On l’attendait depuis son annonce officielle pour pouvoir s’en faire une meilleure idée, la tablette convertible de Google, le Pixel C est enfin disponible depuis peu. Promettant un design haut de gamme, des performances de haut niveau et un clavier pour la rendre plus polyvalente, la dernière nouveauté de Google se veut ce qui se fait de mieux sur le marché des appareils Android.
Après quelques semaines d’utilisation, nous avons pu nous faire un meilleur avis sur l’intérêt du produit, de quoi vous proposer un test complet.
Caractéristiques techniques
Affichage | LTPS LCD 10,2″ en 2560 x 1800 (308ppi) |
Dimensions | 242 x 179 x 7 mm |
Poids | 517 grammes |
Processeur | Processeur Nvidia Tegra XI 64-bit avec processeur graphique Maxwell GPU de 256 coeurs |
Mémoire |
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Système d’exploitation | Android 6.0.1 Marshmallow |
Réseau | Wi-Fi 802.11 ac 2×2 MIMO double bande, pas de connectivité cellulaire |
Appareil photo / vidéo |
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Connectivité | Connecteur USB-C |
Batterie / Autonomie | Batterie non amovible de 9243 mAh |
Design et finition
Dès les premières secondes passées avec le produit on se rend compte qu’il s’agit d’un produit haut de gamme. Le boitier est à l’arrière en aluminium du plus bel effet, bien que froid et rien ne craque lorsque l’on force légèrement. Avec des dimensions de 242 x 179 x 7 mm, le Pixel C de Google est plus grand qu’un iPad Air 2 d’Apple ou qu’une Samsung Galaxy S2, avec près d’un centimètre de plus en largeur et 1 mm de plus en épaisseur. Cela peut cependant s’expliquer assez facilement par le fait que l’écran a une diagonale de 10,2 pouces contre 9,7 pour ses deux principales concurrentes.
Le poids, par ailleurs, est également assez élevé. Si cela aide à avoir une impression de qualité et de solidité, c’est un facteur à prendre en compte pour ceux qui utilisent une tablette en la tenant directement en main pendant de longues périodes. Le Pixel C fait en effet 517 g sur la balance, contre 437 grammes pour l’iPad Air 2 ou 389 grammes pour la Galaxy Tab S2.
La face avant ne laisse apparaître que l’écran, tandis que les haut parleurs stéréo sont situés de part et d’autre de la tablette, sur les arrêtes. On retrouve également le bouton d’allumage, sur le côté gauche, ceux dédiés au volume sur le dessus, ainsi qu’un port USB-C sur la gauche et un port pour les écouteurs sur la droite. Le Pixel C convient donc à garder un design très épuré et classieux.
Google a donc fait fort en termes de design et de finition avec, selon moi, le premier appareil sous Android qui peut vraiment concurrencer les tablettes d’Apple sur ses aspects.
Écran
Comme indiqué précédemment, on retrouve sur le Pixel C un écran de 10,2 pouces. Celui-ci offre une résolution de 2560 x 1800 pixels, soit une densité impressionnante de 308 ppi, contre 264 pour les derniers modèles d’Apple et de Samsung. Les angles de vision sont très bons et les couleurs vives, sans être trop saturées. Par ailleurs, les noirs sont assez bien restitués pour une dalle LCD, sans pour autant atteindre le niveau d’un écran Super AMOLED. La résolution de l’écran prend tout son sens lors du visionnement de vidéos et de la lecture de textes, qui restent très détaillés et lisibles quel que soit le niveau de zoom.
Le format de l’écran est très proche de ce que l’on peut retrouver sur l’iPad Air 2 ou la Galaxy Tab S2, malgré un ratio très légèrement différent. Google se plait ainsi à rappeler qu’il utilise un ratio 1:√2, soit celui utilisé par une feuille A4. Dans les faits, celui-ci correspond très bien à la lecture de textes et à la navigation sur internet, même si la visualisation de contenu multimédia entrainera la plupart du temps des bandes noires à l’écran.
