Lorsque le jeu It Takes Two a remporté le titre de jeu de l’année en 2021 aux The Game Awards, beaucoup de gens ont été pris par surprise. Pourtant, ce titre était amplement mérité et a propulsé Josef Fares et Hazelight Studios sous les projecteurs. Après ce succès, il est normal que le public ait des attentes élevées pour leur prochain titre. C’est ainsi qu’est arrivé Split Fiction, un jeu qui nous demande une nouvelle fois de collaborer. Que ce soit avec un ami en ligne ou avec une personne à vos côtés, aurez-vous l’occasion de vivre une grande aventure ? C’est ce que nous allons découvrir dans notre test !
Fiche Technique de Split Fiction
- Date de sortie : 6 mars 2025
- Style : Aventure en coopération
- Classement ESRB / PEGI : T / PEGI 16
- Éditeur : EA Originals
- Développeurs : Hazelight Studios
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X/S
- Testé sur PlayStation 5
- Prix lors du test : 64,99 $ CA / 49.99 €
- Site Web
- Version envoyée par l’éditeur
Des histoires dans une histoire
Dans Split Fiction, vous avez l’opportunité d’incarner Mio ou Zoé, deux jeunes femmes qui n’ont absolument rien en commun. Mio est une personne beaucoup plus réservée, indépendante et amère envers la vie, tandis que Zoé est joviale, énergique et enthousiaste face à tout ce qui se présente devant elle. Les deux se rencontrent chez Rader Publishing, car elles ont un point commun : elles sont toutes deux écrivaines. Cependant, elles ont du mal à trouver un éditeur prêt à réaliser leur rêve. C’est alors que Rader Publishing entre en jeu et leur propose un contrat.
Malheureusement, ce contrat n’est pas exactement ce à quoi elles s’attendaient. Plutôt que de voir leurs histoires se concrétiser, ce sont leurs idées qui intéressent l’entreprise. Elles devront alors entrer dans ce qu’on appelle la Machine, qui prendra toutes leurs idées les plus farfelues afin de créer une expérience ludique pour le monde. Fini la lecture, les gens pourront désormais vivre pleinement les histoires. Mais lorsque Mio doit se joindre à l’expérience, elle refuse et se retrouve malencontreusement dans l’univers de Zoé. Alors que cette dernière vit son histoire, Mio fait son apparition. Les deux sont surprises et se demandent ce qui se passe. Elles devront alors sortir de la Machine avant qu’il ne soit trop tard.
Mais comment procéder ? Une faille semble s’être formée, et lorsqu’elles entrent en contact avec elle, un univers s’ouvre devant elles. Peut-être que la réponse se trouve dans les failles qu’elles rencontreront sur leur chemin ? Ce qui est certain, c’est qu’elles devront collaborer si elles désirent sortir de ces univers fictifs.
La force de l’écriture
Vous l’aurez compris, si le jeu souhaite garder votre attention du début à la fin, il doit être captivant à chaque instant. Et c’est un domaine dans lequel Hazelight Studios excelle depuis son arrivée sur le marché. L’histoire de A Way Out était superbe, celle de It Takes Two poignante, on pouvait donc s’attendre à quelque chose de relevé pour Split Fiction. Et c’est tout à fait le cas ! Au fil de l’aventure, on passe d’un univers à un autre à une vitesse impressionnante. La structure reste sensiblement la même du début à la fin : on traverse l’histoire de l’une des deux protagonistes de manière linéaire. Tout au long de cette histoire, il y a aussi des segments plus courts, centrés sur l’autre personnage, qui viennent entrecouper le récit principal. Par exemple, si vous êtes dans un monde fantastique de Zoé, il y aura de petites bulles d’histoire concernant Mio, et vice versa. Cela modifie considérablement la dynamique et empêche de s’essouffler durant le fil narratif principal.
