Avec la sortie du DLC InFamous: First Light cette semaine, un test du jeu de base semblait plutôt approprié. Le titre avait été présenté à l’E3 2013 et nous plonge dans la peau d’un nouveau personnage, dans une nouvelle ville et dans une nouvelle époque.
Le jeu, qui exploite à merveille les composantes de la console, offre à Sony sa première chance d’épater la galerie depuis Killzone: Shadow Fall qui, malgré ses graphismes époustouflants (et pourtant, inférieurs à ce qu’on vous présente avec ce jeu), n’a pas réussi son coup. Cela sera-t-il le cas pour InFamous ?
Un scénario qui ne marque pas
Le troisième opus se passe sept ans après les événements de New Marais qui mettaient en scène Cole et Zeke. Des milliers de porteurs doivent maintenant cohabiter avec les êtres normaux et, si découverts, sont emprisonnés pour le danger qu’ils représentent pour la société. Delsin, jeune délinquant de 18 ans qui vit en bordure de Seattle, découvrira malgré lui qu’il est l’un d’entre eux.
Premier point négatif, mais pas tant; le scénario peine à convaincre. Contrairement à InFamous 2, le personnage principal n’est pas d’une importance capitale. Son objectif ultime est de sauver sa tribu amérindienne, attaquée, comme beaucoup d’autres, par Augustine, dirigeante du D.U.P et porteur capable de contrôler le béton. Le D.U.P est un organisme chargé de la protection des humains 100% purs. Une des fins pourrait d’ailleurs choquer plusieurs d’entre vous.
On suit donc un jeune adulte rebelle, très cliché, qui a du cœur et qui cherche à récupérer le pouvoir de l’antagoniste afin de retirer les morceaux de bétons ancrés dans les corps des Akomish – oui, c’est un nom russe, mais c’est aussi le nom de la tribu, alors il faut s’y faire. Pour réussir, il aura besoin de l’aide de deux autres porteurs et plus précisément, de leurs pouvoirs.
Son frère, Reggie, a une idéologie complètement différente de notre héros. En tant qu’officier de police bienveillant, il pense que celui-ci devrait abandonner et ne pas braver le danger qui le guette. Grosse erreur, parce que douze heures lui permettront de venir définitivement à bout de l’autorité qui pèse au-dessus de Seattle. Oui, vous avez bien lu, douze heures, en mode expert.
Une durée de vie correcte, mais sans plus
Soyons honnête, douze heures de solo sont toujours les bienvenues (surtout en comparant avec les quatre heures que nous offrent presque tous les FPS), mais sans fonctionnalités en ligne ? Avec un scénario presque inexistant ? Pas sûr.
On peut toujours tenter de refaire le tout du côté opposé, mais les différences sont très minces, même au niveau de la jouabilité, et il s’agit là du plus grand défaut d’InFamous: Second Son. La seule exclusivité AAA du premier semestre ne nous distrait qu’une fin de semaine et après la hausse des prix des jeux au Canada, c’est vraiment décevant. Une chance cependant que son gameplay et ses graphismes compensent ce défaut. Comptez trente heures de jeu pour obtenir le trophée platine du jeu…
Des graphismes à couper le souffle
Meilleurs que Killzone ? Oui, si l’on prend en compte qu’InFamous: Second Son est un jeu à monde ouvert. Nous n’en sommes qu’au début de la next-gen et les graphismes éclipsent déjà n’importe quel jeu de la précédente génération. Effets de lumières éblouissants, pouvoirs extrêmement détaillés au niveau des particules, aliasing absent (ou presque, mais quand même invisible à l’oeil nu).
On regrette cependant que le jeu tourne à 30 images par secondes et ce sans V-Sync (ce qui peut provoquer des scènes à 45 images ou 60 images par seconde). Il est également dommage que les effets météos ne fassent leurs apparitions que durant certaines missions : j’aurais préféré me promener tout en éliminant le D.U.P. sous la pluie… Mais si vous êtes sceptiques, les images accompagnant le test vous décolleront probablement la rétine !
Un sentiment de pouvoir absolu
S’il ne fallait qu’une raison pour acheter InFamous: Second Son, c’est bien pour sa jouabilité. Au début du jeu, on se sent réellement faible face aux ennemis avec nos coups de chaînes et nos tirs de fumées, mais au fur et à mesure, l’impression d’invulnérabilité s’accentue.
Quatre types de pouvoirs sont disponibles et peuvent être améliorés à souhaits à travers un arbre de talent bien complexe, comme on adore. Si vous décidez d’adopter un mauvais karma, ces pouvoirs seront destructeurs, en revanche, si vous préférez jouer les héros, vos pouvoirs vous rendront plus résistants et vous soigneront.
Des dizaines de possibilités d’élimination sont offertes à travers la fumée, le néon, la vidéo et le béton. Il n’y a pas un jeu aussi jouissif sur PS4 pour le moment et après avoir complété le jeu, j’y retourne de temps en temps simplement pour me défouler un peu sur les agents du D.U.P.
inFamous: Second Son en vaut-il la peine ?
Honnêtement, pas à 80$, peut-être un tout petit moins seulement. Je suis devenu un véritable fan de Delsin, Eugène, Fetch et Reggie. L’arrivée du DLC First Light rallonge forcément la durée de vie, mais il en coûtera tout de même 15$ de plus.
Il s’agit d’un chef d’œuvre pour les yeux, la trame sonore est très travaillée et son gameplay nerveux est réellement addictif, cela correspond donc à ce que l’on s’attend de voir d’un jeu AAA. Une note de 8 sur 10 largement méritée car malgré ses défauts, on atteint le summum en ce qui concerne le plaisir !