À quel moment doit-on considérer qu’un jeu est maintenant désuet? Quel est son espérance de vie avant que nous ayons l’impression d’être devant quelque chose qui a dépéri? Certains jeux semblent intemporels et résistent au temps pour plusieurs raisons, que ce soit par son scénario, ses modes de jeu, la configuration des contrôles qui devient une référence ou autre. Après une sortie en 2012 sur PS Vita, il y a de cela cinq ans, l’équipe de THQ Nordic et Grasshopper Manufacture ont cru bon de ressortir des boules à mites Sine Mora EX, un jeu de tir aux déplacements horizontaux. Lors de la première sortie, le jeu avait reçu de bonnes critiques. Cette fois-ci, ce sont les consoles de la nouvelle génération qui y ont droit, incluant la Nintendo Switch. Alors, Sine Mora Ex renaît-il de ses cendres ou bien n’aurait-il dû rester qu’un bon souvenir?
Fiche Technique
- Date de sortie : 8 août 2017
- Style : Jeu de tir
- Classement ESRB/PEGI : ESRB M / PEGI 16
- Développeur : Grasshopper Manufacture
- Éditeur : THQ Nordic
- Langue d’exploitation : voix en anglais, textes multilingues
- Disponible sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch
- Évalué sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 19,99 $ CA/19,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
La vengeance…uniquement de la vengeance
Perdre son enfant, c’est sans aucun doute la pire expérience que peut vivre un parent. Quand cette perte est jumelée à un sentiment de trahison envers sa patrie, il ne reste plus beaucoup d’humanité en soi. Et après que les discours habituels sur la mort soient passés, une seule raison nous permet de rester en vie et c’est la vengeance, aussi cruelle et dure qu’elle puisse l’être.
C’est donc avec ce sentiment unique que l’on incarne Ronotra Koss, pilote aguérri comme l’était son fils. Quant à ce dernier, il était pilote pour l’Empire et a refusé d’obéir aux ordres qui auraient tués une race au complet. Après l’éxécution, Koss se met en marche contre l’Empire et tentera, par tous les moyens, d’assouvir ses désirs meurtriers. Afin d’y parvenir, il trouvera de l’aide, volontaire ou non, de plusieurs autres pilotes. C’est alors que nous aurons la chance d’incarner plusieurs autres personnages ayant chacun leur avion particulier qui possède des armes spécifiques.
Au départ, l’histoire est loin d’être simple. En fait, elle ne l’est pas du début jusqu’à la fin. Cela prend au moins une seconde partie complète avant de réellement comprendre ce qui se passe. Cependant, rien de tout cela n’est grave puisque Sine Mora EX ne se joue pas en raison de son histoire.
Nerveux et rapide
Dès les premiers instants, on remarque que le jeu ne sera pas de tout repos. La prise en main est immédiate et simple. Si jamais vous trouvez que ce n’est pas le cas, un didactiel survient au départ afin que l’on s’assure que vous n’aurez pas de difficultés dans le futur. Cette base consiste en ceci : on se déplace de haut en bas et de gauche à droite afin d’éviter les nombres attaques d’ennemis. On a également un bouton pour tirer de notre arme principale et un autre pour notre arme secondaire. Rien de bien sorcier, il faut l’avouer. On pourra également augmenter la puissance de notre arme principale au fil de l’aventure.
C’est à ce moment que cela se corse légèrement car, contrairement à plusieurs autres jeux du même genre, Sine Mora ne demande pas d’éliminer tous les ennemis qui se retrouvent sur votre passage. En fait, il vous force à le faire. Voyez-vous, votre véritable ennemi dans ce jeu, c’est le temps. Celui-ci diminue tout le long de votre périple. La seule façon d’augmenter celui-ci est de tuer ceux qui se trouvent sur votre chemin. Pire encore, si jamais vous êtes touché, le temps diminue. Au final, ce que vous pouvez faire de mieux est d’éliminer vos adversaires sans recevoir de dégâts. Simple non? On ajoute un autre élément qui rend le tout plus intriguant. Vous avez la possibilité de jouer avec ce temps, c’est-à-dire de le ralentir lorsque vous vous trouvez dans une situation précaire: soit devant un redoutable ennemi ou bien lors d’une phase de vol plus corsée qu’à l’habituelle.
Des graphiques au goût du jour
Visuellement, Sine Mora EX ne tiendrait pas la route si on avait tout simplement fait un portage de ce qui c’était fait en 2012 sur la PlayStation Vita. L’équipe de développeurs a donc dû revamper le tout afin de répondre aux normes de qualité auxquelles nous sommes habitués aujourd’hui. Sur PC ainsi que sur PlayStation 4, le jeu est donc disponible en 4K avec un rafraîchissement de 60 images par seconde. C’est un ajout fort apprécié et qui amène un beau plus au jeu, mais, même sans cela, on remarque le souci du détail dans les paysages qui défilent, dans les différents boss que l’on affronte et plus encore.
Au niveau audio, c’est le réputé Akira Yamaoka, directeur son de Silent Hill notamment, qui est responsable du résultat qui défile à nos oreilles. Personnellement, je suis plutôt déçu. Ce n’est pas que la musique n’est pas bonne, bien au contraire, c’est que je trouve qu’elle est souvent mélancolique et qu’elle ne correspond pas au ton qui est donné par les graphiques. Bref, cet aspect n’est pas celui que l’on garde en mémoire au final.
Conclusion
Sine Mora EX représente une valeur sûre pour ceux qui aime le genre. Ici, on ne réinvente pas la roue, mais on s’assure de donner un jeu de qualité aux amateurs. Pour ceux qui y ont déjà passé des heures, le retour en vaut plus ou moins la peine. Pour les autres, le prix raisonnable et le plaisir ressenti me fait dire que vous devriez lui donner sa chance. Qui sait, peut-être que le pilote dans l’âme que vous êtes vous remerciera?