Motorola est sur une lancée, il semblerait. Ayant obtenu beaucoup de succès avec le Moto G, la firme semble avoir flairé un filon dans le marché de l’appareil milieu de gamme. Ceci expliquerait donc, si ma théorie s’avère exacte, pourquoi celle-ci a choisi de lancer deux variations du Moto X. Une variation haute en technologie, avec processeur Snapdragon 808 et écran 1440p ainsi qu’une variation orientée consommateur averti, avec Snapdragon 615 et pile très longue durée.

C’est cette dernière variation, baptisée Moto X Play, qui est maintenant disponible en sol canadien. J’ai eu la chance de passer les trois dernières semaines avec ledit appareil et je suis aujourd’hui ici, devant vous, pour vous raconter cette délicieuse histoire. Allons-y tout de go.

Caractéristiques techniques du Moto X Play

Tel un profil de site de rencontre, regardons immédiatement les principaux atouts de cet appareil.

Outre le système d’informatique mobile de Motorola qui augmente les capacités du processeur, deux points ici m’apparaissent dignes de mention: la caméra 21 mégapixels ainsi que la pile de 3630 mAh. Pour le reste, on a affaire à un appareil parfaitement imbriqué dans l’air du temps.

C’est d’ailleurs un élément sur lequel je reviendrai un peu plus tard dans cet article. La fiche technique du Moto X Play ressemble très fort à celle des autres téléphones propulsés par un Snapdragon 615. Est-ce positif ou négatif? On s’en reparle tout à l’heure. Pour le moment, on a d’autres chats à fouetter. Métaphoriquement, bien sûr. Aucun chat n’a été blessé pour la rédaction de cet article. Promis.

Design & finition

Motorola s’est défini un vocabulaire de conception très solide avec le Moto X de première génération. Le Moto X Play n’est qu’une nouvelle itération sur ce vocabulaire. Plusieurs éléments signature y sont présents: la fossette avec le logo Motorola, la grille avant double, les boutons d’un seul côté, le dos incurvé. En main, également, c’est un sentiment familier qui se présente. L’appareil est bien dense, relativement bien balancé, juste assez lourd pour conférer une bonne impression de solidité, mais pas trop lourd pour être incommodant. Cependant, le poids semble être concentré au haut de l’appareil. Petit détail, oui, mais signe d’un danger potentiel: il faudra éviter d’avoir les mains délicates et de tenir l’appareil à bout de doigts, sinon ce sera la catastrophe assurée.

La face avant est d’une grande simplicité. Du verre recouvre toute la surface. Deux incisions sont présentes, au haut et au bas de l’écran. Celles-ci renferment le récepteur et le microphone. En haut, on retrouve également la présence des capteurs de proximité et de luminosité, ainsi que la caméra frontale.

Au dos de l’appareil, on trouvera la fameuse plaque texturée dont je vous ai parlé précédemment, ainsi que la caméra principale et son flash. Le M de Motorola y est présent également, bien confortablement calé dans sa fossette.

Les boutons de l’appareil sont tous situés sur le côté droit. Au haut de l’appareil, c’est le connecteur audio qui nous dit bonjour, avec, tout près de lui, le tiroir pour carte nanoSIM et microSD. Au bas, on dira aloha! au connecteur microUSB. On lui dira aloha! parce que nous sommes de gens polis, n’est-ce pas? Nous avons appris les bonnes manières.

Si je dois donner mes impressions sur la conception et la finition de l’appareil, de façon succincte, je dirai tout simplement que le tout me semble utilitaire. Rien de superbe, rien de réellement notoire. C’est discret, solide, efficace.

Connectivité

Un téléphone intelligent qui connecte, on aime ça. D’ailleurs, chanceux que nous sommes, c’est monnaie courante. Notre bon ami, le X Play, ne fait d’ailleurs pas figure d’exception. Il est bien connecté. GSM/GPRS/EDGE en entrée, avec un accompagnement de UMTS/HSPA+ et un amuse-bouche de LTE. Le tout avec toutes les fréquences nécessaires pour jaser avec les réseaux nord-américains. Seront servis à ce souper agréablement connecté le Wi-Fi en variantes a/b/g/n et avec une capacité bibande. Bluetooth 4.0 LE sera également au menu. Évidemment, NFC et GPS font partie des convives.

C’est donc une recette pour un repas efficace, mais plutôt standard. Il couvre les bases.

Puis, bon, Motorola a une excellente réputation pour tout ce qui a trait aux transmissions radio. Ce qu’elle prouve encore une fois avec le Moto X Play. Les appels téléphoniques sont d’une grande qualité. La voix des appelants est nette, vive, avec juste assez de basses fréquences. Puis, ces mêmes appelants m’ont dit que ma voix sonnait précise et bien définie. C’est ce qu’on aime entendre à propos d’un téléphone.

