Après que les HTC One M7 et M8 aient reçu un bon accueil des critiques, en particulier grâce à leur excellente qualité de fabrication et leur design haut de gamme, le constructeur était attendu au tournant pour son nouveau modèle, le HTC One M9. Il semblerait que la marque ait décidé de ne rien changer à une recette qui gagne, au risque de lasser certains utilisateurs.
Après quelques jours d’utilisation de l’appareil, nous vous proposons un test complet du tout nouveau HTC One M9.
Caractéristiques techniques du HTC One M9
Affichage |
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Dimensions | 144,6 x 69,7 x 9,6 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur) |
Poids | 167 grammes |
Processeur | Snapdragon 810 MSM8994 |
Mémoire |
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Système d’exploitation |
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Réseau |
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Appareil photo / vidéo |
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Connectivité |
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Batterie | Batterie de 2 840 mAh non amovible |
Design
Comme précisé en introduction, les habitués de la gamme HTC One, en particulier du modèle M8 ne seront pas dépaysés en prenant en main le modèle M9. Il est ainsi très difficile de distinguer les deux modèles lorsqu’on les pose côte à côte, si ce n’est peut-être au niveau de la caméra arrière, qui ne dispose désormais plus que d’un capteur, et dont l’emplacement est désormais carré au lieu d’être rond.
Bonne nouvelle cependant, le bouton d’alimentation est désormais placé sur la droite de l’appareil, juste en dessous des boutons de volume. Ce changement peut sembler anodin, mais il simplifie énormément l’utilisation, en particulier pour ceux qui ont de petites mains. Il est légèrement texturé, afin qu’on puisse le reconnaître, mais cela n’est malheureusement pas assez efficace à mon goût. Il m’est en effet souvent arrivé d’appuyer sur le bouton de volume en pensant qu’il s’agissait de celui d’allumage, lorsque je ne regardais pas immédiatement l’appareil.
La finition est toujours excellente est le boitier unibody respire la qualité et la solidité. Cela se ressent plus, à mon goût, lorsque l’on prend en main la version silver plutôt que la version gris métallique, plus foncée. La texture est très différente au toucher, et donne une impression beaucoup plus industrielle et est moins glissante dans le cas du silver, ce qui explique ma préférence. Dans le cas de cette couleur, d’ailleurs, on retrouve un liseré doré sur les côtés de l’appareil, qui lui donne un vrai aspect de bijou, même si cela risque de le rendre un peu trop féminin au goût de certains. On peut en tout cas apprécier que HTC innove en mixant deux couleurs dans le design de son appareil.
Le capteur photo, présent à l’arrière de l’appareil, ressort légèrement du boitier, mais moins que ce que l’on peut trouver sur un iPhone ou un Samsung Galaxy S6, passant donc plutôt inaperçu, ce qui est une bonne chose et ne vient pas gâcher le design réussi du téléphone. D’ailleurs, à cause de celui-ci, l’appareil est légèrement plus épais, avec 0.2mm de plus, tandis que la hauteur et la largeur de l’appareil ont diminué, respectivement de 1.8 et 0.9mm.
Maintenant, parlons du fameux logo de HTC qui se retrouve en dessous de l’écran. Des gens l’ont critiqué parce que l’appareil est très haut/long. Pratiquement 1 cm de plus grand que le modèle 2013. De son côté, HTC s’est défendu en rappelant que cet espace est utilisé pour des antennes et de l’électronique.
Enfin, parlons de l’élément du design qui déchaine les passions : la bande noire avec le logo HTC est effectivement toujours présente sous l’écran de l’appareil. Le manufacturier a expliqué à plusieurs reprises que cela lui permettait de placer des antennes pour obtenir une réception efficace, mais je fais partie de ceux qui trouvent le résultat frustrant, car celle-ci fait en sorte que l’on a une impression d’espace perdu sur l’avant de l’appareil, et que l’on aurait pu avoir soit un écran plus grand, soit un appareil plus compact.
Le design du HTC One M9 reste donc dans l’ensemble particulièrement réussi, et on sent qu’HTC, sans vouloir perdre ses habitués, cherche toujours à peaufiner les petits détails qui gênent. Reste qu’en prenant peu de risques, on obtient le fait que le HTC One M9 ressemble comme deux goûtes d’eau au HTC One M8 de l’an dernier. Le design étant quelque chose de très important et dont on risque de se lasser assez rapidement, la stratégie de HTC est risquée, en attirant de nouveaux clients potentiels, mais ouvrant la possibilité aux habitués d’aller chercher du nouveau ailleurs.
