Après avoir proposé le Chromecast (voir notre test complet) qui permet de diffuser du contenu compatible à partir de diverses sources sur grand écran, Google a décidé de s’installer un peu plus dans nos salons grâce au Nexus Player. Ce dernier se veut la plateforme de choix pour consulter du contenu multimédia, qu’il s’agisse de musique, de vidéos ou encore d’applications sur le téléviseur.
Après quelques semaines de tests, nous vous proposons nos impressions sur cet appareil.
Design et finition
Le design du Nexus Player, même s’il n’est pas forcément fait pour être mis en évidence, est assez original. Au lieu d’un boîtier carré ou rectangulaire comme le font la plupart de ses compétiteurs, on a ici un rond de deux centimètres d’épaisseur et de 12 centimètres de diamètre. La couleur noire fera en sorte qu’il se fera assez discret dans la plupart des installations.
Mais au-delà du design du boîtier en lui-même, c’est surtout celui de la télécommande qui est important, car c’est elle que l’on a en main lors de l’utilisation. Et malheureusement, celle-ci n’est pas vraiment une réussite. Si l’on ne peut lui reprocher de ne pas fonctionner, son design fait extrêmement bas de gamme à cause de l’utilisation de plastiques qui la rendent très légère (40 grammes) et ne facilitent pas la prise en mains. Les boutons font un bruit de plastique désagréable à chaque utilisation et les bords de la télécommande ainsi que de certains boutons sont tranchants, ce qui en rend l’utilisation déplaisante.
On y retrouve 5 ainsi qu’un anneaux permettant de se diriger dans les menus. Aux traditionnels boutons de retour arrière, de menu, de lecture ou encore de sélection, Google a ajouté un bouton permettant d’utiliser la reconnaissance vocale. Nous reviendrons sur son utilisation un peu plus tard.
À noter qu’il également possible d’acheter une manette pour la Nexus Player.
Connectique
La connectique physique est assez limitée à l’arrière de l’appareil, avec une prise micro-USB, un port HDMI ainsi que l’emplacement pour le câble d’alimentation. Équipé de seulement 8GB de stockage interne, le Nexus Player surprend par l’absence de port micro-sd. Il ne sera, en effet, pas possible d’utiliser beaucoup d’applications gourmandes en stockage avec si peu d’espace.
Le port micro-USB permet, grâce à des adaptateurs, d’être utilisé avec du stockage USB, un clavier et une souris ou même un adaptateur Ethernet. Pour le moment, peu d’usages sont possibles pour le stockage USB, en particulier parce qu’il manque d’applications pour en profiter.
Au niveau du sans-fil, on retrouve du Bluetooth 4.1, utilisé par la télécommande, ainsi que du Wi-Fi 802.11ac.
Interface et système d’exploitation
Le Nexus Player fonctionne sous Android TV, basé sur Android Lollipop, la dernière version du système d’exploitation de Google.
L’interface est plutôt agréable à utiliser, elle est fluide est bien adaptée à la navigation sur grand écran avec des textes lisibles. On suit un principe de navigation en croix, un peu comme sur une PlayStation. Les menus principaux se font de haut en bas, avec une navigation de gauche à droite pour la visualisation de contenu par catégories. Les applications et contenus sont affichés sous forme de tuiles rectangulaires. Pour la recherche avec du texte, il est possible d’utiliser le clavier de son téléphone ou d’une tablette Android, ce qui est une très bonne idée et permet de gagner du temps par rapport à un clavier virtuel affiché à l’écran.
Au-delà de la navigation classique avec la télécommande, c’est principalement la recherche vocale qui représente l’intérêt de l’interface. Il est par exemple possible de dire « Films avec tel acteur », « Films de 2014 » ou bien encore simplement de poser des questions telles que « quel temps fait-il? » pour obtenir une réponse sous forme de contenus visuel ou auditif sur le téléviseur. Il est alors possible d’acheter ou de visualiser le contenu suivant qu’il est gratuit ou payant.
Enfin, il est possible d’utiliser le Nexus Player comme un Chromecast et de diffuser du contenu de différentes applications compatibles sur le téléviseur. Mais, attention, puisque le Nexus Player est associé à un compte Google, vous serez limités à la diffusion de contenu disponible sur ce compte. Par exemple, pendant notre essai, un invité ne pouvait pas utiliser son abonnement Netflix sur le Nexus Player, alors que sur un Chromecast (ou appareil Google Cast Ready) il aurait pu le faire.
Google Play Store et contenu
Et c’est principalement là que se trouve actuellement le gros du public cible du Nexus Player : les consommateurs de contenus sur les différents marchés de Google, qu’il s’agisse de musique, de séries TV ou encore de films. Pour ceux-ci, le boîtier de Google est un vrai plaisir et permet de retrouver tout son contenu d’un simple clic ou encore en en dictant le titre à la télécommande.
Pour les autres, et en particulier ceux qui espéraient acheter le Nexus Player pour les applications, la déception risque d’être rapide : le Play Store est désert. On retrouve bien Netflix, Songza ou autres Vevo, mais au-delà d’une quinzaine d’applications qui se révèlent pratiques pour les amateurs de contenu en streaming, il y aura peu à faire. La très grande majorité des applications actuellement disponibles sur le Play Store sont indiquées comme incompatible avec le Nexus Player. La sélection de jeu est tout aussi mince se répartissant entre ceux qui pourront être joués avec la télécommande et ceux avec la manette.
Mais c’est Android, donc je peux sideloader mes applications, non?
Oui et non, mais principalement non! Il est actuellement possible d’installer un gestionnaire de fichiers tel que ES File Explorer en passant par le Play Store sur son ordinateur, puis d’installer des APK d’applications par ce biais. Cela fonctionne sans aucun problème. Mais la raison principale pour laquelle la plupart des applications ne sont pas adaptées au Nexus Player est qu’elles sont pensées pour la navigation tactile et non avec une télécommande ou une manette. Dès lors, il sera particulièrement difficile, voire impossible, de naviguer dans vos applications ou jeux favoris sur votre téléviseur.
Même Slingplayer, l’application faite pour consulter le contenu envoyé par les Slingbox, s’est révélée très difficile à utiliser, bien qu’elle s’y prête dans le principe.
Conclusion
Le Nexus Player est un bon appareil si l’on a une utilisation bien précise du contenu : la consultation de vidéos ou musiques en streaming, achetées ou mises à disposition sur les différents marchés de Google. Il s’adresse également aux quelques personnes qui n’auraient pas encore accès à Netflix et autres services du genre sur tous les appareils qu’ils disposent à la maison.
Pour ceux qui seraient en revanche à la recherche d’un appareil permettant de faire tourner toutes les applications Android, ou de consulter facilement du contenu multimédia stocké en USB ou sur un réseau local, le Nexus Player n’est clairement pas la solution adaptée et il faudra se tourner vers des lecteurs plus complets tels que Roku, par exemple.
Si vous êtes déjà propriétaire d’un Chromecast et qu’il vous satisfait, on vous recommande d’attendre que l’offre d’applications s’étoffe avant de remplacer cet accessoire.
La compétition du côté de Apple, dans un prix similaire, reprend d’ailleurs un peu le même principe de boîtier permettant à la télévision de consulter facilement du contenu acheté sur iTunes ou en streaming. Google a cherché à aller un peu plus loin en offrant un marché d’applications et une interface plus agréable, mais l’essai n’est pour le moment pas celui qui fera rentrer Google à grande échelle dans nos salons.