Au-delà du scénario qui se déroule sous nos yeux, il y a aussi la dynamique entre Mio et Zoé. Plus le temps passe, plus la complicité entre les deux grandit et une véritable amitié se crée. Évidemment, il est difficile de construire une histoire sans tomber, occasionnellement, dans les clichés. Ils apparaissent à plusieurs moments, que ce soit au niveau des personnages ou des contes que l’on traverse. Je dirais même qu’avant certains événements, j’avais deviné comment le scénario allait se dérouler. Mais est-ce vraiment problématique ? Cela ne brime pas l’expérience et je me suis énormément amusé avec l’histoire.
La dualité est la finalité
Comme il s’agit d’un jeu coopératif, il va de soi qu’il faudra vous entraider si vous souhaitez voir le générique de fin. Il y aura plusieurs moments où l’entraide prendra des formes très variées, ce qui rend le jeu réellement intéressant. Par exemple, ce qui se produira le plus fréquemment, ce sont des phases où vous devrez progresser ensemble grâce à des actions complémentaires. Si l’une effectue des sauts spéciaux avec son personnage, l’autre pourra planer dans les airs. Ce n’est qu’un exemple parmi de nombreuses situations qui se présenteront à vous.
Cependant, pour que le jeu soit captivant, il faut bien plus que cela. C’est pourquoi il y aura d’autres moments où vous serez séparées, devant progresser chacune de votre côté jusqu’à ce que vos chemins se croisent. De plus, il est possible que lorsque l’une d’entre vous effectue une action, l’autre fasse quelque chose de complètement différent. Cela change non seulement le rythme du jeu, mais fait aussi en sorte que vous aurez sans doute envie de le refaire une fois terminé, afin de vivre l’expérience du point de vue de l’autre personnage. Avec une durée de vie comprise entre 12 et 15 heures, c’est un bon point de savoir qu’il y a un réel intérêt à le refaire.
Des surprises à la tonne
Préparez-vous à vivre une multitude d’émotions dans Split Fiction, pour diverses raisons. Évidemment, le rire sera au rendez-vous la plupart du temps. Que ce soit parce que le scénario se veut humoristique ou parce qu’un événement inattendu survient dans l’action, vous et le deuxième joueur rirez aux éclats à plus d’une reprise. Il y aura aussi des moments de tristesse ou de réflexion personnelle. Mais dans l’ensemble, le ton reste léger et nous fait sourire.
Une des nombreuses raisons qui vous fera sourire jusqu’aux oreilles sont les Easter eggs (ou œufs de Pâques). Il s’agit de clins d’œil à d’autres œuvres, qu’elles soient cinématographiques, littéraires ou issues d’autres jeux vidéo. Et cela se produira très fréquemment. Mega Man, Harry Potter, Metal Gear Solid, Dark Souls et même les autres titres de Hazelight feront l’objet de références à un moment ou à un autre. Il devient très plaisant de découvrir la source de chaque clin d’œil qui se présente devant vous.
Split Fiction parfait? Pas tout à fait
Bien que l’aventure soit principalement plaisante du début à la fin, il y aura de très légers désagréments en cours de route. Il arrivera que le personnage ne réponde pas exactement à l’action que vous souhaitez réaliser, ou que certains casse-têtes ne soient pas très clairs, vous laissant dans l’incertitude quant à la prochaine étape. Cependant, ce genre de moment reste très minime, heureusement. Par ailleurs, il se peut que votre personnage se retrouve sur la plateforme de votre ami, ce qui vous empêche de progresser. Rien de dramatique, il suffit de sacrifier votre personnage pour revenir ensuite. Ces petits inconforts ne sont vraiment pas graves.
Verdict de Split Fiction
Hazelight Studios réussit un nouveau tour de force avec Split Fiction. Les histoires de Mio et Zoé sont tellement intéressantes et inspirantes qu’on a l’impression de vivre un conte de fées (ou un conte de robots !). Les fous rires seront au rendez-vous, tout comme les moments chargés d’émotions. Sincèrement, il arrive que l’on désire voir des développeurs s’essayer à d’autres genres pour évaluer l’étendue de leurs talents. Mais pour Hazelight Studios, on espère qu’ils ne changent jamais. Cela nous assure d’avoir des jeux coopératifs de grande qualité pour les années à venir, un genre trop souvent négligé.