Le voici enfin, le jeu que j’attendais avec le plus d’impatience en 2024. Depuis son annonce en juin 2022, ce jeu a plus qu’éveillé ma curiosité. Il est tout simplement devenu une source de joie dès qu’une nouvelle était partagée par le studio All Possible Futures. Deux ans plus tard, nous voilà en possession de leur produit final et les attentes sont bien en place. Après tout, le jeu semble apporter beaucoup d’innovations rarement vues ces dernières années pour un seul titre. Et le fait d’avoir Devolver Digital derrière soi ne va pas diminuer l’enthousiasme. Mais freinons légèrement nos ardeurs, il s’agit tout de même d’un premier jeu pour ce studio qui a vu le jour en 2019 seulement. Serons-nous complètement surpris, estomaqués, obnubilés, enthousiasmés par The Plucky Squire ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test !
Fiche Technique de The Plucy Squire
- Date de sortie : 17 septembre 2024
- Style : Plateforme 2D/3D
- Classement ESRB / PEGI : E10 / PEGI 7
- Développeur : All Possible Futures
- Éditeur : Devolver Digital
- Langue d’exploitation : Offert en français et anglais
- Disponible sur Xbox, Nintendo Switch, PC et PS5
- Testé sur PS5
- Prix lors du test : 39,99 $ CA / 29,99 €
- Site Web
- Version envoyée par l’éditeur
À la rescousse de Mojo!
L’histoire de The Plucky Squire (ou Le Vaillant Petit Page en français) est celle de Jot, Violet et Trash, trois amis qui vivent dans le monde de Mojo, un univers merveilleux et fantastique. La particularité de Mojo ? Il s’agit d’un monde imaginaire qui n’existe qu’à travers des livres. Effectivement, Jot, le personnage principal du jeu, est le héros par excellence pour les enfants à travers des livres portant son nom. Le petit homme représente pour son royaume celui sur lequel on peut compter pour être défendu contre les terribles menaces qui pèsent sur Mojo. Et parmi ces dangers, il y a l’infâme Humgrump, le magicien qui désire être le héros de sa propre histoire. Et c’est loin d’être facile quand, livre après livre, on se fait remettre à sa place par le petit soldat au joli chapeau.
Après avoir concocté un plan machiavélique, le méchant mage réussit à prendre le dessus sur notre cher Jot. Comment ? En expulsant tout simplement ce dernier à l’extérieur du livre ! C’est alors que le vaillant soldat quitte le monde en deux dimensions pour se retrouver dans notre monde en 3D. Mais il n’est pas question de laisser tous ses amis derrière face à ce danger ; il faut absolument retourner dans notre bouquin pour éviter la catastrophe.
Comme vous l’aurez rapidement compris, le jeu fera une transition entre la 2D traditionnelle à laquelle nous sommes habitués dans un livre et la 3D. Dès que l’on pose les yeux sur les premiers moments du jeu, on peut immédiatement faire des parallèles avec The Legend of Zelda et les nombreuses aventures de Link. D’ailleurs, s’il fallait nommer un seul titre qui semble avoir grandement inspiré The Plucky Squire, il serait impossible de ne pas penser immédiatement à The Legend of Zelda: A Link Between Worlds, sorti sur la Nintendo 3DS en 2013. Malgré la source évidente d’inspiration, All Possible Futures réussit tout de même à sortir son épingle du jeu et à faire de The Plucky Squire une œuvre unique.
Au-delà du bouquin
Bien que l’histoire prenne une place très importante dans The Plucky Squire (nous y reviendrons plus tard), il faut également parler de tous les autres aspects du jeu, à commencer par les mécaniques de jeu.
Tel que mentionné auparavant, le jeu combine adroitement les phases en 2D et celles en 3D. Lorsque l’on se trouve dans le livre, on évolue dans un environnement plus classique, avec un personnage capable d’attaquer avec son épée, de faire des roulades, de sauter et bien plus encore. Lorsque l’on se trouve dans le monde extérieur au livre, les capacités de Jot demeurent, et il peut réaliser exactement les mêmes mouvements. Cependant, il pourra interagir avec le livre de multiples façons, ce qui modifiera l’histoire, laquelle a drastiquement changé en raison des actions de Humgrump. L’exemple le plus simple est la possibilité d’entrer et de sortir du livre à des moments opportuns. Changer les pages pour revenir à d’autres moments de l’histoire fera aussi partie des possibilités.
