Test de Star Wars Outlaws : la quête de liberté de Kay Vess

Après des années de jeux de Star Wars faits par Electronic Arts, c’est au tour du géant français Ubisoft d’y aller de sa sauce. Or, on connaît Ubisoft pour ses mondes ouverts riches et très immersifs comme avec la série Far Cry ou Assassin’s Creed. C’est donc sans surprise que je salivais à l’idée de voir la grande expertise du studio mise au service de cet univers iconique. Or, il n’était pas question pour eux d’emprunter une formule surutilisée. C’est ainsi qu’est né un jeu explorant les dessous du monde criminel de l’univers : Star Wars Outlaws. Suite à deux aperçus et une visite d’Ubisoft Toronto, j’avais plus hâte que jamais de mettre enfin la main sur le résultat final dont je vous parle ici.

Fiche Technique de Star Wars Outlaws

  • Date de sortie : 27 août 2024
  • Style : Action-aventure, jeu de tir à la 3e personne
  • Classement ESRB / PEGI T / PEGI 12
  • Développeur : Massive Entertainment
  • Éditeur :  Ubisoft
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible sur Xbox, PC et PS5
  • Testé sur PS5
  • Prix lors du test : 89,99 $ CA / 69,99 €
  • Site Web
  • Version envoyée par l’éditeur

Le braquage d’une vie

Star Wars Outlaws raconte l’histoire de Kay Vess, une hors-la-loi qui n’a pas d’allégence pour l’empire ou les rebelles. Elle est accompagnée de son fidèle compagnon Nix, une petite créature de la race des merqaal qui a plus d’un tour dans son sac. Kay a l’habitude de faire de petites anarques pour survivre. Malheureusement, au début de l’aventure elle s’en prend au mauvais groupe et se retrouve dans une situation très précoce. Tout ça va l’amener à s’enfuir de sa planète à bord d’un vaisseau nommé Trailblazer pour s’échouer d’urgence sur Toshara.

C’est sur cette planète qu’elle va faire plus ample connaissance avec les différents syndicats du monde criminel. Les habitués de l’univers Star Wars seront d’ailleurs très familiers avec ceux-ci, car il s’agit des Pike, de Crimson Dawn et du cartel des Hutt. Le jeu va nous amener à faire des missions avec des décisions qui vont nous mener à gagner ou perdre la confiance des factions. Sans avoir un énorme impact sur la narration, ceci va lui permettre d’avoir plus facilement ou non accès à différents endroits. Chaque faction possède différents territoires, alors il sera plus facile d’explorer ceux avec lesquels notre personnage a une réputation positive.

Éventuellement, Kay va croiser le chemin du robot ND-5 qui va quelque peu lui servir de protecteur. Celui-ci a une voix grave qui est à la fois calme et rassurante. En effet, il aide notre protagoniste dans sa quête pour retrouver sa liberté et lui donne de précieux conseils. En plus, comme il s’agit d’un droïde commando, il sait très bien se débrouiller en combat et il a un style tout simplement badass. Bref, ensemble ils vont se monter une équipe pour réaliser le braquage d’une vie et retrouver leur liberté.

Qui a besoin des Jedi ?

En ce qui concerne l’histoire, j’ai trouvé que l’idée d’Ubisoft avait bien été exécuté. Star Wars Outlaws propose une multitude de clin d’oeil aux fans de la série tout en demeurant très original dans sa narration. Je n’ai jamais eu l’impression qu’il manquait d’enjeux parce que ça ne touchait pas directement les personnages principaux de la franchise. Au contraire, le fait d’explorer les dessous du monde criminel nous permet de voir plus en profondeur une partie méconnue de l’univers qui m’a toujours intéressé. On a une bonne dose de Jabba et d’autres caméos qui ne prennent pas trop de place. Tout est fait sans non plus sembler forcé, parce que tout semble faire bien du sens au niveau de l’histoire.

Qui plus est, chacun des personnages amène quelque chose d’intéressant. En commençant par Kay Vess qui est vraiment impressionnante par son courage et sa résillience. Malgré qu’elle se retrouve constamment dans des situations où elle en a jusqu’au cou, elle réussit à berner tout le monde par son charme et sa facade de femme hyper confiante. Certes, il y a des craques dans celle-ci et on est parfois témoin de ses insécurités. Ça démonte, selon moi, la complexité et la profondeur du personnage. En plus, Humberly Gonzalez qui fait son doublage a fait de l’excellent boulot pour ajouter de la crédibilité à Kay. Même sa gestuelle est toujours à point dans chaque scène.

Puis, je ne pensais pas trouver un droïde encore plus cool que IG-11 dans la série Le Mandalorien, mais c’est le cas avec ND-5. C’est fou comment la posture, le ton et la voix d’un robot peut lui donner un vrai look de dur à cuir. Avec la touche finale qui est son manteau trench, il paraît plus vivant que jamais. Bref, notre trio de personnages principaux vient vraiment agrémenter la qualité de la narration. Ceux qui sont un peu plus secondaires le font aussi, mais avec un moindre impact.

Se perdre dans les histoires

Fidèle à lui même, Ubisoft n’a pas lésiné pour offrir une quantité impressionnante de contenue secondaire. Encore une fois, c’est facile de bifurquer de la quête principale et se perdre dans les missions ou les activités secondaires. Personnellement, je suis rapidement devenu un amateur du jeu de cartes Sabacc. Après Final Fantasy VII Rebirth avec Queen’s Blood, en voilà un autre qui m’a obsédé. C’est pourtant tellement simple, mais il y a un bon mélange de chance, de stratégie et même d’un peu de tricheries qui rend le tout super intéressant.

