Un autre mois, une autre exclusivité Playstation sur nos ordinateurs personnels. Après la débâcle et le goût amer laissé par The Last of Us, Insomniac (accompagné de leur fidèle collaborateur, Nixxes Software, à qui l’on doit les deux Marvel’s Spider-Man) tente de redorer le blason Playstation en nous graciant du dernier opus de la série Ratchet & Clank. Alors que Rift Apart nous a impressionnés au moment de sa sortie originelle en 2021, un doute raisonnable plane depuis le mois de mars quant à la qualité des ports PC des franchises de Sony. Est-ce que le sympathique duo arrive à réparer les pots cassés?
Fiche Technique de Ratchet & Clank: Rift Apart
- Date de sortie : 26 juillet 2023
- Style : Jeu de plate-forme et de tir à la 3e personne
- Classement ESRB / PEGI : ESRB 10+ / PEGI 7
- Développeur : Insomniac Games, Nixxes Software
- Éditeur : Sony PC LLC
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC
- Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Tout simplement… Oui, c’est réussi.
Voilà, c’est dit. On se revoit à la prochaine critique, merci d’être passé!
Et si Pixar avait une touche de violence…
Bon, pour les indéfectibles joueurs PC (une console de jeux? Jamais entendu parlé), Rift Apart suit les aventures de Ratchet, un lombax (une sorte de chat, renard, Sonic? On ne sait pas trop, mais c’est mignon…) mécano/guerrier, et de Clank, un petit robot savant, tandis qu’il tente de réparer une déchirure interdimensionnelle causée par leur ennemi juré, le Dr. Nefarious. Se retrouvant dans un univers parallèle où Nefarious est l’empereur de la galaxie, ils font équipe avec Rivet et Kit, leurs beaucoup plus intéressants homologues féminins.
Sautant de planète en planète, de MacGuffin en MacGuffin, nos héros doivent déjouer les plans de l’infâme vilain tout en reconstruisant le Dimensionator, un appareil récurrent dans la série et à l’origine de leurs troubles. En même temps, chacun des personnages mène une quête plus personnelle. Ratchet en apprend plus sur son espèce disparue, Clank travaille à prendre la part qui lui revient, Rivet mène la résistance face à l’empereur tyrannique et Kit est en quête d’une nouvelle mission de vie pacifique et à se déculpabiliser des événements passés.
Doux pour les yeux
L’univers en entier est sympathique et la qualité graphique lui rend parfaitement hommage. Le design des personnages (avec leurs arcades sourcilières occupants environ, en moyenne, 38% de leur visage) combiné aux sublimes animations et à la performance des acteurs séduisent presque immédiatement tout en communiquant adéquatement les émotions, intentions et événements. Rift Apart, en d’autres mots, emprunte autant à Pixar qu’à la violence cartoonesque des années 80s.
Bref, sans être le récit le plus marquant, Ratchet & Clank : Rift Apart réussit tout de même à motiver les joueurs et navigue très bien entre références pour les fans de longue date sans oublier d’introduire l’univers narratif aux néophytes. Oui, les personnages sont (trop) gros, mais comme dans tout bon cartoon, le jeu s’adapte à un public de tout âge. Difficile de ne pas sourire face à autant de charmes.
Vieux jeu?
Il n’y a pas à dire, l’ADN ludique de Rift Apart sort de l’époque où les mascottes dominaient le marché vidéoludique. Alliant platforming aux mécaniques de tir à troisième personne, le jeu tente de plaire à un large public. Le gameplay de Rivet et Ratchet alterne entre de l’exploration acrobatique et la découverte de lieux difficiles d’accès aux escarmouches avec une multitude d’ennemis et des combats épiques avec des bosses gigantesques. Clank et Kit, de leur côté, doivent résoudre des puzzles qui ne sont pas sans rappelé la série Lemming alors qu’ils doivent mener à bon port une infinité de leurs homologues interdimensionnels.
À la base, la série d’Insomniac s’est fait un nom avec son arsenal complètement déjanté et disjoncté, voire complètement débile. Rift Apart continue dans cette veine. Que ce soit une arme tirant simplement de plus en plus vite, ou encore un compagnon cyclope fongique volant ou un lance-roquettes de drilles à tête chercheuse en forme de chien, débloquer une arme vient toujours avec son lot d’expérimentations et de découvertes. Bref, on ne se tanne jamais de visiter la vendeuse d’arme!
