Test de Syberia 3 par Benoît Sokal sur PC : le retour de Kate Walker

Après 13 longues années d’attente, la célèbre Kate Walker a finalement droit à la suite de son aventure puisque Syberia 3 est enfin paru sur les nouvelles consoles. La série qui a été appréciée pendant le début des années 2000 principalement grâce à sa trame narrative captivante, ses casse-têtes amusants et son style pointer-et-cliquer bien réussi fait un grand retour. Or, même si Telltale Games a, en quelque sorte, ramené ce genre au goût du jour, on ne peut pas dire que celui-ci est très populaire. Alors, est-ce que le nouveau titre de Microïds en a value l’attente ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 25 avril 2017 (NA) / 20 avril 2017 (EU)
  • Style : Aventure / Pointer-et-Cliquer
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 12
  • Développeur : Microïds 
  • Éditeur : Anuman Interactive
  • Langue d’exploitation : Français et anglais
  • Disponible sur Xbox One, PS4, PC et prochainement sur Switch 
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 43,99 CAD / 29,99 €
  • Version envoyée par l’éditeur
  • Site officiel

La grande Aventure

Syberia 3 reprend l’aventure exactement là où le second opus nous avait laissés. Après avoir décidé de quitter l’île de Syberia, Kate Walker se retrouve à la dérive sur un petit bateau artisanal jusqu’à ce qu’elle soit sauvée par un groupe de Youkols. Elle se retrouve dans une sombre et curieuse clinique, où le grand leader des Youkols qui était responsable d’amener le groupe vers leur grand rendez-vous spirituel nommé transhumance subit d’importants traitements. Miss Walker remarque immédiatement qu’il y a quelque chose qui cloche avec cet endroit. Elle se donnera donc comme mission de s’enfuir et d’aider ce groupe nomade à poursuivre leur chemin. Saura-t-elle mener ces pauvres êtres persécutés et leur groupe d’autruches de neige qui font leur migration saisonnière ?

Malheureusement, c’est sans offrir aux amateurs un petit récapitulatif pour nous remémorer le tout que le jeu reprend l’action ce qui est vraiment une mauvaise idée considérant que le dernier opus est paru il y a si longtemps. Il me semble que cela aurait été la moindre des choses afin que nous puissions nous rafraîchir un peu la mémoire. À la place, je suis allé faire un tour en ligne pour lire quelques résumés des deux premiers opus en version écrit alors que j’aurais préféré avoir un petit vidéo du développeur.

Les mêmes qualités que le reste de la série

Là où on ne peut pas dire que le développeur Microïds se soit trompé, c’est au niveau de sa jouabilité. Sans nécessairement tenter de complètement réinventer le genre, on y retrouve tout ce qui rend un jeu pointer-et-cliquer satisfaisant. Le tout commence par de nombreux casse-têtes qui viennent titiller notre cerveau et qui mettent votre capacité à résoudre des énigmes à l’épreuve. De plus, le jeu offre juste le nombre d’indices suffisant pour être bien balancé au niveau de la difficulté. Il suffit de prendre quelques notes de temps en temps pour ne pas oublier aucun élément. Qui plus est, le jeu n’est pas constamment en train de nous tenir par la main et c’est entièrement laissé à nous de découvrir comment progresser à travers la prochaine scène.

Mais encore, Syberia 3 reprend aussi exactement là où la série nous avait laissés du côté de la qualité de sa trame narrative. Même si l’histoire de Kate Walker sort un peu de la fiction, on embarque assez rapidement dans sa grande Aventure périlleuse puisqu’on la trouve si attachante et parce que sa quête est noble. Du début à la fin, vous serez certainement absorbé par les nombreux mystères qui entourent notre héroïne et ses compagnons de voyage les Youkols. Plusieurs thèmes accompagnent cette trame narrative comme le racisme, la religion ou l’alcoolisme ce qui nous prouve qu’il s’agit d’un jeu mature qui a su se moderniser.

