Un nouveau mois, une nouvelle exclusivité Playstation maintenant disponible sur PC. À la bonheur! Ayant réussi à se tailler une place parmi nos préférés de 2021, Returnal, en duo avec son DLC, vient tester la patience et la capacité des joueurs de tours et laptop. Rassurez-vous, le jeu est encore excellent et les quelques améliorations faîtes par le développeur depuis la sortie initiale ont suivi. À faire seul ou avec un(e) ami(e), Returnal n’est pas que plaisance!
Fiche Technique de Returnal
- Date de sortie : 15 Février 2022
- Style : Jeu de tir, action, roguelike
- Classement : ESRB T / PEGI 16
- Développeur : Housemarque
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Sous-titres en français et voix en anglais
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 69,99$ CAD / 59,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Monstre tentaculaire sous roche
Le joueur incarne Selene, une patrouilleuse de l’espace, suite au crash de son vaisseau sur une planète. Avec comme seul piste un mystérieux signal radio, notre héroïne doit trouver un moyen de s’échapper de la dangereuse planète en constante métamorphose.
Alors que le récit, au premier abord, semble extrêmement simpliste, Returnal ne tarde pas à introduire des éléments intrigants qui laissent paraître une dimension beaucoup plus complexe. En plus de sa situation peu envieuse, Selene est prisonnière d’une loupe temporelle. À travers des images semi-statiques et des vignettes juxtaposant créatures cosmiques et modeste vie terrestre, le jeu prend un tournant pour l’horreur psychologique en dessinant des tableaux inspirés par la biomécanique de H.R. Geiger et la dystopie cauchemardesque de Beksiński.
Bref, Returnal place le joueur dans une situation peu enviable, mais tout même superbe à explorer, si ce n’est que la diversité des environnements, après quelques heures de jeu, en vient à faire défaut.
Un gros mélange de genre
Housemarque est reconnu pour son gameplay frénétique tout droit sorti de l’âge d’or des arcades. Returnal démontre les mêmes qualités, mais également les problèmes qui en découlent. Le jeu n’est pas doux. Alliant tir à la troisième personne, roguelike et bullethell, la moindre erreur devient rapidement fatale. Mourir fait certainement avancer le récit (jusqu’à une certaine limite), mais avec des joutes pouvant facilement atteindre et dépasser une heure, échouer peut devenir extrêmement décourageant.
Plus proche de rogue que du lite, Returnal ne permet pas au joueur de débloquer des habilités permanentes améliorant ses chances de survie, mais plutôt des moyens de traverser l’environnement pour atteindre de nouveaux espaces, un peu à la manière des metroidvania. En ce sens, le jeu encourage énormément l’exploration. Chaque pièce ou presque cache des objets servant à temporairement améliorer les capacités de l’héroïne, mais chaque pièce contient aussi des dangers qui méritent de peser le pour et le contre de nos décisions.
Tout est éphémère!
Outre que les différents types d’armes, le joueur collectionne des artéfacts aux pouvoirs divers, de puissants parasites à double tranchant, des objets à usages uniques, de la vie supplémentaire et de la monnaie à échanger contre l’un des précédents. Rien n’est rose dans Returnal et il est évident que les développeurs ont à cœur une mentalité high risk/high reward. Il n’est pas rare que le jeu nous place dans une situation où l’on doit risquer d’être infecter par un malus pour obtenir une amélioration. Ces nuisances peuvent ensuite être soignées en réalisant des actions précises, mais pas toujours évidentes selon le contexte.
Returnal permet également de suspendre une joute bien amorcée pour y revenir plus tard. Par contre, le jeu demande un certain rythme pour réussir. Briser la cadence au milieu d’une des aventures de Selene a pour conséquence de rendre le retour beaucoup plus ardu.
Returnal, en d’autres mots, est impitoyable dans l’ensemble des aspects de son gameplay. Vous devrez donc vous attendre à vivre quelques frustrations.
Devenir bon ou mourir en essayant
Heureusement, les contrôles du jeu réagissent extrêmement bien et le jeu, malgré sa très grande difficulté, est assez bien balancé pour qu’on se tienne souvent seul responsable de notre échec. Le jeu encourage un style de jeu nerveux de constants mouvements et récompense la bonne performance des joueurs.
Plus on tue des ennemis, plus on améliore nos chances de trouver de meilleures armes. Le massacre des ennemis augmente du même coup l’adrénaline de Selene, une statistique temporaire permettant d’augmenter les dégâts et de réduire le temps de rechargement, par exemple. Au moindre dégât reçu, le joueur est puni en perdant son progrès et doit recommencer à 0.
Verdict de Returnal
En conclusion, Returnal n’est pas fait pour tout le monde. C’est facilement l’un des shooters les plus excitants sur le marché, mais l’immense difficulté a de quoi en refroidir plus d’un. Avec une esthétique alliant horreur, sci-fi et effets visuels délirants, le jeu est à son meilleur lorsque tous ces éléments s’emboitent avec le rythme effrené du gameplay. Par contre, l’investissement nécessaire en temps (parfois complètement inutile sur la progression générale du récit) et la randomisation des récompenses et améliorations provoquent des situations aussi extrêmement frustrantes.
L’ADN de Returnal, en bout de compte, tient beaucoup plus du cabinet d’arcade que du roguelike contemporain. Pour le meilleur et pour le pire.