Écran
Alors que l’écran du HTC One M8 avait gagné 0.3 pouce par rapport au M7, le nouveau modèle ne change pas et offre une diagonale de 5 pouces. Celui-ci est vraiment très agréable à utiliser, avec de bons angles de vision, des couleurs fidèles sans être trop saturées.
Ayant eu la possibilité de comparer l’écran du HTC One M9 avec celui du Samsung Galaxy S6, on remarque très légèrement la moindre densité de pixels, mais uniquement lorsque l’on y fait attention. Sans élément de comparaison, l’écran du HTC One M9 est réellement superbe et consulter tous types de contenus est un réel plaisir, qu’il s’agisse de textes, de jeux ou de multimédia.
Alors que la tendance de ses compétiteurs est d’aller vers des dalles d’écrans en Quad-HD, HTC a choisi de rester avec du 1080p et au final il ne s’agit pas, à mon avis, d’un élément négatif. Outre la consommation moindre de ressources graphiques nécessaires pour l’alimenter, passer du Galaxy S6 au HTC One n’était pas le choc que pouvait être le passage d’un écran HD à un écran 720p.
Performances
Équipé d’un Snapdragon 810 (4 coeurs à 2 GHz et 4 coeurs à 1.5GHz) et de 3 Gb de mémoire vive, le HTC One M9 possède de sérieux atouts sur le papier. Au niveau des tests bruts, le processeur Exynos équipant le Galaxy S6 fait mieux, mais en utilisation réelle cela ne se ressent pas du tout. L’interface Sense de HTC étant par ailleurs extrêmement bien optimisée, tout est très fluide lors de la navigation et aucun ralentissement ne se fait ressentir, même en utilisation multitâches.
La polémique de l’abandon du Snapdragon 810 par Samsung à cause de la chaleur dégagée par celui-ci laissait craindre le pire pour le HTC One M9. Dans la pratique, l’appareil est effectivement devenu chaud à plusieurs reprises, lorsqu’il était sollicité pleinement durant de longues périodes. Cela peut être dérangeant pour certains, en particulier car la coque métallique conduit la chaleur vers l’extérieur, et donc les mains de l’utilisateur. Je n’ai pas vécu en revanche de messages d’erreurs ou de plantage de l’appareil à cause de ceci, ce qui n’a donc rien d’alarmant pour moi.
Pour les amateurs de chiffres, voici ci-dessous les résultats obtenus dans les principaux logiciels de benchmark :
Les chiffes confirment donc la très bonne performance du HTC One M9, même si ceux-ci sont souvent inférieurs au Samsung Galaxy S6 dans tout ce qui touche au processeur.
Connectivité
J’ai pu tester l’appareil en 3G, LTE et en WiFi 2.4Ghz et 5Ghz. Avec toujours de bons résultats et pas de déconnexions. HTC n’a pas inclus de fonctionnalité pour accélérer le téléchargement en cumulant LTE et Wi-Fi, contrairement à Samsung, mais cette dernière ayant tellement de conditions pour fonctionner qu’il ne s’agit pas d’un réel manque finalement. En LTE, les vitesses de téléchargements ont régulièrement atteint les 50 mégabits, ce qui est largement suffisant pour tous types d’usages d’internet mobile, y compris le streaming de vidéo HD.
La qualité de réception était pour sa part toujours très bonne, et la qualité d’appel n’a subi aucun défaut, avec des correspondants qui m’entendaient toujours bien et un son toujours très clair.
Au niveau connectivité additionnelle, le HTC One M9 intègre une puce NFC, le Bluetooth 4.1 ainsi qu’un port infrarouge pour l’utiliser comme télécommande. Comme pour Samsung, HTC a abandonné son logiciel propriétaire pour faire confiance à l’application Peel Smart Remote, qui présente cependant l’ensemble des fonctionnalités auxquelles on s’est habitué.
Sense 7.0 et Android Lollipop
Bien que l’interface de HTC modifie énormément l’aspect visuel et fonctionnel de Android, elle est généralement très appréciée depuis sa présence sur le HTC One M7. La version Sense 7, spécialement adaptée pour Android Lollipop était donc très attendue.
HTC a remplacé le fond noir, caractéristique des deux précédentes versions, par un thème d’origine beaucoup plus bleuté. Ce choix est assez surprenant au début, mais on se rend très vite compte qu’il correspond très bien aux menus et icônes colorés instaurés par Android Lollipop. Ceux qui n’aiment pas le bleu pourront tout de même se rassurer, HTC suit la tendance et inclut dans son nouveau modèle la possibilité de personnaliser l’interface grâce à des thèmes. Ceux-ci poussent encore plus loin l’intégration des modifications, avec même certaines icônes de Google qui adoptent des éléments distinctifs suivant le thème utilisé, ainsi que de nouveaux éléments sonores.
