Après l’excellente série Batman Arkham, le studio Rocksteady est de retour avec une toute nouvelle aventure intitulée Suicide Squad: Kill the Justice League. Se déroulant dans le même univers que les derniers jeux du studio, le titre a fait parler de lui pour de bonnes et également de mauvaises raisons avant sa sortie. Est-ce que cette expérience vidéoludique est à la hauteur de l’héritage de l’équipe de développement ? La réponse dans ce test complet !
FICHE TECHNIQUE DE Suicide Squad: Kill the Justice League
- Date de sortie : 30 janvier 2024
- Style : Action et aventure
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Rocksteady Studios
- Éditeur : Warner Bros. Games
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X/S
- Testé sur PS5
- Prix lors du test : 89,99 $ CA / 79,99€
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Les vilains à la rescousse
Comme son nom l’indique, Suicide Squad: Kill the Justice League met de l’avant les vilains de D.C Comics et plus précisément les personnages d’Harley Quinn, Deadshot, Captain Boomerang, et Shark. Ces derniers sont recrutés par la directrice d’ARGUS, Amanda Waller, afin de former la Task Force X. Cette nouvelle équipe n’a pas été formée par hasard alors qu’elle est l’un des seuls espoirs afin de vaincre Brainiac. L’antagoniste du jeu a, en effet, envahi la terre et a bien l’intention d’en prendre le contrôle. Il a même réussi à prendre le contrôle des membres de la Justice League.
Le scénario de Suicide Squad: Kill the Justice League propose une conclusion à une histoire qui a débutée il y a de nombreuses années. Dans son ensemble, le ton et l’humour sont au rendez-vous et respectent la personnalité des personnages que l’on incarne. Néanmoins, je me dois de souligner les nombreuses incohérences du scénario. Sans divulgâcher quoi que ce soit, je me suis retrouvé à plusieurs moments à hausser fortement les sourcils devant des dialogues ou des actions qui ne font aucun sens. Surtout que je le rappelle, les développeurs de Rocksteady ont confirmé dès le départ que le scénario était relié directement à la trilogie Batman.
Un prologue qui fait tâche
Il n’est pas toujours facile d’intégrer correctement un didacticiel surtout lorsqu’un jeu permet de prendre le contrôle de plusieurs personnages ayant chacune leur propre jouabilité. Pour Suicide Squad: Kill the Justice League, les développeurs ont pris la décision d’utiliser le prologue. Si sur papier ce n’est pas une mauvaise idée en soi, l’exécution est complètement ratée. La portion d’apprentissage est beaucoup trop longue et le fait de l’avoir dès le début du jeu peut facilement en décourager plusieurs. Au lieu d’apprendre à manier les personnages au fur et à mesure, on est obligé de recommencé une portion similaire avec Harley Quinn, Deadshot, Captain Boomerang, et Shark avant de pouvoir entreprendre la vraie aventure.
De nombreuses références
Autant dans ses dialogues que dans les héros et vilains dont on fait connaissance, Suicide Squad: Kill the Justice League réussi tout de même à satisfaire les amateurs de DC Comics. Les joueurs seront heureux d’apprendre que nos antihéros ne sont pas les seuls présents dans le jeu. On y retrouve par exemple le Pingouin, une réincarnation de Poison Ivy et bien plus. De mon côté, c’est l’humour des personnages et des nombreuses interventions qui m’ont réellement plongé dans l’histoire. Le doublage anglophone est parfait et du côté francophone on retrouve une distribution tout aussi talentueuse.
Prêt à faire des aller-retour ?
C’est en termes de jouabilité que Suicide Squad: Kill the Justice League est le plus décevant à mon avis. Si les sensations manette en main sont plutôt intéressante, les missions principales et secondaires sont beaucoup trop répétitives. À chaque fois nous devons vaincre l’ensemble des ennemis et revenir au QG pour poursuivre l’aventure. La variété est loin d’être suffisante et on se retrouve très vite à répéter sans cesse les mêmes actions. Même à la fin du jeu, il n’y a que le niveau de difficulté qui augmente sans pour autant proposer des activités plus intéressantes.
