L’année 2023 n’a pas été facile pour Ubisoft, il faut être honnête. Au-delà de The Crew Motorfest, Avatar: Frontier of Pandora, Assassin’s Creed: Mirage et quelques autres petits titres, rien d’énorme sous le soleil. Avec Skull & Bones repoussé, toujours aucune date en vue pour XDefiant et Star Wars Outlaws qui ne peut arriver assez vite, on espère que l’éditeur et développeur français saura connaître une année du tonnerre. Et pour se faire, pourquoi ne pas utiliser une licence que les amateurs apprécient : Prince of Persia. Celui-ci ne s’est pas fait prier pour voir un nouvel opus, le dernier remontant en 2010 avec The Forgotten Sands. C’est donc avec un certain enthousiasme mais aussi une grande prudence que l’on accueille Prince of Persia: The Lost Crown, un retour aux sources pour le Prince le plus populaire de la Perse. Va-t-on avoir le droit à la grande qualité des meilleurs titres de la série ou plutôt la déception des derniers jeux? C’est ce que nous allons savoir dans notre test complet!
FICHE TECHNIQUE DE PRINCE OF PERSIA: THE LOST CROWN
- Date de sortie : 18 janvier 2024
- Style : Aventure / Metroidvania
- Classement ESRB / PEGI : T/ PEGI 16
- Développeur : Ubisoft Montpellier
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Voix et sous-titres disponibles en français et anglais
- Disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
- Testé sur PlayStation 5
- Prix lors du test : 69,99 $ CA / 49,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Un AAA Metroidvania?
Déjà, je dois en faire la mention: ce n’est pas tous les jours qu’un énorme studio comme Ubisoft s’attaque au genre metroidvania. Tellement rare que seulement un studio sur deux qui a créé le genre en a sorti un dernièrement. En effet, Metroid Dread a vu le jour en 2021 mais du côté de Konami et Castlevania, c’est silence radio depuis belles lurettes. Et au-delà de cela, aucun gros joueur de l’industrie ne semble vouloir s’attaquer à ce style? Pourquoi? C’est à se demander si le côté »simpliste » du genre ou bien la peur du manque d’innovation en rebute plus d’un.
C’est malheureux parce qu’il y a eu des excellents jeux indépendants du genre à travers les dernières années, on pense notamment à Hollow Knight, les deux Ori, les deux Blasphemous, The Messenger et bien plus encore. Alors que ça semble être une voie proscrite pour les gros joueurs, c’est plutôt une bonne méthode de lancement pour un studio qui désire se faire connaître.
Bien que l’on ne puisse pas qualifier Prince of Persia: The Lost Crown de jeu AAA en raison de son budget et des effectifs qui ont été mis en place pour son développement, cela reste, tel que mentionné auparavant, un énorme studio derrière cette réalisation. Comme quoi, même pour un studio comme Ubisoft, il vaut mieux parfois revenir sur ce qui a fait notre succès au départ pour pouvoir mieux aller de l’avant.
Un Prince of Persia sans prince
Dans cette édition 2024, on incarne Sargon, un des sept guerriers des Immortels, clan dont la seule et unique fonction est de protéger la Perse des menaces ennemies. Jeune homme plus que talentueux, il a également le support d’une professeure qui lui a tout appris dans l’art du combat. Mais lorsque celle-ci enlève le prince de Perse, on se retrouve alors confronté à des sentiments contradictoires. Comment la personne en qui nous avons le plus confiance peut-elle nous trahir ainsi? Il doit y avoir une explication et il existe aucun autre moyen de le savoir qu’en allant à sa poursuite.
Comme on le constate rapidement, nous n’incarnons pas à prime abord un prince dans cette version malgré qu’il y en ait un. Mais cela ne nous empêche en rien à s’attacher émotionnellement à Sargon, un jeune homme complexe avec le coeur à la bonne place. On fera également connaissance avec son équipe, de valeureux guerriers avec des personnalités attachantes et différentes pour chacun. Au-delà de ça, l’histoire ne sera pas le principal facteur d’intérêt dans The Lost Crown. Du moins durant les premières heures où il s’agit principalement d’une poursuite et d’une course contre la montre. Mais le tout s’améliore avec le temps.
De voir Ubisoft revenir sur ce qui a fait leur renommé ne peut être qu’encourageant. Comme quoi, même pour un studio aussi gros, il vaut mieux parfois revenir sur ce qui a fait notre succès au départ pour pouvoir mieux aller de l’avant.
