HTC offre un nouvel appareil d’entrée de gamme, le Desire 510. Disponible chez certains fournisseurs à environ 150 dollars sans contrat, que vaut cet appareil face à la concurrence? Est-ce que HTC peut suivre les traces de Motorola qui connaît un immense succès avec ses modèles d’entrée de gamme?
Caractéristiques techniques du HTC Desire 510
Affichage |
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Dimensions | 139.9 X 69.8 X 9.99 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur) |
Poids | 158 grammes |
Processeur | Processeur Qualcomm quad-core Snapdragon 400 1,2 GHz |
Mémoire |
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Système d’exploitation |
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Réseau |
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Appareil photo / vidéo |
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Codecs supportés |
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Connectivité |
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Batterie / Autonomie |
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Design
Les appareils d’entrées de gamme ne doivent pas être approchés de la même façon que leurs grands frères qui coûtent jusqu’à 4 fois plus chers. Mais rien n’empêche un constructeur de porter une attention particulière au design. Le nouveau HTC Desire reprend ainsi certains signes distinctifs de la marque.
L’appareil est assez grand pour un 4.7 pouces et a de larges bordures. Il est plus grand en tout point que la plupart des appareils qui ont des écrans de 5 pouces. On peut cependant comprendre que lorqu’on conçoit un appareil à bas prix, on ne cherche pas à faire des prouesses de miniaturisation. La seule grave erreur de HTC est le positionnement du bouton d’alimentation qui se trouve au-dessus de l’appareil plutôt que sur un des côtés: c’est agaçant lorsqu’on tente d’utiliser l’appareil d’une seule main vu son grand format.
Le matériel choisi pour les côtés et l’arrière de l’appareil est un plastique mat de type soft-touch. Il n’est pas trop glissant et tout le contour arrondi de l’appareil le rend confortable en main. Malheureusement, les traces de doigts s’y imprègnent facilement. La façade reprend le style du M8, on retrouve la grille du haut-parleur et le logo de la marque sous l’écran, c’est une signature très HTC.
La finition est soignée, mais sur notre modèle à l’essai le capot arrière n’est pas parfaitement ajusté même s’il tient solidement en place. Il est même un peu difficile d’accéder au compartiment de la batterie et aux fentes MicroSD et Micro SIM.
En résumé, pour le prix demandé c’est un joli appareil.
Écran
Il m’est difficile de trouver des qualités à cet écran. Les angles de vision sont si étroits qu’on doit tenir l’appareil parfaitement face à soi pour avoir un contraste et des couleurs correctes. Le moindre basculement de l’appareil, rend difficile la lecture de l’écran. Par exemple, lors d’une réunion, j’arrivais à peine à lire le texte sur l’appareil qui était à plat un peu plus loin devant moi. Lorsqu’on tient le téléphone en mode paysage, on est dérangé par un agaçant effet qui ressemble à un filtre polarisant et toute l’expérience multimédia en souffre. Ajoutez à cela le fait que les traces de doigts collent à la surface de l’écran et il faudra se munir d’une lingette qui sera souvent pratique!
La densité de pixels est très basse, avec 480×854 pixels soit 208 ppi. Si vous n’en êtes pas à votre premier appareil, vous aurez l’impression de revenir à une époque où le flou régnait! C’est correct dans un usage modéré, mais pour de la lecture intensive, c’est gênant. Et évolution oblige, les développeurs d’applications optimisent de plus en plus pour écrans de 720p et plus, la quantité d’information affichée est parfois basse. C’est un compromis nécessaire car des caractères trop petits avec une densité de pixels aussi basse rendrait le texte illisible.
En plus de ces défauts, les reflets sont omniprésents sur cet écran et la lecture au soleil n’est pas des plus aisée. Parfois, même à l’intérieur les sources d’éclairages fortes sont agaçantes..
Sur un appareil mobile 100% tactile l’écran est très important. HTC ne semble pas l’avoir compris pour cet appareil et c’est dommage.
Performances
J’ai vécu une lune de miel avec le HTC Desire 510. Les premieres 24 à 48 heures m’ont permis d’utiliser l’appareil assez efficacement. Sans être très véloce, l’appareil restait tout de même efficace, un peu comme le Moto G de première génération. Équipé d’un Snapdragon 400 en Amérique du Nord, je m’attendais à une prestation correcte. Mais, le tout s’est gâché après plusieurs journées d’usage et l’ajout de ma collection d’applications. Il y a maintenant beaucoup de lenteurs et d’hésitations. Le basculement entre applications est parfois difficile et le temps de chargement n’est pas toujours optimal.
