Pendant que le remake de Resident Evil 2 se prépare à faire partie des listes des meilleurs jeux de l’année, Capcom continue d’amener ses anciens titres sur Switch. Après Resident Evil 0, 1 et 4, voilà que la compagnie nous propose deux épisodes bourrés d’action. Alors, c’était l’occasion de retourner dans un des titres sous-estimés de la franchise : l’excellent Resident Evil 5. Mais, 10 ans plus tard, est-ce un classique intemporel ou s’agit-il plutôt d’un titre coincé dans une autre époque ?
Fiche Technique
- Date de sortie : 29 octobre 2019
- Style : Jeu de tir / Action
- Classement ESRB/PEGI : M 17+ / PEGI 18
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Langue d’exploitation : offert en français
- Testé sur Nintendo Switch
- Aussi disponible sur : PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, Shield Android TV & PC
- Prix lors du test : 39,99 $ / 29,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
La fin d’Umbrella Corp ?
5 ans après RE4, Chris Redfield est envoyé dans un village africain suivant les ordres du BSAA (Bioterrorism Security Assessment Alliance). Accompagné d’un autre membre du BSAA nommée Sheva, notre protagoniste doit empêcher la vente d’armes biologiques sur le marché noir. Malheureusement, sur place, les choses brassent et les habitants ont été infectés par un virus qui les rend très agressifs. Bien qu’Umbrella Corporation a été anéantie plusieurs années auparavant, il semblerait que d’autres tentent de poursuivre leurs expériences. Parallèlement, une accumulation d’indices laisse croire que Jill Valentine serait toujours en vie. Alors, est-ce que Chris et Sheva sauront résoudre tous ces mystères ?
Pour les amateurs de la série ayant suivi le tout depuis le début, Resident Evil 5 est une excellente suite. Son scénario introduit de nouveaux personnages intéressants tout en s’assurant de maintenir une cohérence avec le reste de l’histoire. D’ailleurs, le titre résout quelques mystères et font place à de nouveaux qui mèneront à RE6 et Revelations. Franchement, c’est ce qu’on aime de la franchise ; on s’est attaché aux personnages et on aime voir la suite de leur aventure.
Puis, à l’époque, Resident Evil 5 s’était démarqué par la qualité de sa production et il tient encore bien aujourd’hui. Avec la narration des voix, les cinématiques réalistes et les expressions faciales détaillées, il était en avance sur son temps. Peut-être un peu moins en 2019, mais il y a encore des titres qui traînent de la patte versus celui-ci. Qui plus est, le jeu n’est pas publicisé comme étant une réédition. Donc même si la résolution et les couleurs paraissent moins bien maintenant, on ne peut pas vraiment s’en plaindre.
Plus de tirs, mais encore beaucoup de stress
Après l’énorme succès du 4e épisode, la pression devait être forte pour répéter l’exploit. Pourtant, Capcom avait choisi de commencer un virage majeur qui s’est finalement concrétisé dans RE6. Dans le but d’attirer les nombreux amateurs de jeux d’action, les éléments d’horreur et de survie ont été diminués. Sans atteindre le même extrême que sa suite, c’était évident qu’on se rapprochait d’un jeu de tir plus classique.
Par contre, avec Resident Evil 5, l’aspect survie est encore assez central. Il n’y a pas une seconde où se sent vraiment en sécurité et la tension est toujours bien palpable. Et puis, l’exploration est encore fortement encouragée parce que vous risquez de manquer de balles. Or, c’est justement là qu’on ressent la différence. Il y a beaucoup plus d’ennemis si bien qu’on se bat souvent contre des hordes qui peuvent rapidement nous éliminer.