De son côté, le monde ouvert de Suicide Squad: Kill the Justice League est d’une taille plutôt moyenne, mais presque vide. En dehors des missions, il y a 2-3 ennemis à droite et à gauche, mais sans plus. Il n’y a pas vraiment d’intérêt à parcourir la carte même si Rocksteady a intégré quelques objets à collectionner.
Maîtriser votre équipe
Contrôler nos vilains est heureusement assez jouissif. Chaque personnage jouable de Suicide Squad: Kill the Justice League propose son propre style de déplacement. Le jeu vous incite aussi à augmenter le niveau de l’ensemble de votre équipe en indiquant régulièrement à changer de personnage afin d’obtenir des améliorations temporaires pendant une mission précise. Une manière intéressante de forcer les joueurs à apprendre à jouer avec toute la Task Force X. Bien entendue, cette portion ne concerne uniquement lorsque l’on prend la décision de jouer en solo. En effet, le titre est jouable totalement en coopération jusqu’à 4 joueurs.
De son côté, l’arbre d’évolution est indépendant selon le personnage que vous incarnez. Votre équipement peut aussi être amélioré en obtenant des modifications technologiques ou encore en terminant des missions pour obtenir du butin. Le tout reste assez anecdotique et j’ai trouvé cela dommage que Suicide Squad: Kill the Justice League propose des améliorations peu inspirées. La plupart de ces dernières consistent à offrir des bonus de dégâts en cas de combo.
Un jeu d’acteur ressenti
Disponible uniquement sur les consoles de nouvelle génération et sur PC, Suicide Squad: Kill the Justice League propose une apparence visuelle de grande qualité. Les effets de lumière sont bien présents tandis que l’ambiance générale permet de s’immerger correctement dans Métropolis. Lors du test, je n’ai pas eu de problème technique majeure qui ont nui à mon expérience. Cependant, ce qui m’a le plus impressionné c’est l’utilisation de la capture de visage pour modéliser les personnages du jeu. C’est d’autant plus réussi sur Harley Quinn qui libère sa folie avec ses actions, ses paroles, mais aussi ses expressions faciales.
Un lancement en demi-teinte
Il est rare que je considère important de discuter d’un lancement d’un jeu, mais pour moi c’est nécessaire dans le cas de Suicide Squad: Kill the Justice League. Le titre a connu un lancement catastrophique alors que des milliers de joueurs ayant dépensé pour obtenir un accès anticipé de 72 heures au jeu ont été dans l’incapacité de se connecter pendant les 24 premières heures. Pour moi, il est tout à fait inacceptable de faire payer des joueurs pour avoir un accès à l’avance sans que ces derniers puissent réellement jouer. Le tout permet aussi de relancer le débat sur l’utilité de créer des mondes connectés en permanence pour un jeu qui est faisable entièrement en solo si on le souhaite. Sans oublier, les nombreuses microtransactions disponibles dans le jeu pour déverrouiller des costumes. Il aurait été plus intéressant d’offrir un système à la Marvel’s Spiderman et permettre aux joueurs de gagner ces tenues en accomplissant des objectifs en jeu.
Verdict de Suicide Squad: Kill the Justice League
Au final, Suicide Squad: Kill the Justice League n’est pas aussi catastrophique qu’attendue au départ. La jouabilité est amusante, l’humour est bien présent en accord avec la personnalité des personnages jouables et l’aspect visuel est tout à fait correct. Cependant, on ne peut pas passer à côté de l’expérience plus que répétitive, un arbre d’évolution presque anecdotique, des incohérences au niveau du scénario ou encore le lancement inacceptable d’un jeu et de ses microtransactions. Je conseille le jeu à ceux qui auront la chance de se réunir entre-amis et étant de très grand amateur des franchises de DC Comics. Sans quoi, il vaut mieux attendre un rabais avant de passer à la caisse.