Enfin, la luminosité de l’écran est très bonne, ce qui permet une utilisation dans la plupart des conditions de luminosité. Reste qu’une utilisation en plein soleil est parfois difficile en raison de l’écran très réfléchissant. Le Pixel C offre donc un écran superbe qui ravira les utilisateurs les plus exigeants.
Performances
Nous avions déjà réalisé des benchmarks dès la récupération de l’appareil, afin notamment de le comparer aux produits d’Apple, réputés pour leurs très bons scores dans les logiciels de benchmarks. Ceux-ci avaient alors dévoilé une puissance de calcul bien souvent supérieure à celle de l’iPad Air 2, similaire en format, mais inférieure à l’iPad Pro, le haut de gamme d’Apple bien plus imposant. Au niveau graphique en revanche, grâce au Tegra X1 le Pixel C prenait les devants sur les deux produits pommés. Sachant que les produits d’Apple étaient déjà devant la Samsung Galaxy Tab S2, les performances sont donc sans aucune commune mesure entre le produit de Samsung et celui de Google.
Dans les faits, car c’est bel est bien l’utilisation quotidienne qui définit l’expérience, la tablette est toujours très fluide. On sent la puissance délivrée par le processeur et la puce graphique, qu’il s’agisse de navigation dans les menus, sur internet ou de l’utilisation de jeux gourmands. Le fait que l’interface d’Android soit pure aide également à la légèreté globale du système.
Le Pixel C de Google représente donc à ce jour ce qui se fait de plus puissant en termes de tablettes à ce format, qu’il s’agisse d’appareils Android ou iOS, ce qui ravira les utilisateurs les plus intensifs.
Autonomie
Google annonce 10 heures d’utilisation du Pixel C avant d’avoir besoin de recharger la tablette. Dans les faits et après une utilisation de plusieurs semaines, je trouve cette affirmation optimiste. En usage classique, indiquer 8 heures semble plus réaliste, tandis qu’une utilisation très gourmande en puissance de calcul et avec l’écran au maximum de sa puissance tourne plutôt autour des 5 heures. Cela reste donc très acceptable étant donné la puissance développée par l’appareil, mais il ne s’agit donc pas d’un élément impressionnant sur le produit.
La bonne nouvelle est que l’écran étant très lumineux, dans la plupart des cas un affichage à 50% ou moins sera suffisant, de quoi prolonger l’autonomie de plusieurs dizaines de minutes, ce qui est très intéressant.
Malheureusement, le test de batterie de PC Mark, qui simule une utilisation de travail afin de déterminer une autonomie plus précise que des observations pouvant varier d’une personne a l’autre, n’est jamais parvenu au bout de son benchmark. L’application s’arrêtait de fonctionner après plusieurs dizaines de minutes, nous empêchant de donner une observation à la minute près à ce niveau.
Connectivité
La tablette embarque une connectivité Wi-Fi 802.11ac double bande MIMO, du Bluetooth 4.1 avec A2DP. Au niveau de la connexion filaire, un port USB-C est présent. Et c’est à peu près tout ce que l’on retrouve sur la tablette. Il est donc assez décevant de ne pas retrouver de chargement sans fil, de NFC, de GPS ou encore une version avec connectivité data sur une tablette de cette gamme.
Cela ne gênera sans doute pas la majorité des utilisateurs, mais on est d’habitude plutôt habitués à retrouver la plupart des technologies sur un appareil haut de gamme. Durant la période de test, aucun problème de connectivité Wi-Fi n’a été à relever et la réception du réseau était similaire à celle de la Galaxy Tab S2 utilisée durant la même période.
Système d’exploitation
Android 6 Marshmallow a fait son apparition il y a maintenant quelques semaines, apportant son lot de nouveautés. Le but ici n’est pas de lister les différentes fonctionnalités de l’OS, puisque très classique désormais, mais plutôt d’en évaluer la fonctionnalité en tant qu’appareil de productivité avec un clavier, tel que Google l’envisage.