Pour accompagner le tout, le studio nous a ramené un autre élément qui plaisait à plusieurs et qui a inspiré plusieurs autres jeux par une multitude de choix de dialogues qui auront un effet sur quelques personnages. Parfois, même une partie du déroulement de l’histoire en sera affectée. D’ailleurs, un aspect qui m’a fait bien rire c’est que lorsque vous devez faire un choix de dialogue, l’autre personnage s’impatiente et sort plusieurs répliques souvent très cocasses. Bref, rien à redire de ce côté.

Des personnages secondaires vides

Cependant, les dialogues de la majorité des personnages secondaires sont affectés négativement par un jeu d’acteur mal peaufiné. En effet, dès les premières minutes dans Syberia 3, on fait la connaissance du Dr Olga et lors de cette séquence on constate qu’elle parle pratiquement comme un robot comme si la voix avait été carrément créée à l’ordinateur. Avec le graphisme qui fait un peu vieillot par moment au niveau des visages, cela a pour effet de nous donner l’impression que les personnages sont complètement vides d’esprit. C’est alors que je me suis empressé de changer le jeu pour les voix anglaises en espérant que le problème serait réglé, mais ce fut le même résultat. Il semble qu’il y a eu un petit manque de budget pour ces personnages. Heureusement, ce n’est pas du tout le cas de notre protagoniste Kate Walker à qui on ne peut rien reprocher.

Quelques bogues

L’autre aspect un peu dérangeant, c’est qu’après le correctif de lancement, j’ai eu quelques bogues plutôt dérangeant au niveau de la prise de caméra qui a semblé complètement déboussolée à plusieurs reprises ce qui rendait le jeu injouable pour quelques minutes. C’est étrange puisque jusqu’à cette mise à jour je n’avais eu aucun souci de ce côté. C’est sûr que j’ai un PC assez puissant, mais j’ai été bien content de constater la fluidité du jeu au niveau du rafraîchissement de l’image qui n’a jamais connu de ralentissement même en mode Steam Link.

Parlant de Steam Link, Syberia 3 était le premier jeu que je jouais sur ma télévision grâce au petit appareil de diffusion et j’ai été agréablement surpris. L’image ressortait très bien sur ma télévision et j’ai aussi fait usage du Steam Controller pour la première fois. Comme il s’agit d’un pointer-et-cliquer, celui-ci a semblé le choix parfait puisqu’on obtient une précision similaire à une souris pour déplacer notre curseur tout en ayant l’excellente prise en main d’une manette.

Un autre chef d’œuvre signé Inon Zur

Alors que je considère le graphisme comme étant une belle réussite pour un jeu indépendant qui est en développement depuis plusieurs années, c’est plutôt du côté de la musique que le jeu se démarque. En effet, celle-ci est le résultat du compositeur Inon Zur qui avait justement travaillé sur Syberia 2 et la série Dragon Age. On sent la qualité de son orchestre à travers ses pièces et le tout se prête très bien aux régions explorées. On se sent ainsi très immergé dans cette aventure.

Conclusion

Syberia 3 a visiblement connu un développement un peu houleux de longue haleine puisque son développement avait été initialement annoncé en 2009. Le résultat final est donc loin d’être parfait, mais les amateurs de la série devraient tout de même grandement l’apprécier. Il n’y a aucun doute que la série reprend les bases de ce qui avait fait sa force, mais un peaufinage supplémentaire nous aurait permis d’apprécier l’expérience davantage.

Test de Syberia 3 par Benoît Sokal sur PC : le retour de Kate Walker
"À moins d’être un amateur de la série de premières heures, il sera un peu difficile de passer outre les défauts de Syberia 3 pour pleinement profiter de l’aventure. Néanmoins, le jeu n’est pas dépourvu de qualité non puisqu’il propose une excellente trame narrative, de nombreux casse-têtes amusants et une musique immersive. Il s’agit d’un jeu pointer-et-cliquer correct sans plus."
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