Près de 3 ans après le dernier opus dans la franchise de Borderlands, Gearbox Software fait un cadeau à ses fans en lançant un nouveau titre à part entière qui sort un peu de ce que nous connaissions de la série. En tant que produit dérivé ou spinoff, Tiny Tina’s Wonderlands est un jeu qui conserve l’essence des Borderlands tout en apportant un bon nombre d’éléments rafraîchissants à l’univers déjanté créé par Gearbox depuis des années. Par contre, est-ce que Tiny Tina’s Wonderlands est assez original pour ne pas avoir l’impression d’être du réchauffé ou que les producteurs voulaient soutirer tous les profits possibles de leur franchise? La réponse dans notre test!
Fiche technique de Tiny Tina’s Wonderlands
- Date de sortie : 25 mars 2022
- Style : Jeu de tir, jeu de rôle d’action
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T/ PEGI 16
- Développeur : Gearbox Software
- Éditeur : 2K Games
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One, Xbox Series X/S et PC
- Testé sur PlayStation 5
- Prix lors du test : 89,99$ CAD / 79,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Tiny Tina, la maître de jeu
Tiny Tina’s Wonderlands suit directement le contenu téléchargeable de Borderlands 2: Tiny Tina’s: Assault on Dragon Keep. Ce dernier a été relancé en version individuelle il y a quelques mois pour mettre la table à notre jeu à l’essai. Néanmoins, il n’est pas du tout nécessaire d’y avoir joué pour entreprendre Wonderlands. Outre certains personnages, l’expérience de jeu ne sera pas altérée. Encore une fois, Tiny Tina, une des personnages préférés des amateurs de la série Borderlands, nous construit une histoire complètement déjantée au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire.
En effet, elle est la maître de jeu de Bunkers and Badasses, un genre de Donjons et Dragons à la saveur Borderlands. Justement, les références à ce jeu de table sont nombreuses tout au long de notre aventure. Que cela soit par la découverte de dés à 20 faces (d20) ou l’utilisation de figurines faisant office de boss de niveaux, nous avons régulièrement l’impression d’être dans un jeu de rôle de table. Donc, Tiny Tina imagine le scénario dans son esprit et le partage avec trois joueurs: Valentine, Frette et nous, Newbie. Celui-ci se trouve dans un monde médiéval-fantastique où se côtoient dragons, pirates, morts-vivants et squelettes. Tout cela en incorporant des concepts propres à Borderlands.
Rapidement, nous serons lancés dans l’aventure dans un donjon où des squelettes tente de libérer Dragon Lord, un seigneur diabolique voulant régner sur le monde et qui est emprisonné depuis de nombreuses années. Une fois libéré, les héros devront tenter de l’arrêter pour stopper ses plans d’invasion du monde.
L’héritage de Borderlands
Pour les amateurs de la franchise originale, ne vous méprenez pas, vous allez apprécier Tiny Tina’s Wonderlands. Comme mentionné, les concepts de base y sont toujours présents. C’est-à-dire, un jeu de tir avec des armes plus loufoques les unes que les autres, la recherche de butin de meilleure qualité et un humour grinçant et hilarant. Essayez seulement de penser à prendre un jeu se passant dans un futur technologique et l’amener dans le moyen âge et vous aurez une image mentale de Wonderlands. On remplace ainsi les grenades par des sorts magiques, des robots par des boîtes en bois qui parlent (oui Claptrap est en bois) ou notre pouvoir de mêlée par des armes telles que des épées ou des haches.
Des nouveautés en grand nombre
Ce qui est frappant lors du début de notre aventure est que nous devons créer notre personnage comme nous le ferions dans Donjons et Dragons. Et ce, tant au niveau visuel qu’au niveau de ses caractéristiques. Nous devons remplir l’équivalent d’une feuille de personnage d’un jeu de table. En termes de personnalisation, l’éditeur de personnage est franchement impressionnant. Les possibilités sont presque illimitées tant il y a d’éléments qui sont modifiables. Également, tout au long de notre aventure, nous trouverons des éléments supplémentaires de personnalisation. Modifier l’apparence de notre héros sera encore une fois, très impressionnante.
Ensuite, nous devons choisir notre classe de personnage. Bien que présentes dans Borderlands, celles de Tiny Tina’s Wonderlands sont plus près de celles retrouvées dans les jeux de rôles fantastiques. Et fur et à mesure que nous gagnerons de l’expérience et des niveaux dans le jeu, un arbre de compétence pourra être rempli nous donnant accès à des compétences propres à notre classe. Néanmoins, il sera également possible d’acquérir une sous-classe plus tard dans le jeu.