Depuis le HTC One M7, HTC Blinkfeed est un élément caractéristique du bureau. Celui-ci a très peu évolué et fonctionne donc de la même manière que dans les modèles précédents : on peut y accéder à partir de la page d’accueil en glissant de la gauche vers la droite (panneau complètement à gauche).
Blinkfeed, c’est un agrégateur de contenu. Lorsqu’on l’utilise pour la première fois, on y ajoute nos comptes de réseaux sociaux, nos sujets et nos sources de nouvelles préférées. Le logiciel bâtit alors un fil de contenu dynamiquement. Le résultat est très intéressant. Blinkfeed porte bien son nom, c’est vrai qu’en un clin d’oeil on a une vue d’ensemble sur ce qui nous entoure dans notre univers numérique. Il ne faut pas confondre Blinkfeed à Google Now, Feedly ou Flipboard. Il a sa propre personnalité, mais n’a pas la puissance de prédiction de Google Now. Contrairement à Flipboard, il ne prend pas le dessus sur nos applications de réseaux sociaux, si on clique sur les statuts, Blinkfeed lance l’application associée à celui-ci.
Petite nouveauté bien appréciable : il est désormais possible de personnaliser les boutons tactiles présents en bas de l’écran et d’en avoir jusqu’à 4 en même temps, tout en choisissant leur ordre d’affichage. On peut donc par exemple ajouter un bouton pour éteindre l’écran, afficher la barre de notifications ou même masquer complètement les boutons tactiles d’un simple appui. C’est très pratique et permet de vraiment s’approprier le fonctionnement de l’appareil.
Le menu des paramètres reste pour sa part très similaire au HTC One M8, les habitués ne seront donc pas dépaysés. Dans l’ensemble l’interface de HTC reste toujours aussi réussie et conserve une fluidité sans failles.
Autonomie
Alors que Samsung a décidé avec son Galaxy S6 de ne pas faire évoluer la capacité de sa batterie, le HTC One M9 passe à une batterie intégrée de 2840mAh, contre 2600mAh précédemment. Celle-ci évolue donc dans la bonne direction, tout en évitant une augmentation de format de l’appareil.
Malheureusement, le fait d’avoir une batterie plus grande que son principal compétiteur n’a pas aidé, lors des quelques journées de test, à faire mieux que le Galaxy S6. Il est tout à fait possible de tenir une journée d’utilisation moyenne avec l’appareil, mais dès que des tâches gourmandes en puissance de calcul sont réalisées, la batterie fond comme neige au soleil et obligera à recharger en début de soirée après une journée de grosse utilisation. À moins que HTC parvienne à améliorer la situation par le biais d’une mise à jour logicielle, on ne peut qu’être déçu de la situation, quand on pouvait s’attendre à beaucoup mieux sur le papier.
Le HTC One M9, contrairement au Samsung Galaxy S6, n’offre pas de rechargement sans fil. Si cela ne manque pas à la majorité des clients, il s’agit d’une tendance qui comporte un élément pratique et on ne peut qu’être déçu de ne pas retrouver cette fonctionnalité sur un tout nouvel appareil.
Appareil photo du HTC One M9
HTC a complètement changé son approche de la partie photo de son appareil avec le HTC One M9. Alors que cela faisait deux ans que le manufacturier nous maintenait qu’un capteur au nombre élevé de mégapixels n’était pas utile si les pixels en eux-mêmes étaient plus grands, nous nous retrouvons cette année avec un nouveau modèle équipé de 20 mégapixels, l’un des nombres les plus élevés sur le marché des cellulaires actuellement.
HTC n’abandonne cependant pas totalement sa technologie UltraPixel, puisque celle-ci se retrouve désormais dans la caméra frontale, désormais équipée d’un capteur de 4 mégapixels.
Qualité photo
Les précédents capteurs des HTC One M7 et M8 ne produisaient pas des photos très détaillées, à cause de leur faible nombre de pixels, mais offraient un bon rendu global des clichés, en particulier en faible luminosité. Il était donc logique d’espérer que HTC allait offrir son savoir-faire dans le domaine, grâce au nouveau capteur de 20 mégapixels.
Malheureusement, soyons francs dès le début, ce n’est pas le cas. L’appareil produit des clichés très agréables et détaillés en pleine luminosité, avec des couleurs fidèles malgré une tendance à produire des clichés trop blancs dans des paysages neigeux par exemple. Dès que la luminosité baisse, le résultat est beaucoup moins bon et du bruit numérique fait son apparition, rendant le résultat inexploitable. On est donc bien en dessous de ce que proposent les Galaxy S6 et iPhone 6 dans le domaine, ce qui est frustrant.