Enfin, il faut se tourner vers les boss qui, à mon avis, représentait encore mieux ce changement. Dès les premiers qu’on affronte, on constate à quel point ça prend beaucoup de tir pour les tuer. En plus, sans faire de divulgâcheur, il y a un combat qui se fait presque entièrement à la première personne avec une mitraillette. Lorsqu’on le compare à Resident Evil 4 qui nous plongeait plutôt dans des combats qui imposaient une exécution de mouvements et de tirs parfaits, on constate vite la différence. Bref, pour ma part, j’ai aimé que le studio fasse autre chose, mais j’ai préféré le retour aux sources de Resident Evil 7.
Meilleur en duo
Ensuite, Resident Evil 5 était le premier de la série à proposer du coop alors que toute la campagne se faisait à deux. C’est grâce à la venue de Sheva que le scénario pouvait permettre cette nouveauté. Pour moi, c’est probablement là que la dynamique de la série a le plus changé. En m’y replongeant avec un ami, le plaisir du titre s’est beaucoup amplifié.
Malheureusement, l’intelligence artificielle qui contrôle Sheva s’est souvent avérée frustrante et l’est encore aujourd’hui. Nos réflexes de joueur veulent qu’on lui donne régulièrement quelques balles de fusil afin qu’elle nous aide. La gestion de l’inventaire est d’ailleurs bien optimisée pour ça. Cependant, elle a tendance à les utiliser de manière abusive et avec peu de précision alors ça devient vite frustrant.
Alors, c’est là que d’avoir un autre humain avec nous devient beaucoup plus intéressant. Avec la communication, on a pu mieux coordonner nos tirs et on a été en mesure de trouver plus d’items utiles à notre survie. Resident Evil 5 devient ainsi un peu plus facile et l’aspect action prend davantage le dessus. En effet, on a aussi eu beaucoup de fous rires parce qu’il y avait toujours un de nous deux qui criait au secours. Ainsi, le stress demeurait assez intense. Surtout lorsqu’on veut tirer avec les contrôles qui ne sont pas évidents et qu’on veut se grouiller pour sauver notre ami. En 2019, ça reste un des rares jeux d’horreur qui se fait en coop et avec une belle exécution.
Et sur Switch ça vaut quoi ?
Finalement, au niveau des graphiques, la version Switch est égale aux autres. La résolution est bonne et tient encore même sur un écran 65 pouces. C’est plutôt au niveau des couleurs que le jeu est dérangeant alors que, même à l’extérieur, les textures tournent vers le gris. Certains diront que ça reste dans le thème de l’horreur, mais je trouve que ça vieillit mal. C’est un des rares aspects que j’ai trouvé qui avait bien été amélioré dans l’épisode suivant.
De plus, la stabilité de l’image fait souvent défaut. Il y a des sauts de stabilité surtout lorsque les ennemis se multiplient dans notre écran et c’est difficilement justifiable sur une 7e version du jeu. Heureusement, ce n’est pas le cas lorsque vient le temps des cinématiques et des actions contextuelles (QTE).
Par contre, j’ai beaucoup apprécié l’utilisation du gyroscope pour les contrôles. J’ai toujours trouvé que les contrôles dans cette série étaient difficiles et mal optimisés, mais c’est partiellement corrigé avec le gyroscope. Et, ne vous inquiétez pas, ça reste stressant de bien s’orienter pour tuer rapidement les ennemis. Resident Evil 5 ne perd pas son charme de jeu difficile même avec des contrôles plus évidents.
Verdict
Pour conclure, Resident Evil 5 sur Switch est encore un excellent jeu en 2019 et fait partie de mes préférés de la franchise. Considérant que la sortie originale date de 10 ans, c’est impressionnant à quel point la qualité de production est encore bonne. De plus, c’est un des seuls jeux d’horreur qui se complète en coop sans compromettre l’histoire. Enfin, la version Switch propose un ajout qui améliore la jouabilité avec le gyroscope sans compromettre la difficulté du titre. On regrette seulement les couleurs grisâtres qui commencent à mal vieillir et la stabilité de l’image en demi-teinte. Sinon, ça reste un bon épisode dont le prix un peu élevé est plus facile à avaler que d’autres titres de la série.