My Time at Portia : comment bien adapter un jeu pour le mobile

J’ai un peu délaissé les jeux mobiles sur iOS et Android dans les derniers mois au profit du streaming avec des services comme xCloud ou Stadia. Le fait de jouer avec une manette ou l’équivalent comme le Gamesir X2 ou le Kishi me convient mieux qu’un joystick virtuel sur l’écran. Or, avec My Time at Portia, j’ai compris que c’était encore possible d’adapter adéquatement des jeux en perspective 3D avec contrôles tactiles. Bref, j’avais déjà testé cet excellent simulateur auparavant, mais voyons de plus près ce que la version mobile apporte.

Fiche Technique de My Time at Portia

  • Date de sortie : 4 août 2021
  • Style : Jeu de simulation
  • Classement ESRB / PEGI ESRB E10+ / PEGI 7
  • Développeur : Pathea Games
  • Éditeur : Pixmain
  • Langue d’exploitation : Disponible en français
  • Testé sur iOS avec iPhone XR
  • Autre(s) console(s) : PC, Xbox One, PlayStation 4, Switch et Android
  • Prix lors du test : 10,99 $ CAD / 9,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Qu’est-ce nous amène la version mobile ?

Je me souviens très bien de la première fois que j’ai joué à My Time at Portia. Il y avait un aspect qui m’irritait plus que tout et c’était les temps de chargement. Je sais que Panthea Games a corrigé le tout en partie depuis, mais c’était quand même venu affecter mon expérience surtout que c’était pire sur Switch. L’autre problème était qu’il était seulement possible de sauvegarder une fois qu’on allait se coucher. Maintenant, on a des sauvegardes automatiques. Aujourd’hui, de repartir à neuf deux ans plus tard sans ces défauts était beaucoup plus agréable. Ça prend moins d’une dizaine de secondes de télécharger le monde lorsqu’on sort de notre maison alors qu’avant c’était plus d’une minute. Et, je ne suis même pas sur l’iPhone le plus puissant du marché avec mon XR.

Au niveau visuel, le portage n’a pas grand-chose à envier sur les autres versions. En plus de la stabilité qui est très bonne et qui maintient facilement les 30 images par seconde, les graphiques ne font que très peu de compromis. Il y a peut-être la profondeur de champ qui va moins loin, mais sur un plus petit écran ça ne paraît pas vraiment. J’ai surtout été impressionné par les couleurs et la résolution qui semblaient même mieux que sur Switch (en mode portable).

Mais surtout, l’adaptation a été parfaitement exécutée au niveau des contrôles. Initialement, j’espérais que le jeu soit compatible avec Apple TV pour le faire avec un DualShock. Cependant, je me suis vraiment vite habitué aux contrôles tactiles incluant le joystick virtuel qui répondait parfaitement. Le menu assez complexe aussi était bien intégré et même sur un écran plus petit, je n’avais pas de difficulté à accéder à chaque option. Franchement, le studio a fait du très bon boulot et on ne ressent pas du tout de compromis entre les versions.

La section suivante est tirée de notre test original publié le 17 avril 2019.

My Time at Portia

UNE AUTRE SIMULATION

My Time at Portia se déroule dans un univers post-apocalyptique où un grand cataclysme aurait grandement affecté la civilisation par le passé. Le joueur se retrouve sur l’île de Portia pour commencer une nouvelle vie et redonner un peu de vie à l’atelier de son père qui y vivait autrefois. Le joueur cherchera donc à faire sa place parmi les habitants de Portia en développant des relations tout en améliorant la vie des habitants et la sienne. Serez-vous en mesure de découvrir tous les secrets qui s’y cachent ?

Varié et accrocheur

En matière de jeu de simulation, My Time at Portia aurait difficilement pu être plus complet. Les possibilités sont pratiquement infinies dans ce jeu. On peut décorer son atelier, l’agrandir, compléter des missions, explorer des ruines, accumuler les ressources, se battre, jouer au fermier, pêcher, cuisiner et j’en passe. Franchement, c’est assez impressionnant considérant qu’il vient d’un studio relativement petit et assez méconnu.

Qui plus est, le jeu a bien exploité le sentiment de progression du joueur. Non seulement on peut voir notre atelier grandir, mais on peut surtout faire progresser notre personnage. Ainsi, peu importe la tâche qu’on accomplit, on gagne des points d’expérience qui augmentent notre niveau. Il n’y a rien qu’on fait qui ne sert à rien. On a même un arbre de talent qui nous permet de personnaliser un peu notre personnage selon nos intérêts. Ainsi, les points de vie et la fortitude du protagoniste progressent constamment. On peut donc combattre des ennemis plus puissants et il y a justement quelques boss assez féroces. Quoique la prise en main des combats, bien que simple, n’est pas la plus facile à contrôler.