Formule toujours aussi gagnante
Par ailleurs, le joueur est encouragé à alterner entre les différents outils lors des combats. Les munitions sont limitées, mais la quantité de fusils que l’on peut transporter ne l’est pas. Il n’y a donc pas de choix déchirant à faire sur la manière de dépensé la monnaie du jeu, mais plutôt sur les tactiques à employer.
Au total, le joueur a accès à 20 armes assez distinctes (plus une arme de corps à corps) pouvant monter de niveau, selon la fréquence et l’efficacité d’utilisation. De plus, chaque membre de la vingtaine possède deux modes de tir et peut être amélioré à l’aide d’un arbre d’habileté afin de débloquer des attributs supplémentaires au prix d’une ressource rare (littéralement appelé Raritanium) demandant d’explorer les niveaux de fond en comble. En d’autres mots, la boucle de gameplay pousse le joueur à explorer pour augmenter le pouvoir de son arsenal qui en retour lui permet d’explorer plus. Simple et efficace, mais au combien satisfaisant.
Mais pas tout à fait adapté…
L’expérience n’est pas parfaite, par contre. Rift Apart a été conçu avec la manette de PS5 et ses gâchettes adaptatives en tête. Et les deux modes de tir de chacune des armes passent souvent par celle-ci. Certes, le clavier et la souris fonctionnent, mais le jeu est clairement censé être joué avec une manette. Et, pour une raison obscure, les instructions de contrôle pour les contrôleurs XBOX (les plus communs sur PC) ne sont que très rarement les bonnes.
Puisque chaque arme fonctionne légèrement différemment l’une de l’autre, il est souvent nécessaire de tester les différents modes. Parfois, on doit maintenir la gâchette gauche enfoncée, parfois il faut appuyer une seule fois promptement sur la gâchette de droite… Bref, le jeu n’enseigne pas, pour le moment, les bons contrôles et sans la manette de PS5, oublié l’idée d’appuyer seulement à moitié.
Avec des accrocs aussi petit que Clank
Lors de la sortie, la performance faisait également défaut. Des mises à jour rapidement parues ont corrigé le tir et, dans l’ensemble, le jeu performe très bien. Les ralentissements observés surviennent surtout lors de rapides transitions entre différents mondes, mais rien d’alarmant. Quelques bogues mineurs se sont également immiscés dans notre test. Encore une fois, rien de grave et les défauts ont été corrigés lors de notre charge de partie subséquente.
Il est également dommage de constater que certaines collisions fautives n’ont toujours pas été adressées ou que les niveaux ne communiquent pas toujours les limites de manière efficace. Les murs invisibles ne sont pas choses rares. Avoir des difficultés à se sortir d’une géométrie particulièrement serrée lors de notre quête pour les objets de valeur non plus d’ailleurs.
Il m’est aussi arrivé de traverser le plancher (sans pour autant chercher à briser le jeu) quelques fois alors qu’un espace m’apparaissant invitant à visiter. Heureusement, la mort n’a pour conséquence qu’une légère perte de temps, mais il n’empêche que le résultat est agaçant lorsqu’on a l’impression qu’explorer la moindre parcelle de terrain modélisé est un comportement attendu du joueur.
Verdict de Ratchet & Clank: Rift Apart (PC)
En définitive, Ratchet & Clank : Rift Apart est un excellent apport au catalogue PC. Surtout que le genre couvert est relativement rare. Le jeu épate tant visuellement qu’auditivement. Malgré quelque faiblesse de scénarios, des personnages souvent trop clichés et des petits défauts techniques notables, l’expérience ludique et le sentiment de découverte constamment renouvelé sont soutenus par des niveaux et un arsenal légèrement fêlé et très imaginatif. Bref, c’est un retour en force pour Sony qui réussit à effacer, en partie, la déception du mois de mars, mais le prix premium est difficile à justifier pour un jeu vieux de plus de 2 ans maintenant.
Au final… Sony, donnez-nous Ghost of Tsushima et, promis, j’arrête de vous achaler.
…Est-ce qu’on peut avoir Bloodborne aussi, s’il-vous-plaît?