Lorsqu’on me parle d’un Thriller psychologique, je suis toujours le premier à lever la main et dire oui s’il vous plaît. Imaginez si en plus, le pitch est fait par Elijah Wood, le studio n’a pas à faire beaucoup d’efforts pour me convaincre. Mélangez à cela la réalité virtuelle (ou pas) ainsi que des concepts cool comme les FMV et on obtient un résultat assez particulier. Après les Gone Home et Loading Human, Ubisoft nous arrive donc avec son propre walking simulator intitulé Transference. Sous la promesse de faire le pont entre les jeux vidéo et les films, SpectreVision avait de grosses ambitions. Alors, peut-on dire que c’est mission accomplie pour la compagnie de production de films ?
Fiche technique
- Date de sortie : 18 septembre 2018
- Style : Réalité virtuelle / Jeu narratif avec casse-têtes simples
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 16
- Développeur : Ubisoft Montréal et SpectreVision
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Disponible aussi en français
- Testé sur PSVR avec PlayStation4 Pro
- Autre(s) plateforme(s) : Xbox One, PC, Oculus, Vive
- Prix lors du test : 34,99 $ CA / 24,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Bienvenue chez les Hayes
Transference (ou transfert en français) est un terme utilisé en psychanalyse pour définir le transfert inconscient des sentiments qu’une personne A possède envers une personne B vers une personne C. C’est ce que le jeu cherche à faire en transposant notre esprit dans la tête des membres de la famille Hayes. L’emploi du casque de réalité virtuelle est donc parfait, car il nous donne effectivement ce sentiment d’expérience de transfert. Avec un père obsédé par ses recherches, une mère qui a dû abandonner ses rêves et un jeune enfant qui se retrouvent au milieu des deux, on se doute bien qu’il y a quelque chose de dysfonctionnel dans cette famille.
Le joueur se plonge dans la tête de chaque personnage où il devra, entre autres, résoudre des casse-têtes assez simplistes. Tout ça dans le but de comprendre ce qui a bien pu se passer avec cette famille plutôt troublée. Toute l’action se déroule dans le petit appartement des Hayes où on tentera tant bien que mal de trouver tous les indices du scénario. Outre des objets souvenirs, les messages vocaux et les casse-têtes, plusieurs vidéos vous seront présentés à travers les nombreux écrans du jeu. Qui plus est, on vous encourage de fouiller dans tous les recoins pour trouver tous les enregistrements qui s’y cachent.
À jouer en VR !!
Ensuite, c’est un peu difficile de parfaitement définir le genre dans lequel catégoriser Transference. Avec le décor très sombre, l’appartement qui semble hanté par ses anciens locataires et l’effrayante présence sombre qui bondit sur nous à quelques reprises, on pourrait croire qu’on est dans un jeu d’horreur. Par contre, après la première frousse et lorsqu’on finit par s’habituer aux étranges bruits de fond, le reste du jeu n’est pas trop épeurant.
On peut quand même dire que les développeurs sont tombés à pic avec l’atmosphère. On a toujours une sorte de sentiment d’inconfort et d’insécurité qui est amplifié en VR. En fait, je ne peux carrément pas m’imaginer y jouer sans la réalité virtuelle, parce que ça ajoute tellement à l’immersion. En plus, le casque d’écoute est aussi primordial vu les nombreux effets sonores et les jeux de lumière sont bien réussis.
On a toujours une sorte de sentiment d’inconfort et d’insécurité qui est amplifié en VR,
Le jeu aborde aussi ses termes de manière assez brillante. Par exemple, il y a certaines interactions où il est difficile d’être dans la peau du père de la famille parce qu’on sait qu’il agit mal. Malheureusement, on est coincé dans cette conscience qui n’est pas la nôtre et on n’a pas d’autre choix que d’en être témoin. C’est encore plus vrai vers la fin du scénario alors que le titre joue vraiment avec notre mental. Je sentais vraiment la détresser du personnage à ce moment. Bref, on ne peut rien reprocher au jeu à ce niveau et promeut parfaitement la théorie qui a donné le titre au jeu.
Un sentiment de vide
Transference a plein de concepts bien pensés au niveau de son histoire. Premièrement, on a réellement l’impression d’être dans un film interactif de fiction nouveau genre. On croit au jeu des acteurs, et c’est facile de se plonger dans leur peau. En plus, le concept Transference est quelque chose qui a vite piqué ma curiosité et qui m’a gardé en haleine durant mes 2-3 heures de jeu. Qui plus est, j’ai aussi bien aimé le principe selon laquelle les interrupteurs cachés dans la maison nous font changer de perspective lorsqu’on les actionne.
N’importe qui va saisir assez vite ce qui s’est passé avec la famille et le joueur va en sortir avec un sentiment de vide.
Mais je ne peux pas m’enlever de la tête le sentiment que le jeu n’est pas vraiment allé au bout de ses idées. Il manque de contenu autour du scénario et le mystère ne dur par très longtemps. N’importe qui va saisir assez vite ce qui s’est passé avec la famille et le joueur va en sortir avec un sentiment de vide. Comme s’il manquait quelque chose à la conclusion de l’histoire. En plus, j’avais aussi souvent la difficulté à ramasser l’item que je voulais dans le décor comme si la visée était mal optimisée.
Le début d’une nouvelle lignée ?
Malgré tout, j’espère sincèrement que Transference est simplement le premier d’un nouveau genre pour la réalité virtuelle. J’aime beaucoup le concept des vidéos intégrés dans le jeu (FMV) et ceux-ci cadrent particulièrement bien à cette technologie. Même si je crois qu’il manque de contenu et de finition, il faut reconnaître cette tentative louable de mélanger les films et les jeux vidéo. On va souhaiter que ce ne soit que le début pour SpectreVision et qu’il s’agisse simplement d’une base pour une suite de titres plus développés. Entretemps, je dirais que c’est un pensez-y-bien surtout au prix actuellement demandé.