Parlant de boss, la partie exploration de caves est aussi très intéressante. Il y en a une multitude et elles sont plutôt variées pour la plupart. Certes, il y a celles qui sont conçues uniquement pour accumuler des ressources, mais celles qui sont présentées sous forme de donjons sont bien plus divertissantes. Bref, c’est amusant et particulièrement addictif.

LA CONSTRUCTION AVANT TOUT

Malgré la variété impressionnante du jeu, My Time at Portia propose tout de même une certaine direction grâce à une lignée de quêtes. Celles-ci se concentrent principalement sur le développement de notre atelier. Tout ça est possible grâce aux pages du manuel que notre père nous a laissé et qui nous permet de découvrir plusieurs diagrammes de son cru. C’est en complétant ces divers objets qu’on améliore notre vie et que notre atelier devient une vraie usine à production.

D’ailleurs à ce niveau, les développeurs ont fait un excellent travail puisqu’il se passe plein de choses dans le village durant notre séjour. Par exemple, une chaîne de quêtes nous fait découvrir que plusieurs villageois se font piller des items. Tout ça nous mène à une grotte où résident des créatures semi-rat et semi-humain qui sont de forts combattants. Puis, il y a les événements cocasses comme un duo de voleur plutôt ridicule ou encore un dirigeable qui fait pleuvoir des tonnes de cadeaux dans la ville. C’est particulièrement comique de voir tous les habitants courir dans la même direction afin d’essayer d’obtenir le plus de cadeaux possible. Ce ne sont que quelques exemples qui, selon moi, prouvent que le jeu est beaucoup plus complexe que ce qu’on pouvait penser initialement.

My Time at Portia

UN JOUR JE SERAI LE MEILLEUR CONSTRUCTEUR

Un autre attrait qui rend le jeu intéressant, c’est qu’on est loin d’être le seul artisan du village. Ainsi, on nous compare à maintes reprises à d’autres afin d’évoquer notre sentiment de compétition. D’ailleurs, le jeu a même intégré une guilde où les villageois laissent des demandes d’aide sur le babillard et, si on n’est pas assez vite, quelqu’un d’autre pourrait prendre la requête.

Or, ces requêtes sont particulièrement utiles pour nous procurer un peu d’argent et pour améliorer nos relations avec les autres habitants. Plus on développe ces relations, plus on peut avoir des interactions intéressantes avec ces derniers. C’est aussi ainsi qu’on progresse aux yeux des habitants et qu’on finit par retrouver la gloire d’antan de notre père qui était reconnu comme un constructeur légendaire. Ce sera à vous de suivre ses pas et reprendre là où il a laissé le village. Notre réputation est en jeu après tout.

Parfois c’est mieux en 3D

J’adore Stardew Valley, ne vous détrompez pas. Je crois qu’il s’agit d’un des meilleurs jeux de simulation sur le marché. Cependant, on finit par se lasser des visuels 2D, alors la venue de My Time at Portia est une bonne nouvelle. Le jeu est entièrement en 3D et, bien qu’il ne se mesure pas bien à la génération actuelle, il a un certain charme. Les personnages ont souvent des traits exagérés ce qui fait en sorte qu’ils ont parfois l’air de caricatures animées.

De plus, les créatures qui nous attendent sont souvent aussi farfelues. Par exemple, on retrouve des oursins qui flottent sur terre avec des parapluies attachés à leur dos. Ajoutons à tout ça un univers plutôt coloré même si le ciel n’est pas toujours bleu et on obtient un monde plutôt attrayant.

Son plus gros défaut à mon avis est disparu depuis la plus récente mise à jour du titre. En effet, juste à temps pour le lancement, les développeurs ont offert un correctif qui réduit les temps de chargement grandement. Auparavant, il fallait attendre plus d’une minute chaque fois qu’on rentrait ou sortait de notre atelier et ça devenait vite frustrant. Cette fois, seul le chargement initial du jeu est assez long et par la suite tout roule très bien. Or, comme on décroche difficilement du titre, ça devient beaucoup moins dérangeant.

Verdict sur My Time at Portia version mobile

En conclusion, même si le jeu n’est pas parfait, j’ai eu beaucoup de difficulté à décrocher. Tous les éléments sont en place pour nous inciter à rester une journée de plus dans l’univers pour voir ce qui va se passer. On a constamment un sentiment de progression qui est souvent très satisfaisant vu la complexité de certaines missions principales. De plus, le jeu ne nous impose pas vraiment de développer tous les aspects du jeu. J’ai fait les deux premiers mois en touchant à peine au système de cultivation et de cuisine. Bref, vous êtes averti. My Time at Portia propose une aventure très accrocheuse surtout si vous êtes amateur du genre.

My Time at Portia : comment bien adapter un jeu pour le mobile
My Time at Portia réussit parfaitement son passage aux plateformes mobiles avec un jeu stable qui fait peu de compromis et où les contrôles tactiles répondent excessivement bien. Bref, c'est une belle manière de découvrir ce jeu hautement accrocheur.
8.5