Ceux qui ne font pas d’appels téléphoniques ne seront pas en reste. Le Moto X Play sait faire bon usage de sa connectivité LTE. Lors de mon informel, mais tout de même passionnant, test de vitesse (via l’appli speedtest.net), X Play a obtenu un résultat maximal de 100,48 Mb/s en débit descendant et 25,66 Mb/s en débit ascendant, sur un ping de 19 ms. Impressionnant. Ceci dit, ce résultat a été obtenu dans une zone à fort signal, en laissant le téléphone seul sur une table. Avec le téléphone en main et dans une zone à réception moyenne, les résultats diminuaient pratiquement de moitié, avec 47,50 Mb/s en débit descendant et 14,05 en débit ascendant, pour un ping de 33 ms.

Écran

Hey, mon bon ami! Tu aimes les couleurs vives? Un bon niveau de contraste? Tu apprécies avoir un affichage visible non seulement de face, mais également de côté? Ça tombe incroyablement bien, je voulais justement te parler d’un téléphone qui coche toutes ces cases.

Le Moto X Play est doté d’un écran d’une dalle de 5,5 pouces, à résolution 1080p. Pour ceux qui aiment discuter densité de pixels, ceci nous donne 403 ppp. Ceci se traduit par un affichage limpide et dépourvu de crénelage. Ajoutons à cela une bonne saturation couleur, un niveau de contraste marqué sans être trop élevé ainsi que d’excellents angles de vues et nous avons un affichage très plaisant.

Évidemment, nous n’avons pas ici affaire à l’affichage quad HD de son confrère d’étable, le X Pure (Style), mais, en réalité, ce n’est pas une mauvaise chose. En choisissant d’offrir une dalle full HD, Motorola a pu s’assurer d’offrir un appareil fluide d’utilisation et avec une excellente autonomie. L’utilisation d’une dalle quad HD aurait été beaucoup plus exigeante pour le processeur et aurait taxé l’autonomie.

Performances

Le processeur Snapdragon 615 de Qualcomm est un de mes coups de coeur pour 2015. C’est un processeur de milieu de gamme, mais qui offre un haut niveau de performances pour son coût, le tout en permettant également l’accès au prometteur monde de l’informatique mobile 64 bits.

Ayant cela en tête, il est tout de même important de ne pas se leurrer. Le 615 n’est pas une bête de course. Bien qu’à l’usage ceci n’est que très peu évident, les résultats des benchmarks nous rappellent ce fait. Pour vous prouver la véracité de mes propos, voici quelques résultats et captures d’écran provenant de moult tests benchmarks.

Au classique et vénérable Geekbench 3, le Motorola Moto X Play a obtenu un score de 717 en single core et 2628 en multi core, ce qui le place au-dessus du Alcatel onetouch Idol 3, celui-ci ayant obtenu 658 au single core et 2232 au multi core. Ces deux appareils partagent le même processeur, mais il est à noter que le Alcatel embarque un Snapdragon 615 cadencé à une fréquence plus faible, ce qui peut expliquer le delta de performance. Sur Antutu, le Moto X Play a obtenu 35259, sous Quadrant, 23509. Au PCMark Work, il a obtenu 06:21 dans le test d’autonomie sur pile et 4094 au test de performance, le tout avec une luminosité maximale de l’affichage.

Voici les images qui vaudront mille mots chacune:

Android 5.1.1, signé Moto

Motorola, depuis la venue du premier Moto X, a pris une direction très fraîche et agréable: celle de laisser Android tel quel au maximum du possible. Ceci signifie donc que, si un appareil est livré avec Android 5.1.1 Lollipop, et bien, ce sera à l’interface et l’expérience Android 5.1.1 Lollipop qu’on aura droit. Pas de Emotion UI, de TouchWiz, de Nature UX ou autre reskinnage quelconque.

Là où Motorola personnalise, cependant, c’est dans les utilitaires et applis principales. Puis, agréablement, beaucoup de ces personnalisations apportent réellement des bénéfices tangibles à l’usage. Ces éléments sont regroupés sous l’ombrelle de l’application nommée Moto.

Moto offre un écran de veille particulier, qui offrira une prévisualisation des notifications et autres événements du téléphone en plus de l’heure. Cette prévisualisation s’affiche lorsqu’on retire le téléphone de la poche, ou si on le prend en main alors qu’il était sur une surface plane. Dans l’appli Moto, on a également droit à la commande vocale toujours active ainsi qu’à la gestion d’appareil selon le contexte. Il est donc possible de configurer le Moto X Play afin qu’il se mette à lire automatiquement tout message entrant lorsque nous sommes en voiture. Ou qu’il mette le téléphone en mode discrétion pendant un rendez-vous.

