu, on constate qu’il n’a aucun problème de performance. La fréquence d’image tient très bien et ne subit aucun ralentissement du début à la fin. Je me souviens qu’au lancement et durant la période de mon test original, le jeu était très instable. C’était carrément désagréable et par moment, difficile à jouer. Plus d’un an plus tard, on voit que les mises à jour ont porté fruit et le résultat est surprenant sur Switch. Il y a juste la résolution qui prend un coup, mais en mode portable on le décèle moins bien.

Puis, Vampyr ne perd pas du tout de son atmosphère lugubre qui nous entraîne parfaitement dans cette sombre période de l’humanité. Même sur un petit écran, en mode portable, on ressent bien ce que les développeurs ont voulu mettre de l’avant. En plus, il n’y a pas une tonne de jeux à monde ouvert matures sur la console, donc celui-ci vient combler un besoin.

Vampyr rage

Un vampire et ses choix

Vampyr nous plonge en 1918 dans la peau de Jonathan Reid, un docteur expert en transfusion et ex-médecin de combat. De retour à Londres pour visiter sa mère, notre protagoniste est attaqué sauvagement par un vampire qui le mord. Dr Reid se réveille, mais il est assoiffé et il ne peut pas résister aux tentations de sa première victime. Malheureusement, celle-ci s’avère être sa propre sœur et il promet de se venger de l’entité qui l’a transformé. Heureusement, il rencontre un autre docteur qui est très familier avec les recherches de Jonathan. Il lui offre donc de travailler dans son hôpital où il pourra travailler de nuit sur ses recherches. Ainsi, il n’aura pas à se frotter au soleil du jour et il n’y a aucun risque que quelqu’un découvre son identité secrète.

vous courez toujours un risque en tuant un des habitants de la ville

Vous pourrez donc interagir avec les quelques dizaines d’habitants de cette région de Londres. Chacun d’eux est interconnecté d’une manière ou d’une autre alors mieux vaut les écouter. La majorité du jeu tourne autour de ceux-ci alors qu’ils vont demander à Dr Reid de faire différentes tâches. Parfois, ce sera aussi simple que de leur faire la conversation ou de leur concocter des antidotes. Mais les quêtes les plus difficiles sont celles qui vous envoient investiguer dans les confins les plus sombres de Londres.

Tout ça, c’est dans le but de savoir ce qui se cache au plus profond de l’âme de chaque personnage. Plus vous accumuler de l’information, plus la qualité du sang du NPC sera élevée et plus il vous donnera de l’EXP. Cependant, vous courez toujours un risque en tuant un des habitants de la ville, car cela pourrait avoir un impact important positif ou non sur un autre villageois. Bref, c’est à vos risques et périls.

Vampyr docteur

Des dialogues un peu simples

Ensuite, plus on en apprend sur certains personnages, plus on s’attache à ceux-ci. Je pense, par exemple, à une patiente qui a quelques troubles psychologiques et se prend pour un vampire. Elle semble complètement déphasée avec la réalité, mais on la prend en pitié. Vampyr est rempli de ces petits détails qui nous charment. C’est d’ailleurs, ce qui rend nos décisions souvent difficiles. En fin de compte, la meilleure solution est d’en apprendre le plus possible sur chaque personne. Cela nous donne un peu plus d’informations pour décider si on va se nourrir avec celui-ci ou non. Mon conseil, c’est de ne jamais vous fier aux premières apparences, car cela pourrait vous coûter très cher.

Néanmoins, j’aurais vraiment aimé qu’il y ait plus de diversité dans Vampyr. Tout ça arrive un peu à court de mes attentes. D’un personnage à l’autre, les dialogues sont toujours un peu trop simplistes. Les discussions sont orientées vers seulement deux chemins : des questions plus personnelles et des questions sur la situation actuelle.

D’un personnage à l’autre, les dialogues sont toujours un peu trop simplistes.