Globalement, l’appareil photo n’est donc pas mauvais, mais reste derrière le nouveau Galaxy S6 et les iPhone 6 et 6 Plus, ce qui est particulièrement dommage, car il s’agissait d’un élément différenciateur des précédents modèles.
Qualité vidéo
Le capteur présent dans le HTC One M9 permet de capturer des séquences vidéos en 4K. Les images produites sont belles, mais la vidéo manque de fluidité et subit chaque mouvement de la personne qui filme en produisant des saccades. On sent ici cruellement le manque de la stabilisation optique du capteur, ce qui fait que l’on se retrouve à nouveau avec un rendu globalement moins intéressant que ce que l’on peut retrouver sur le Galaxy S6, qui sortira quasiment au même moment. Il s’agit donc d’une déception à ce niveau, et rendra la caméra inutilisable pour des activités sportives, par exemple.
Multimédia
Il est impossible de ne pas aimer le HTC One M9 si l’on est un amateur de contenu musical. Pour l’audio, la technologie Boomsound n’a pas d’égal sur le marché. Alors que le HTC One M8 représentait déjà l’année dernière la référence en termes de haut-parleurs sur un téléphone, le constructeur a décidé d’aller plus loin cette année grâce à l’association avec Dolby Laboratories. Au-delà du Marketing évident de l’intégration d’un tel nom, on peut constater une amélioration de la spatialisation du son diffusé par les haut-parleurs.
Lorsqu’on branche les écouteurs, on peut désactiver Boomsound, mais franchement, c’est décevant. On a l’impression que HTC a exagérément déséquilibré le son afin de promouvoir Boomsound. Notez qu’avec Boomsound activé, la sortie audio est très forte et pourrait saturer des entrées auxiliaires de certains équipements. Pour compenser, on doit limiter le volume ou désactiver Boomsound dans les paramètres: à vous de trouver le meilleur équilibre. Il faut tenir compte de cette puissance lorsqu’on règle le volume de nos alarmes, sonnerie et notification, si vous aviez l’habitude de tout mettre à fond, vous comprendrez vite qu’avec cette bête on ne peut le faire.
Au niveau des formats supportés, le HTC One M9 n’est malheureusement pas dans le top du classement avec son lecteur d’origine. On aurait pu s’attendre à une lecture des formats Dolby 5.1 ou DTS vu le partenariat pour la partie Boomsound, mais il n’en est rien. Il est également impossible de lire des sous-titres, qu’ils soient intégrés dans le conteneur ou à part au format srt. Bien évidemment, il sera possible de compenser cela grâce à des lecteurs tiers tels que VLC, mais il reste dommage qu’un appareil avec un si fort potentiel fasse l’impasse sur ces fonctionnalités.
Les utilisateurs qui aiment transporter toute leur collection sur eux seront ravis : contrairement à Samsung, HTC a conservé l’emplacement pour carte Micro-SD sur son nouveau modèle. Il est donc possible, en plus des 32Go de mémoire interne, d’ajouter une carte d’une capacité pouvant atteindre 128Go.
On ne peut conclure la partie multimédia sans parler de la radio FM intégrée dans le HTC One M9. Si celle-ci ne ravit pas forcément les amateurs de musique en téléchargement, elle permettra de dépanner lorsque l’on a pas forcément accès à une couverture de données, par exemple. Le fonctionnement est très classique et il faut donc brancher les écouteurs pour pouvoir en profiter, puisque ceux-ci jouent le rôle d’antenne. Je n’ai eu aucun problème à l’utilisation, la réception était généralement très claire.
Conclusion
Le HTC One M9 reste un très bel appareil face à sa compétition. Le terme « reste » est malheureusement l’élément déterminant de la phrase, étant donné que l’on a réellement l’impression qu’il s’agit d’une évolution mineure de l’appareil, et que HTC s’est ici trop satisfait de ses forces sans chercher à vraiment se renouveler. Si cela pouvait être suffisant face à un Samsung Galaxy S5, le constructeur taiwanais est revenu sur le devant de la scène en revoyant complètement sa copie et en proposant un Galaxy S6 excellent.
Il faudra donc voir à quel prix sera proposé le HTC One M9, aussi bien au Canada qu’en France, mais HTC risque d’avoir besoin de se distinguer par un prix attractif, au risque que les clients potentiels se tournent vers un compétiteur ayant apporté plus de nouveautés entre deux générations de produits.