Ensuite, j’ai bien apprécié comment certaines quêtes secondaires sont très développées au niveau narratif. Ça semble presqu’un gaspillage de penser que certains joueurs vont complètement passer à côté de certains petits moments magiques. En plus, la plupart de ces quêtes vont venir améliorer les habiletés de Kay ce qui rendra le reste de l’aventure plus facile. D’ailleurs, j’aime bien le concept des abilités qui nous amènent à compléter des tâches spécifiques pour les bonifier.

Sinon, il est aussi possible de se pencher vers des améliorations de notre Speeder ou notre vaisseau. Il y a plusieurs courses à faire pour tester nos aptitudes et le degré de difficulté a une bonne courbe. J’ai aussi apprécié faire quelques combats dans l’espace et être en mesure de tester les améliorations du Trailblazer. C’est clair que l’expertise qu’Ubisoft a acquise avec Starlink les a aidés ici.

Une jouabilité qui ne réinvente pas la roue

Par contre, au niveau de la jouabilité la compagnie française n’est pas vraiment sortie des sentiers battus. J’ai l’impression que les développeurs ont choisi de se la jouer très « safe » ce qui m’a un peu déçu. Sans rien faire de mauvais, il n’y a pas eu aucun élément dans les mécaniques de jeux qui m’ont impressionné. J’ai plutôt eu l’impression de jouer à quelque chose de très générique.

Prennons d’abord l’aspect jeu de tir à la troisième personne. On tombe dans le très standard avec quelques obstacles derrières lesquels se cacher pour prendre son souffle. Par contre, d’autres jeux l’ont fait beaucoup mieux comme Gears of War avec l’option de tirer de façon bien moins précise sans sortir de sa cachette. Je trouve que même en ce qui concerne la visée, ça me paraissait beaucoup moins efficace et « tight » que les comparables. Certes, c’est très cool de pouvoir ralentir le temps et pulvériser plusieurs cibles d’un seul coup. Ce sont dans ces moments que je me sentais comme un vrai chasseur de prime, mais ça m’a semblé trop peu.

D’autre part, il faut faire une grande portion du jeu en étant furtif. Plusieurs missions nous amènent à pénétrer dans des bases ennemies que ce soit celles des syndicats criminels ou de l’empire. Durant celle-ci, on nous avertit souvent de ne pas déclencher l’alarme parce qu’on va nous faire recommencer à notre sauvegarde précédente. C’est dommage parce que ça vient souvent couper le rythme d’autant plus que j’aurais parfois voulu rapidement les éliminer. Enfin, ça devient assez répétitif de trouver les trappes pour se faufiler et esquiver les ennemis. J’aurais aimé qu’Ubisoft amène un peu plus de variété.

Un visuel très joli

Je m’en voudrais de ne pas finir mon test avec un aspect plus positif parce que je pense que le jeu a plus de bons que de mauvais. C’est vrai particulièrement avec le visuel qui m’a paru très réussit. Lorsqu’on se promène sur une planète à bord de notre speeder, on peut vraiment bien voir les détails dans les décors. Notre champ de vision se rend très loin et ça nous donne des prises de vues hallucinantes. En plus, il y a quand même une bonne variété dans les couleurs de la flore et la faune de chaque planète. D’ailleurs, ça m’a fait sourire de retrouver certains des animaux qu’on avait déjà vu au grand écran.

C’est peut-être un peu moins bon au niveau du rendu des personnages. Lorsqu’on les regarde de près, on a l’impression qu’Ubisoft tire un peu de la patte sur des jeux comme Horizon Forbidden West. Par contre, lorsqu’on passe aux cinématiques, on voit à quel point l’équipe artistique du studio a du talent. J’ai vraiment été surpris par la qualité de l’image dans certaines de ces scènes. C’était presque comme regardé une série en « live action ».

Enfin, j’ai adoré tous les petits détails. Par exemple, la musique qui joue lorsqu’on se retrouve dans l’espace m’a rappelé d’excellents moments avec la série. Tout comme d’ailleurs, les effets de lumière lorsqu’on passe en hyperdrive pour voyage d’une planète à l’autre. C’était toujours hautement satisfaisant d’activer cette fonction et de voir les étoiles défiller autour de nous. Même au niveau du décollage lorsqu’on quitte une planète, j’ai trouvé que c’était extrêmement bien fait et impressionnant.

Verdict sur Star Wars Outlaws

En terminant, j’ai bien aimé mon aventure dans Star Wars Outlaws malgré sa jouabilité en demi-teinte. Pour moi, la force du jeu passe avant tout par la narration et l’introduction de nombreux personnages originaux. Je pense que pour les fans de Star Wars, c’est aussi une belle manière d’enrichir nos connaissances sur certains aspects méconnus de l’univers. Le fait de pouvoir explorer les différentes factions de criminelles dans un moment clé de l’histoire est super intéressant. J’espère qu’on va voir d’autres titres tirés de l’univers qui tentent de nouvelles recettes comme celle-ci. D’ici là, je serai le premier à me lancer dans les DLC qui sont déjà planifiés.

Test de Star Wars Outlaws : la quête de liberté de Kay Vess
La narration et l'originalité des nouveaux personnages
Ce n'est pas une histoire habituelle et ça fait du bien
Les quêtes et activités secondaires
Les nombreux clins d'œil aux fans
L'aspect visuel et la musique
La jouabilité très générique et répétitive
Le rendu des personnages tire un peu de la patte
Quelques problèmes techniques
8