Et force est de constater que si la dernière version d’Android est performante et très fluide, tout en améliorant encore les fonctionnalités et la simplicité d’utilisation, celle-ci n’est pas faite pour une utilisation similaire à un ordinateur portable. Aucune fonctionnalité d’utilisation de plusieurs fenêtres de manière simultanée n’est présente, diminuant grandement l’intérêt de l’appareil, en particulier avec une telle puissance de calcul.
C’est particulièrement dommage, puisque contrairement aux appareils d’Apple, Android gère nativement la gestion de plusieurs utilisateurs. On aurait donc pu envisager l’utilisation comme un véritable ordinateur avec un clavier efficace. Bien évidemment Google a indiqué que cette fonctionnalité ferait partie de la prochaine version, mais on ne peut pour le moment recommander l’appareil en tant qu’objet de productivité. Sur ce point, les tablettes Surface de Microsoft ont encore une énorme avance. Apple, dans une moindre mesure, commence à développer cet aspect avec la sortie de l’iPad Pro, du clavier et de l’utilisation d’un écran partagé. Android a donc ici un retard à rattraper pour le moment.
Appareils photo
Si je comprends parfaitement l’intérêt d’un appareil photo frontal sur une tablette, notamment pour la vidéoconférence, j’a toujours du mal à comprendre les personnes que je vois utiliser des tablettes pour faire leurs photos de vacances dans différents endroits. Au delà de la taille de l’appareil, la qualité des capteurs est toujours au mieux très moyenne.
Le Pixel C ne fait pas de différence à ce niveau, avec des résultats corrects produits par le capteur arrière de 8 mégapixels en conditions de bonne luminosité. Comme souvent, lorsque la luminosité baisse, les résultats sont mauvais avec beaucoup de bruit numérique qui rend le résultat inexploitable en dehors d’une version en taille réduite sur les réseaux sociaux.
La caméra avant produit pour sa part des images de 2 mégapixels qui sont également très bruitées même en bonnes conditions de luminosité. La lumière est très mal gérée avec des sources de lumières bien trop brillantes, ce qui rend le contraste de l’image très désagréable.
Il est également possible de faire des séquences vidéo en 1080p avec les deux capteurs, mais vous l’aurez compris, il s’agit là aussi de dépannage pur et simple car le résultat n’est vraiment pas à la hauteur de ce que l’on retrouve aujourd’hui sur un cellulaire, même d’entrée de gamme.
Rien d’exceptionnel sur le Pixel C donc, on aurait simplement aimé une caméra avant plus performante, le support clavier permettant de rendre pratique la vidéoconférence sans avoir besoin de tenir l’appareil.
Plus d’exemples de résultats obtenus avec la caméra de la tablette sont disponibles ci-dessous.
[flickr_set id= »72157660750975154″]Clavier du Google Pixel C
Lors de la présentation du produit, c’est bel est bien le clavier et son mécanisme magnétique qui ont intrigué le public. Positionnant l’appareil comme un véritable objet de productivité lors des déplacements, le clavier du Pixel C promet un potentiel intéressant.
Soyons clairs immédiatement, l’utilisation du clavier en Français Canadien est tout juste impossible. Aucun accent n’est présent, rendant la moindre rédaction de texte très difficile. Rien n’indique si Google va corriger la situation en sortant un clavier adapté dans le futur, mais pour le moment il s’agit d’un très gros point négatif pour le marché Québecois. La France est pour sa part plus chanceuse, avec un clavier Azerty mieux adapté. La note indiquée en fin de test correspond donc à la version vendue en France, l’utilisation en Français Canadien étant tout simplement à déconseiller.
C’est donc particulièrement dommage, car dans l’ensemble le clavier est plutôt agréable à utiliser : les touches ont un mouvement et un bruit qui rendent l’expérience d’écriture positive, tandis que l’espacement est suffisant même pour une frappe rapide sans regarder. Par ailleurs, le mécanisme magnétique maintenant en place la tablette sur le clavier est très simple à utiliser et très efficace : la tablette tient en place et on peut la déplacer simplement en la tenant juste par le clavier.