Je pourrais en nommer d’autres, mais il serait dommage de gâcher les surprises qui se trouveront sur votre route. En effet, la plus grande force de The Plucky Squire est qu’on ne sait jamais ce qui nous attend. Les surprises sont nombreuses, ce qui fait que les quelque 10 heures de jeu ne sont jamais semblables les unes aux autres.
En ce qui concerne la trame sonore, celle-ci aurait mérité d’être un peu plus présente. En fait, l’équipe semble avoir accordé plus d’importance aux effets sonores qu’à la musique. Cela fait qu’il ne semble pas y avoir de musique en arrière-plan la majorité du temps. Mais cela n’enlève rien au charme que possède le jeu, notamment en raison des sons que j’ai mentionnés. Ils ont fait un bon travail de ce côté, avec des onomatopées et des bruits d’ambiance dignes des cassettes qui accompagnaient les livres quand nous étions plus jeunes.
Surprendre le joueur en tout temps
Ce serait triste, pour ne pas dire pénible, si le jeu se contentait uniquement de transposer le joueur d’un monde à l’autre sans rien de plus. Et ce serait aussi de la simple paresse. Mais les développeurs avaient une toute autre idée en tête. À travers les dix chapitres, le joueur sera amené à vivre une multitude d’expériences. Loin de moi l’idée de tout dévoiler, mais je peux vous dire qu’il y a des mini-jeux absolument magnifiques, inspirés par des classiques du jeu vidéo. Plus on avance dans le périple, plus on doit réfléchir pour résoudre les énigmes. Et la trame narrative vaut la peine d’être lue en raison des nombreuses blagues et de son excellent scénario, au point où l’on est navré de voir le générique de fin.
The Plucky Squire représente l’apothéose de ce qu’on attend d’un jeu indépendant. Au-delà d’être unique et divertissant, on constate rapidement que les développeurs aiment profondément leur titre.
Est-ce que cela fait de The Plucky Squire un titre sans faille ? Est-ce qu’on doit immédiatement le nommer comme étant le titre de l’année ? Il va sans dire qu’il sera, à mon avis, dans les discussions de plusieurs concernant ce dernier point. Mais non, il n’est pas parfait. Il est évident que le jeu se déroule en partie dans un livre, n’est-ce pas ? Ce qui rend normal d’avoir beaucoup de texte à lire. Cependant, si on joue à un jeu, ce n’est pas pour lire un bouquin. Vous serez averti : il y a beaucoup de lecture durant votre expérience. Loin de moi l’idée de ne pas aimer cela, mais cela brise le rythme à quelques reprises. On passe souvent d’une portion de jeu courte à du texte à l’écran.
Il y a aussi les contrôles qui peuvent être occasionnellement problématiques lorsque l’on se trouve dans l’univers en trois dimensions. Alors qu’on désire traverser certains obstacles, il arrive qu’on les manque en raison des angles de caméra et du contrôle. Enfin, le niveau de difficulté est somme toute assez facile. Il y a un mode Histoire pour ceux qui désirent mettre le scénario en avant, ainsi qu’un mode Aventure pour ceux qui cherchent un défi. Cependant, ce mode ne propose pas vraiment un challenge important du début à la fin. Par contre, il existe aussi une option qui fait que vous mourrez dès la première blessure. Un juste milieu aurait été préférable.
Malgré ces points, il s’agit de chercher des problèmes plutôt que de pointer ceux qui sont bien en évidence. Parce que The Plucky Squire est très proche du sans-faute.
Verdict de The Plucky Squire
On peut crier Au génie ! après avoir terminé l’aventure de The Plucky Squire. Le jeu répond absolument à toutes nos attentes : c’est un jeu amusant, ingénieux et accessible à tous. Parce que oui, si vous avez entre 7 et 77 ans, l’aventure de Jot va assurément vous plaire. Vivre son histoire ainsi que celle de ses camarades est un pure délice vidéoludique.
En fait, je suis même prêt à parier qu’elle vous marquera au point que le jeu fera partie de vos meilleurs souvenirs de l’année. Et cela, très peu de jeux peuvent se targuer de le faire.