Je ne suis pas particulièrement fan des systèmes de commande vocale, principalement parce que ceux-ci ont généralement de la difficulté à bien comprendre ma voix et mon débit, ce qui devient rapidement frustrant. Cela dit, le système tel qu’il a été implanté sur le Moto X Play est très efficace. Une fois l’appareil entraîné à reconnaître la voix de l’utilisateur et sa phrase d’éveil, celui-ci répond avec une acuité surprenante. Il est donc possible de régler une alarme réveil alors que le téléphone est à l’autre bout de la pièce. Ou de dicter un message texte tout en coupant des oignons (ou n’importe quel autre légume, Motorola ne fait pas de discrimination).

Outre Moto Assist, Motorola offre également sa propre application de prise de vue et sa propre galerie photo, une appli pour faciliter la migration d’un ancien téléphone à ce nouvel appareil ainsi qu’un utilitaire pour faciliter la connexion à d’autres appareils. Aucune de ses applications n’est révolutionnaire, mais elles sont toutes utiles et bien réfléchies. 

Autonomie

Ah! Enfin, quelque chose de vraiment remarquable à propos du Moto X Play. Nous avons affaire ici à un smartphone endurant! Motorola annonce jusqu’à 48 heures d’autonomie sur une charge pleine pour le Moto X Play. Et, mes petits amis, j’ai le grand bonheur d’annoncer que cela ne relève pas du superlatif. En effet, le Moto X Play pourra offrir un solide 2 jours entre les charges avec un usage modéré.

En suivant mon paradigme d’usage habituel, soit navigation internet sur WiFi et LTE pour environ une heure dans la journée, plusieurs heures d’écoute musicale avec du contenu autant local qu’en streaming, un peu de prise de photo, un peu de visionnement YouTube, un ou deux appels et beaucoup de messagerie texte, j’ai réussi à dépasser le 50 heures entre les chargements.

Il m’est donc possible de croire que l’utilisateur très intense, celui qui jouera à des jeux graphiquement intensifs, qui visionnera beaucoup de vidéos en ligne et qui fera bon nombre d’appel, réussira à tirer au moins une journée pleine d’autonomie du Moto X Play. C’est une perspective bien rafraîchissante dans un désert aride de téléphones devant toujours être rechargés avant la tombée du soleil.

Photo et Vidéo

Soyons honnêtes, Motorola n’a pas été plébiscitée pour les qualités photographiques de ses appareils dans les dernières années. Moi même, je dois avouer ne pas avoir été très fan de la caméra présente sur le Moto X d’origine ou sur le Moto G de première mouture. Alors vous comprendrez mon scepticisme et mon manque d’enthousiasme en lisant que le Moto X Play embarquait un appareil photo de 21 mégapixels.

Appareil photo arrière

Eh bien, chers lecteurs, j’ai eu tort de m’attendre à de la médiocrité. Elle est très bien, cette petite caméra! Les photos prises avec le Moto X Play sont bien exposées, saturées, avec un bon contraste. La caméra pousse un peu vers une accentuation agressive, mais cela n’est pas déplaisant à l’oeil.

De plus, l’expérience est fluide et rapide. L’appareil ne perd pas son temps entre les prises, ce qui m’a permis de capter l’instant butinage, tel que représenté dans l’image ci-après.

Cet appareil photo embarque plusieurs modes de prise de vue. De ceux-ci, il y a le mode photographie de nuit, le mode rafale, le mode panorama et le mode HDR automatique. Les trois premiers de cette liste fonctionnent exactement comme ce à quoi on s’attend: le mode photographie de nuit augmente le temps de prise de vue afin de permettre une photo plus claire, même en faible luminosité. Le mode rafale prendra plusieurs photos en succession rapide. Le mode panorama, vous l’aurez sûrement deviné, vous livrera un panorama.

Le mode HDR automatique, lui, est un peu plus particulier. Une fois activé, celui-ci restera présent, mais ne se manifestera que lorsqu’il jugera une scène photographique trop contrastée pour être bien reproduite par le capteur. D’ailleurs, les images résultant de ce mode verront leur nom de fichier suffixé par les lettres HDR.

Puis, comme jolie petite surprise, l’appareil photo détectera automatiquement les codes QR et les cartes de visite et présentera le contenu du code ou une invite pour numériser la carte et la transformer en entrée dans la liste de contacts, respectivement. Le tout fonctionne incroyablement bien. C’est une petite touche, mais qui démontre l’attention aux petits détails d’usage de la part de Motorola.