A noter l’absence de trackpad sur le clavier. Si au début cela peut surprendre, on se rend compte rapidement qu’Android n’est de toute façon pas réellement pensé pour une utilisation à la souris pour le moment. La plupart des mouvements se font donc avec les doigts, certains étant parfois plus pratiques avec les flèches du clavier. Les applications de bureautique de type office demande un certain temps d’adaptation si l’on est habitué à les utiliser uniquement sur PC avec une souris, mais dans l’ensemble l’utilisation reste assez agréable.
Le fonctionnement logiciel est ici également très bien pensé, puisqu’il suffit de positionner la tablette sur le clavier pour que celle-ci se paire en bluetooth et désactive automatiquement le clavier affiché à l’écran pour que la version matérielle prenne le relais. Je n’ai eu aucun problème avec cette connexion, qui a fonctionné à chaque fois. La seule condition nécessaire pour son fonctionnement est de laisser le bluetooth de la tablette activé.
Par ailleurs, contrairement aux Surface de Microsoft, le fait que le clavier et son support maintiennent la tablette de manière rigide permet de taper en ayant l’appareil sur les genoux, ce qui est très pratique en déplacement. On aurait en revanche aimé que le rétro-éclairage du clavier soit prévu, car il n’est pas toujours simple de taper avec le produit dans des conditions de faible luminosité. Son absence est d’autant plus dommage que le clavier embarque une batterie qui se recharge sans fil lorsque la tablette et ce dernier sont assemblés.
Enfin, le prix est un vrai point négatif ici. Proposé à 199 dollars ou 169 euros, le prix d’entrée pour obtenir un appareil complet est bien trop élevé. Il faut ainsi compter 848$ ou 668 euros pour le modèle le moins cher de la tablette avec son clavier, de quoi ralentir très fortement l’adoption de l’accessoire, qui est pourtant l’un des principaux arguments de vente du produit de Google. Sans pour autant s’attendre à ce qu’il soit inclus, on aurait par exemple aimé une offre lors de l’achat simultané des deux produits.
Multimedia
La consultation de contenu multimédia est un vrai plaisir sur l’écran du Pixel C. Les vidéos et images sont très détaillées et la puissance graphique de la tablette rend les jeux gourmands très fluides et agréables à utiliser. Bien évidemment, le lecteur vidéo natif d’Android ne lit pas une grande partie des formats contenant du son dolby ou les fichiers MKV, mais une application de type VLC permettra de contourner aisément cette problématique et de profiter pleinement du lecteur.
Au niveau du son, il est intéressant de mentionner que Google a intégré 4 microphones sur le dessus de la tablette. Dans les faits, cela permet d’utiliser les fonctionnalités de type « OK Google » même en étant assez éloigné de l’appareil, dans une grande pièce par exemple. Je n’ai en revanche pas vu de réelle différence lors de l’utilisation d’applications de prise de notes ou de vidéoconférence, même si le résultat était très bon dans les différents essais.
Au delà de l’enregistrement, la diffusion du son est particulièrement importante sur une tablette, ce qui a poussé Google à intégrer des haut parleurs stéréo sur son Pixel C. Ceux-ci sont positionnés de chaque côté de l’écran mais ne font pas face à l’utilisateur. L’impression de son stéréo est donc bien présente mais le son ne semble pas provenir directement de l’action, ce qui est dommage. Les haut parleurs sont cependant assez puissants et ne saturent qu’à plein volume, ce qui est plutôt satisfaisant.
Le Pixel C de Google est donc un appareil très intéressant en multimédia, à tel point que la capacité de mémoire présente et non extensible, risque de frustrer les amateurs de vidéos en haute qualité. Impossible d’envisager d’emporter de nombreuses heures de vidéo en 1080p en excellente qualité avec une capacité de mémoire de 32GB, il faudra se tourner vers la version 64GB et espérer ne pas avoir besoin de plus.
Conclusion
La conclusion de ce test dépend énormément de l’endroit d’où vous le lisez. En effet, au Québec le produit n’est clairement pas à recommander, en raison de son prix élevé et de son clavier non adapté au marché et à la langue. En France, bien que le taux de change ne soit pas non plus très intéressant, le rapport prix performances est plus intéressant qu’au Québec, et le pays a l’avantage de bénéficier d’un clavier adapté.