Mettre les bonnes fondations dès les premiers instants…
Dès les premiers instants du jeu, on fait plusieurs constats. Premièrement, avec un aspect graphique 2.5D, le jeu emprunte énormément à ce qui a fait son succès par le passé sur cette franchise. Des décors du désert, des couleurs vives, le jeu est absolument magnifique et roule à la perfection. Aucun ralentissement étant donné que le jeu n’est pas demandant mais surtout, aucun problème technique durant l’ensemble de notre partie et ça, c’est plus qu’apprécié.
De plus, on remarque à quel point Sargon est fluide dans ses déplacements. Habituellement, dans un jeu du genre, il n’y a pas énormément de profondeur à ce que notre personnage peut faire. Mais ô combien nous sommes gâtés avec notre héros! Non seulement on débloque au fur et à mesure une panoplie de pouvoirs et accessoires supplémentaires pour notre guerrier mais en plus il possède de multiples combos de combat avec ceux-ci. Ce qui fait en sorte que l’on devient de plus en plus puissant au fil de l’aventure. Les classiques comme les glissades sous les ennemis ou les grands sauts sont toujours présents avec de belles nouveautés. En fait, c’est ce qui fait la beauté de ce nouveau Prince of Persia: The Lost Crown, c’est qu’on y retrouve tout ce qui doit être coché pour faire un bon metroidvania.
…pour enchaîner avec de la nouveauté
Étant un grand amateur de jeu de ce style, je peux vous dire que j’en ai fait des excellents comme des très médiocres. Mais un aspect que l’on constate la plupart du temps dans tous est le manque d’innovation. On dirait que de prendre un risque est synonyme de se casser la gueule. Je peux vous dire que Prince of Persia: The Lost Crown ne fait pas parti de ce lot. Ubisoft Montpellier, sans changer une recette gagnante, a su apporter quelques éléments différenciateurs qui sont plus que la bienvenue.
À commencer par la carte. S’il y a bien quelque chose qui doit être fonctionnelle, c’est bien ceci. On passe tellement de temps à l’intérieur pour savoir où nous sommes situés et où nous devons allons que l’expérience se doit d’être fluide. Non seulement c’est le cas-ici, mais en plus on ajoute les »visions ». Qu’est-ce que c’est? Il s’agit d’une photo qui est prise directement sur la carte de l’endroit où vous êtes. Fini de prendre des notes concernant un endroit que vous ne pouviez pas aller parce que vous n’aviez pas quelque chose de débloqué! Cela semble anodin mais ça change complètement l’expérience. D’ailleurs, la carte est magnifique, avec des détails en arrière-plan qui représentent l’environnement dans lequel on se trouve.
En fait, c’est ce qui fait la beauté de ce nouveau Prince of Persia : on constate que tout ce qui doit être coché pour faire un bon metroidvania s’y trouve.
Ensuite, il y a la durée. Combien de temps dure en moyenne un jeu de la sorte? Par expérience, on parle d’environ une dizaine d’heure, rarement au-dessus des quinze à mon avis. Surprise, Prince of Persia: The Lost Crown devrait vous prendre entre 20 et 25 heures à compléter. Oui, vous aurez à faire des allers-retours mais ceux-ci ne sont pas épuisants et ne brisent pas le rythme. Au contraire, on devient plutôt curieux aux nouvelles possibilités qui viennent d’être ouvertes.
Mais tout n’est pas rose au pays des déserts. Si je dois faire quelconques reproches au jeu, c’est le manque de variation au niveau de la musique. Bien qu’elle ne prenne pas toute la place, une musique plus rythmée aurait été apprécié. Également, lorsque l’on désire se déplacer d’un endroit à un autre de la carte (pour ne pas dire fast travel), ces points spécifiques sont parfois trop éloignés et on doit se déplacer beaucoup avant de se rendre à destination. Rien d’énorme mais ça nous fatigue légèrement.
Verdict de Prince of Persia: The Lost Crown
Prince of Persia: The Lost Crown est une agréable surprise en ce début d’année. Alors que janvier est habituellement synonyme de tranquille, les joueurs ont plutôt un jeu d’une très grande qualité à se mettre sous la dent. On parle d’un jeu qui possède une excellente durée de vie, facile d’accès et qui redonne ses lettres de noblesses à une licence qui en avait bien besoin à un studio qui en avait tout autant besoin. Avec d’autres titres qui s’en viennent au cours de l’année, on espère grandement que Prince of Persia est annonciateur de qualité.