En plus, il n’a pas vraiment d’ennemi principal envers lequel on peut concentrer notre chasse. La plupart du temps, on a l’impression que notre seul vrai objectif est de trouver un antidote pour notre condition. Le fait d’avoir un meilleur antagoniste aurait pu plus facilement nous plonger dans le scénario.

Vampyr boss

Gérer chaque goutte de sang

L’arbre de talent de Dr Reid nous permet au moins de personnaliser notre personnage à notre goût. Or, c’est ce qui devrait vous guider dans le style de combat que vous préférez. D’une part, votre barre d’énergie sera importante à suivre si vous êtes du genre à opter pour les attaques physiques. Et bien sûr, le jeu vous permet aussi d’esquiver et cela vous coûte aussi un peu d’énergie. Il faut donc savoir très bien contrôler les deux.

Puis, vous pourriez aussi vous tourner vers les habiletés de vampire de Jonathan. Il y a des attaques comme coagulation qui nous permet de geler le sang de notre cible la rendant complètement vulnérable. Ou sinon, vous pourriez créer une barrière de sang servant de défense additionnelle. Qu’importe votre choix, lorsque vous utilisez celles-ci, vous réduisez vos réserves de sang. C’est toujours possible d’en récupérer en étourdissant nos ennemis et en les mordants, mais c’est assez difficile. La solution facile est toujours de tuer un des citoyens, mais c’est rarement l’option la plus optimale. Surtout que la fin du jeu ne sera pas la même si vous tuez trop de gens.

La solution facile est toujours de tuer un des citoyens, mais c’est rarement l’option la plus optimale.

L’autre aspect qui n’aide pas Vampyr, c’est que les contrôles ne sont pas bien optimisés. Trop souvent, j’avais de la difficulté à orienter ma caméra proprement lors de mes assauts. C’était assez frustrant. Et en plus, il y a quelques boss qui sont tellement puissants qu’on en vient difficilement à bout. Tout ça est justement souvent parce que je n’arrivais pas à placer mes coups dans la bonne direction.

Vampyr combat

Visuellement en retard

Ensuite, DONTNOD aurait peut-être dû s’en tenir à des graphiques similaires à Life is Strange, car leur moteur est visiblement en retard. Chaque fois que je me lançais dans une conversation, j’avais l’impression que la tête de l’autre personnage était complètement vide. Il n’y avait pratiquement pas d’émotions dans ceux-ci. C’est ce qui m’empêchait de profiter pleinement des concepts très originaux que le studio voulait mettre de l’avant.

En plus, la finition n’y est pas du tout. Encore une fois, on a plus l’impression d’être dans un jeu de fin de génération de la PlayStation 3 plutôt que d’un jeu de 2019. Heureusement, le reste du jeu est assez sombre donc on ressent moins les limitations graphiques dans l’environnement.

Plaisant malgré tout

Malgré les défauts, j’ai bien apprécié l’expérience de Vampyr dans l’ensemble. Je suis content que DONTNOD ait essayé plusieurs nouveaux concepts très originaux qui m’ont tenu en haleine. Ça aurait été facile pour le studio de s’en tenir à faire un autre Life is Strange dans un univers de vampires. Cependant, ils ont décidé de prendre plusieurs risques pour offrir aux joueurs plus hardcores une expérience plus complète.

Même si le projet s’est avéré peut-être trop ambitieux, j’espère qu’ils vont reprendre plusieurs concepts pour leurs prochains titres. Entretemps, je crois qu’il vient quand même combler un vide sur Switch qui a peu de jeux d’action RPG et encore moins de jeux matures très sombres comme celui-ci.

Vampyr sur Switch : une version de qualité
"Vampyr est loin d’être un jeu parfait, mais plusieurs concepts novateurs dont un monde interconnecté qui rend chacune de vos décisions très importantes le rend intéressant. Malheureusement, son engin graphique et ses dialogues limités ainsi que ses contrôles mal optimisés sont venus diminuer mon expérience. Malgré tout, la version Switch s'est avérée plus stable que le jeu ne l'était initialement, mais il demeure un jeu qui n'a pas atteint ses attentes très ambitieuses."
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