Le Moto G de première génération qui contient le même processeur performe beaucoup mieux dans les mêmes conditions. On peut alors se demander si c’est Sense qui est responsable de ces lenteurs ou si certaines composantes tels que la mémoire vive ou la mémoire flash sont plus lentes.
Dernier point, tout comme les autres appareils Android avec 1 Go de RAM ou moins, il arrive que des applications se ferment en arrière-plan, mais dans un usage modéré, cela devrait se produire rarement. Par contre, si on passe son temps à jongler entre ses courriels, Facebook, la messagerie et son application de musique, occasionnellement l’une d’entre elle sera complètement éjectée de la mémoire et devra être redémarrée complètement (retour à l’accueil de l’application).
Connectivité
L’appareil supporte LTE, mais vue la gamme et l’usage, cela reste presque superflu. C’est plus une garantie sur le long terme et un mouvement dans cette direction de l’industrie. Les téléphones qui ne supportent pas LTE étant appelés à terme à disparaître. Durant toute ma période de test, je n’ai eu aucun problème notable de vitesse de téléchargement ou de connectivité au réseau cellulaire.
En Wi-Fi, même si l’appareil est stable et se connecte bien aux réseaux, il ne supporte pas la bande 5GHz. Ça peut être agaçant si vous êtes dans un environnement où cette bande de fréquence est surchargée. Par contre, sa portée en 2.4 GHz m’a impressionné.
L’appareil supporte le Bluetooth 4.0, a une puce NFC (on attend toujours l’envol du paiement mobile!) et bien sûr un incontournable GPS qui n’a pas eu de problèmes à me positionner. Une radio FM est intégrée, c’est un bel atout pour un appareil qui sera souvent associé à un forfait avec peu ou pas de données.
Système d’exploitation et logiciels
Avec Android 4.4.2 et la surchouche de HTC, Sense 6.0, on retrouve un environnement soigné. Lors de l’évaluation du HTC One M8, j’avais bien aimé mon expérience car Sense adopte un look moderne et joli. Malgré son visuel distinct, on reconnaît Android et on s’y retrouve facilement.
Blinkfeed reste, selon moi, un ajout très utile et fort bien intégré. C’est un flux de nouvelles et de publications de nos réseaux sociaux qu’on peut facilement personnaliser. Il est très pratique pour un coup d’oeil rapide à l’actualité ou aux dernières photos de Bazinga. Sa configuration est facile et ne rebutera pas les utilisateurs moins avisés, et qui est clairement le public cible de cet appareil.
HTC intégre beaucoup d’applications qui sont toutes assez bien faites et qui, contrairement à Samsung, ne visent pas simplement à copier tout ce qui est déjà présent dans l’écosystème de Google. Elles ne seront pas nécessairement utiles à tous, mais vu leur qualité et diversité, vous en utiliserez sûrement plus d’une.
Le seul problème de ces ajouts est qu’ils occupent beaucoup d’espace sur un appareil qui n’en a que très peu, avec 8Go de stockage interne. Au sortir de la boîte, l’appareil n’a qu’un maigre 3 Go de stockage disponible pour les applications supplémentaires et les fichiers de l’utilisateur. Bien qu’une fente MicroSD soit présente, on arrive vite à remplir à pleine capacité l’appareil. Les constructeurs devraient considérer de ne pas installer leurs applications sur la partition système de ces appareils bas de gamme, pour permettre aux utilisateurs de retirer celles qu’ils ne souhaitent pas utiliser.
Je dois mentionner que dans le clavier HTC, les suggestions peuvent être désactivées, mais pas la correction automatique et c’est parfois frustrant si on tente d’utiliser un mot dans une autre langue ou un terme inconnu. Il sera alors systématiquement corrigé, à moins qu’on aille manuellement taper sur la suggestion incorrecte et de là, le clavier nous demande d’ajouter ce nouveau mot au dictionnaire. De plus, les performances moyennes viennent aussi ralentir la saisie de texte. Je recommande l’usage d’un clavier tiers: Google, Swype ou SwiftKey, ou encore de désactiver totalement les suggestions de mots, ce qui en limite l’intérêt.
Chose étrange, il m’a été impossible d’utiliser HTC Sync sur Windows 8.1 avec le Desire 510: l’application était instable et Windows/HTC Sync ne détectait jamais correctement l’appareil. HTC va probablement corriger les problèmes dans une mise-à-jour ultérieure du téléphone et/ou de son logiciel, mais c’est très dommage que cela ne soit pas le cas lors de la sortie du téléphone. Ce logiciel permet la synchronisation et la sauvegarde du contenu du HTC Desire.