Voici notre galerie plus complète pour vous faire une meilleure idée sur les photos :

Caméra frontale

La caméra frontale, de son côté, peut se vanter de posséder un solide 5 mégapixels. CINQ! Mais bon, là où j’ai été bien satisfait par la caméra principale, je n’ai pas eu le même sentiment de satisfaction avec la caméra frontale. En situation de luminosité moyenne, les images sont bruitées, elles manquent de contraste. Et ce, même lorsqu’on fait notre meilleur selfie à thématique d’employé de bureau grivois, comme le démontre la photographie ci-dessous:

Donc, évidemment, pour des portraits de soi glorieux, on voudra faire usage de la caméra arrière. Ou, au moins, on voudra se servir de la caméra frontale dans des situations de haute luminosité. Comme en plein soleil sur une plage exotique.

Caméra video

Après de bons résultats comme ceux-ci, allumer la caméra vidéo et faire des séquences peut faire frémir d’impatience. Pourtant, tout n’est pas aussi joyeux dès que l’on regarde le résultat. Les vidéos ne sont pas mauvaises, mais avec un capteur de 21 mégapixels on aurait pu s’attendre à mieux.

Déjà, malgré la résolution, la puissance du processeur limite l’appareil à du 1080p. Si cela n’est pas dramatique, cela reste dommage de ne pas pouvoir mieux profiter de la lentille présente à l’arrière. Ensuite, les mouvements de caméra, en particulier lorsque l’on bouge à l’horizontale, ont tendance à faire saccader la vidéo, ce qui fait en sorte qu’on réservera celle-ci plutôt pour dépanner ou filmer des séquences sans trop de mouvements.

Pour finir, une fonction « ralenti » est disponible, et permet de faire des séquences en 540p à 120 images par seconde. Rien à voir ici avec ce que font les appareils plus haut de gamme, mais c’est suffisant pour s’amuser à décomposer les mouvements de certaines actions.

Multimédia

Je l’avoue, lors de ma première prise en main de l’appareil, je me suis fait avoir. Lui qui me regardait avec ses deux grilles en haut et en bas, très similaires à celles du Nexus 6 qui proposait un son stéréo. La découverte a été tragique : il n’y a bien qu’un haut-parleur pour l’écoute de musiques ou de vidéos sur le Moto X Play, bien que l’on puisse penser le contraire à première vue.

Le son est plutôt agréable et n’a pas de tendance à la saturation rapide, mais rien de comparable à un HTC One M9, un Nexus 6 ou même un Alcatel onetouch Idol 3, proposé à un prix similaire, mais qui offre un son stéréo.

Au niveau des fichiers supportés, comme souvent avec les appareils utilisant une version Android quasiment pure, il n’est pas possible de lire beaucoup de codecs sans avoir recours à un lecteur de type VLC. Cela n’a rien d’unique à cet appareil et nous ne lui en tiendrons donc pas rigueur. Reste que ceux qui aiment utiliser le lecteur d’origine sans s’encombrer d’applications risquent de ne pas aimer le Moto X Play pour cela.

Conclusion

La série Moto X de Motorola veut s’aligner, depuis sa création, comme une gamme de téléphones voulant rendre la vie de l’utilisateur plus simple. Tout cela, sans être affublés de gadgets et autres éléments non nécessaires pouvant alourdir l’expérience. Avec cette troisième mouture, Motorola ne s’éloigne pas de sa vision d’origine et offre un solide téléphone avec un superbe écran, une excellente caméra et une autonomie sur pile superlative.

La proposition est réellement intéressante, mais vient avec certains compromis. Pour offrir une autonomie aussi grande, il a fallu mettre un accumulateur plus gros. Cela a un impact sur le poids et l’épaisseur de l’appareil. Le processeur choisi, bien qu’il en soit un que j’affectionne particulièrement, n’est pas un processeur d’appareil dit tête d’affiche. Aussi, votre choix d’opérateur influera sur le prix d’achat. Il oscillera entre 399$ (Vidéotron) et 450$ (Bell) sans contrat, avec les autres opérateurs demandant un prix entre les deux.

Est-ce que cela devrait vous empêcher de considérer le Moto X Play comme votre prochain compagnon de poche pour les 2 prochaines années? Fort probablement pas. Les grands amateurs de jeux aux graphismes étoffés voudront fort probablement courtiser un autre appareil. Idem pour ceux qui cherchent un téléphone qui fera tourner les têtes ou qui pourrait gagner des prix de minceur. Pour tous les autres, le Moto X Play est un excellent choix.

Test du Moto X Play, le téléphone avec batterie longue durée signé Motorola

"Avec un prix abordable, une autonomie conséquente et une expérience très proche de la gamme Nexus, le Moto X Play est un produit intéressant. Il reste cependant assez encombrant et le choix risque fort probablement de se faire finalement sur son design."

7.5