Nous n’avons eu à attendre que 3 mois, quasiment jour pour jour, avant de voir la suite de Marvel’s Spider-Man débarqué sur PC. Sony enchaîne sortie PC après sortie PC et ne semble pas prêt (heureusement pour nous) de s’arrêter. Il n’y a pas de doute, la nouvelle politique de PlayStation concernant les exclusivités-pu-tant-exclusives aura permis à l’année 2022 d’être l’une des meilleures de l’histoire de l’ordinateur personnel. Est-ce que Marvel’s Spider-Man : Miles Morales continue la lancée et finit l’année en beauté ? Ou est-ce que le géant japonais rate la cible et frappe finalement un mur de plein fouet ?
Fiche technique de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales
Un autre genre de Spider-Man
Marvel’s Spider-Man : Miles Morales reprend le flambeau suite aux événements du premier opus d’Insomniac. Pour ceux qui n’ont pas joué, une courte vidéo optionnelle s’occupe de résumer la précédente aventure en démarrant une partie. Le récit débute alors que Miles est sous la tutelle de Peter afin d’apprendre à contrôler ses pouvoirs.
Immédiatement, le jeu place le joueur au centre de l’action. Alors que Rhino s’échappe des autorités suite à une faute de notre jeune apprenti Spider-Man, le joueur est invité à incarner le protégé dans une séquence de haute voltige afin de corriger le tir. Pas de temps à perdre. Miles, tout comme le joueur, devra improviser. Phénoménal comme tutoriel. Après coup, Peter doit quitter New York et laisse un Miles anxieux responsable de la protection de la ville le temps des vacances de Noël de notre protagoniste.
Alors que le précédent opus nous voyait prendre le contrôle d’un Spider-Man bien établit, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales opte pour la plus traditionnelle voie du jeune héros en développement. Miles doit maîtriser ses habiletés, naviguer une double vie et apprendre à se faire confiance dans son nouveau rôle tandis qu’une conspiration impliquant des proches du héros se déploie sous ses yeux. Malgré la grande prévisibilité du récit, l’exécution et le soutien des sympathiques personnages secondaires rendent l’aventure difficile à déposer.
Oui, mais la différence?
Armé des classiques toiles de Spider-Man et de ses légendaires prouesses au combat, Miles possède également quelques habiletés bioélectriques uniques qui lui permettent de se distinguer de Peter. L’ajout est la bienvenue et permet à la (beaucoup) plus courte aventure de rafraichir un tant soit peu l’expérience. Encore une fois, ce n’est pas un point négatif. Il y a certainement moins de contenu et on reconnait beaucoup du précédent opus, mais les activités superflues ont été remisées.
On a donc droit à un jeu qui connait ses forces et qui sait se terminer au bon moment. Le jeu se retrouve par contre à miser beaucoup sur les séquences d’infiltrations pour faire avancer l’histoire. Il n’est pas rare que l’on avance dans des conduits d’aération, sans réel action, pour seulement recevoir une tonne d’exposition. On aurait aimé un peu plus de variété à ce niveau.
En plus de sa quête primaire, le joueur est invité à compléter des activités secondaires qui le testeront sur sa maitrise des différents systèmes. Miles devra, entre autres, débusquer des caches d’un groupe criminel, compléter les examens laissés par Peter, aider les citoyens dans leur quotidien et arrêter le crime sous toutes ses formes. Du plus simple deal d’armes aux empoisonnements d’une population entière. Le jeu a moins de contenu que le précédent, mais n’en manque pas. Surtout, il le sème judicieusement au travers la ville et encourage les joueurs à y participer en le couvrant de récompenses sans jamais nous y obliger.
Beaucoup de contenu, pas assez de temps
Marvel’s Spider-Man : Miles Morales est un jeu d’action-aventure empruntant beaucoup, comme le veut la tradition des superproductions des dernières années, aux RPG. On monte de niveau, on débloque de nouvelles habiletés dans un arbre et on équipe de l’équipement pour améliorer nos chances de survie. Les différents uniformes sont débloqués au cours du récit ou lorsque le joueur investit des ressources obtenues à l’aide des quêtes secondaires. L’expérience, elle, est distribuée pour la moindre activité. De la complétion d’événements charniers au récit à l’exécution de simples trucs lors de nos déplacements.
Le problème avec toutes ces options, c’est qu’on se retrouve bombardé d’information et il est facile de passer outre l’existence d’un ou plusieurs des systèmes de personnalisation. J’ai complètement oublié qu’il était possible d’améliorer les holodrones et les mines électriques, par exemple. La bonne nouvelle, c’est que les améliorations ne sont pas obligatoires pour la réussite du joueur. On pourra tout aussi bien se battre et éviter les regards de ses ennemis lorsque nécessaire si on ne prend pas part aux activités secondaires du jeu. Cela dit, on apprécie les nombreux uniformes et le design derrière chacun qui permettent de personnaliser son Miles Morales tant dans son esthétique que dans son approche des différents défis.
Pas toujours facile d’atteindre les sommets
Dans l’ensemble le jeu est magnifique et le port de la PS5 vers le PC est bien exécuté. Par contre, ça n’a pas empêché, à quelques reprises, le jeu de planter. Il m’est également arrivé à deux instances de devoir réinstaller des fichiers corrompus (sans perdre de progrès) alors que le jeu ne démarrait plus. Heureusement, de nombreuses mises à jour ont rapidement été sorties pour régler les erreurs techniques les plus flagrantes, mais comme dans tous jeux à monde ouvert, on doit s’attendre à des bogues parfois farfelus.
Outre que les pépins techniques, la caméra pose, lors des combats, souvent problème. Avec une panoplie d’ennemis attaquant tant de loin que de proche, il aurait été apprécié de reculer la position de l’objectif dans les grands espaces pour permettre au joueur de mieux lire la scène. De plus, elle ne s’ajuste pas immédiatement pour nous montrer l’adversaire avec lequel on se bat. Il est donc commun d’attaquer un ennemi hors champ puisque les boutons associés aux frappes sont impossibles à manipuler en même temps que le joystick droit. Avec tous les outils à notre disposition, on finit par s’en sortir, mais l’irritation perdure des premiers instants de combat jusqu’au tout dernier.
Verdict de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales
Au final, Insomniac a bien fait de capitaliser sur le succès de Miles Morales au cinéma. Nous avons affaire ici à une aventure plus concise et plus attachante que celle mettant en vedette Peter Parker. On a beau répété les mêmes activités mission après mission, le sentiment de liberté qu’apporte les moments de balance entre les gratte-ciel à lui seul vaut la peine. On apprécie également la retenue des développeurs dans les quêtes et tâches secondaires en évitant les futilités. Marvel’s Spider-Man : Miles Morales est, en d’autres mots, un excellent divertissement qui mérite d’être joué pour une première ou deuxième fois.