Également, une des différence majeure qui m’a le plus marqué dans ce nouveau titre de Gearbox Software est le monde d’Overworld. Il est comme la transition entre les différents niveaux et mondes que nous visitons. On s’y promène en vue isométrique un peu comme nous pouvions le faire dans les premiers opus de la série Final Fantasy. Ainsi, nous pouvons entrer dans des donjons, se faire surprendre par des rencontres aléatoires et chercher des quêtes supplémentaires.
Au début, je trouvais le concept spécial et tellement loin de ce que Borderlands était que je n’étais pas convaincu de cet ajout. Finalement, plus je m’y promenais, plus j’aimais l’exploration et le sentiment de nouveauté. Je trouvais également que cet interlude nous rapprochait encore plus des jeux de rôle classiques. La vue de haut et la conception de cet environnement donne franchement l’impression que Tiny Tina a fabriqué une planche de jeu pour déplacer les figurines des joueurs avec qui elle joue à Bunkers and Badasses.
Une technique de nouvelle génération
Depuis le début de la franchise Borderlands, j’ai toujours aimé la technique d’ombrage de celluloïd (cel-shading) que Gearbox Software utilisait. Par contre, entre les versions PS3 et PS4, les différences d’évolution n’étaient pas nécessairement évidentes. Cette fois, dans Tiny Tina’s Wonderlands, les graphismes sont très jolis et les environnements sont encore plus riches qu’avant. Il est certain qu’il y a une volonté de monde fantastique qu’il n’y avait pas précédemment mais les couleurs, les décors et les animations se marient à merveilles. De plus, une attention particulière a été apportée aux effets de lumières. Plusieurs sorts magiques et armes génèrent des faisceaux lumineux qui nous en mettent plein la vue. Par moment, l’écran était rempli de couleurs, de monstres et de projectiles. Tout cela en conservant une fluidité impressionnante. Ce qui n’a pas toujours été le cas dans les Borderlands où les bugs techniques étaient récurrents.
Au niveau sonore, Tiny Tina’s Wonderlands m’a donné ce à quoi je m’attendais: une trame sonore de qualité et des effets sonores qui nous embarquent dans le scénario. Toutefois, là où encore une fois Gearbox Software se surpasse, se trouve au niveau des dialogues. Ils sont hilarants et le casting des voix en version originale anglaise est tout simplement parfait. Tiny Tina finissait toujours par sortir une réplique qui allait me faire rire et qui sortait un peu de nulle part. Toutefois, je ne pourrais vous garantir si la traduction française rend justice aux dialogues originaux.
Verdict de Tiny Tina’s Wonderlands
Étant un grand fan de la franchise Borderlands au départ, j’étais déjà passablement intrigué par Tiny Tina’s Wonderlands. Néanmoins, j’avais peur qu’il s’agisse d’une façon d’étirer la sauce de la franchise. Au contraire, je crois que cet opus ouvre sur un renouveau en intégrant de nouvelles mécaniques. Tout cela en conservant le concept qui a amené la franchise où elle est présentement. Est-ce que les concepteurs vont opter pour des histoires dans le monde de Borderlands à l’avenir plutôt qu’une potentielle suite?
Néanmoins, ce nouveau titre de Gearbox Software n’est pas sans faille. En effet, bien que nous en ayons pour plusieurs dizaines d’heures de contenu, il peut manquer d’originalité par moment. Disons que les quêtes secondaires, entres autres, ne sont pas toutes de la même qualité les unes envers les autres. Ceci dit, elles sont amusantes à compléter. De plus, j’ai l’habitude que dans Borderlands, le niveau de difficulté soit quand même assez relevé. Dans Tiny Tina’s Wonderlands, ce n’est pas le cas. Je ne dis pas que c’est facile mais rapidement on peut, grâce aux habiletés de notre personnage, être très résistant aux attaques ennemies sans trop se soucier de stratégie. Disons que les habitués de la franchise vont sûrement se rendre compte de ce détail.
Néanmoins, ces quelques petits défauts ne feront pas que les amateurs de longue date n’aimeront pas Tiny Tina’s Wonderlands, au contraire. Pour ma part, il a comblé le manque que j’avais depuis près de trois ans et je le recommande autant pour les fans de la première heure que pour les nouveaux venus ou Newbie comme Tiny Tina aime si bien nous le rappeler.