HTC ne réinvente pas la roue et c’est tant mieux, il y a de beaux ajouts dans l’ensemble. Une question reste: est-ce que cet appareil sera mis-à-jour à Android 5.0 (Lollipop)? Avec les appareils d’entrée de gamme, on peut en douter, à moins que HTC prenne l’exemple de Motorola qui s’est commis à des mises-à-jour rapides de toute sa gamme. D’un autre côté, ces appareils utilitaires sont rarement convoités par des utilisateurs exigeants.
Autonomie
J’ai été agréablement surpris de l’autonomie de ce petit appareil. Sa batterie de 2100 mah, son processeur peu gourmand et son écran basse résolution permettent au téléphone d’endurer une journée d’usage modéré à normal. Le logiciel GSAM Battery Monitor me rapporte une autonomie de 15 heures avec plus de 3 heures d’écran allumé par charge, basé sur une dizaine de jours d’usage. Comme d’habitude, ce chiffre varie énormément d’un utilisateur à l’autre, mais vous donne une bonne idée de ce que peut endurer la batterie de cet appareil.
Multimédia
Il est difficile de faire abstraction de la mauvaise qualité de l’écran dans cette section. Comme précedemment mentionné, regarder des vidéos n’est pas une expérience agréable sur cet appareil. De plus, le support des formats audio est limité comme pour bien des appareils Android (qui ne contiennent que des décodeurs vidéos et audio libres de droits), les trames Dolby Digital (DD) et Dolby Theater Sound (DTS) ne sont pas décodées par l’appareil. Les fichiers de type MKV sont lus. Il est certain que les gens qui souhaiteront tout de même regarder des films ou séries télé devront installer une application comme VLC ou MX Player pour maximiser leur expérience.
Si vous dévorez de la musique, vous serez tout de même heureux d’apprendre que le haut-parleur intégré offre une bonne prestation pour la gamme. Notez que le son de la radio FM ne peut être redirigé vers le haut-parleur, on doit absolument l’écouter via des écouteurs, ce qui est surprenant quand les modèles compétiteurs le permettent.
Le peu d’espace de stockage interne est aussi handicapant, les gens qui aiment la musique ou qui peuvent endurer la piètre qualité du rendu vidéo devront systématiquement ajouter une carte MicroSD pour être confortable.
Pour les jeux, la très faible densité de pixel ne convient pas aux jeux modernes et encore une fois l’écran gâche l’immersion et on doit bien se positionner pour bien voir ce qui se passe à l’écran, pas pratique dans les jeux d’action ou les jeux qui utilisent le gyroscope.
Appareil photo et vidéo
Autant la caméra frontale que celle à l’arrière sont utilitaires. Elles servent plus à dépanner qu’à faire de beaux clichés. Même si HTC offre une belle application de prise de photo, le capteur ne donne jamais de résultats exceptionnels. En basse luminosité, il y a beaucoup de bruit dans l’image et je recommande l’usage du mode HDR qui vient adoucir le résultat.
Voici une galerie des photos prises avec le HTC Desire 510 :
Voici également un échantillon vidéo réalisé avec le téléphone :
À noter que pour la partie appareil photo, un mode rafale est intégré et permet de prendre jusqu’à 20 prise en maintenant le bouton de capture. Ensuite, le logiciel propose de conserver la meilleure photo ou tous les clichés. HTC a même intégré Zoe, son logiciel qui permet la création de montages photo et vidéo facilement pour les partager.
Pour ce faire, on souhaiterait avoir du matériel de base de meilleure qualité. Au prix demandé pour l’appareil, je ne m’attendais pas à des prouesses et je doute que la qualité de l’appareil photo soit un critère de choix dans cette gamme de prix. La caméra est pratiquement toujours sacrifiée dans les appareils de cette gamme et HTC ne fait pas exception à la règle.
Conclusion
Malheureusement, l’écran vient gâcher l’expérience générale et il m’est difficile de recommander cet appareil. Ça n’est pas le premier appareil bas de gamme que j’ai en main, mais c’est le premier qui me déçoit. Il y a plusieurs autres appareils sur le marché qui se vendent à un prix proche de 150$ et qui offrent plus. L’appareil est fonctionnel, mais ses quelques gros défauts viennent briser les promesses et peuvent rendre l’expérience utilisateur frustrante.
L’appareil conviendra seulement à quelqu’un qui cherche un premier appareil et qui a un budget très serré car il est associé à des forfaits à petit prix. Ce n’est définitivement pas un appareil pour tous. Je recommande fortement d’investir un peu plus et de lorgner vers un Moto G LTE qui offre une expérience beaucoup plus agréable (voir notre test du Moto G version 2013). Le Moto E que nous avons déjà testé pourrait aussi être un choix intéressant malgré un processeur moins puissant: le légèreté et simplicité de « Android Pur » allègeant le système.