Paru initialement uniquement au Japon en février 2014 sur PS3 et PS4, Like a Dragon: Ishin! arrive en version remastérisée en occident. Capitalisant sur la popularité montante de Yakuza, SEGA a cru pertinent de faire découvrir le titre au reste du monde. Le dérivé de la série principale a su capter mon attention à l’annonce puisqu’il explore une époque de l’histoire japonaise très intéressante: celle de la fin du shogunat Tokugawa de la période Edo. Ce fut une importante période de grand changement pour le pays qui arrêta de s’isoler du reste du monde. Voyons comment Ryu Ga Gotoku nous raconte cette nouvelle histoire sous cette loupe.
Fiche Technique de Like a Dragon: Ishin!
- Date de sortie : 21 février 2023
- Style : Action-RPG
- Classement ESRB / PEGI : M17+ / 18
- Développeur : Ryu Ga Gotoku Studio
- Éditeur : SEGA
- Langue d’exploitation : Sous-titres en français et voix en japonais
- Disponible sur : Xbox Series X|S, Xbon One, PS5, PS4 et PC
- Testé sur : PlayStation 5
- Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99€
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Qui a tué pops ?
Notre protagoniste Sakamoto Ryoma est de retour dans sa ville natale de Tosa où il retrouve son père adoptif Yoshida Toyo et son frère Takechi Hanpeita. Un soir, le trio planifie une rencontre avec les hautes sphères gouvernementales afin de contrer le régime social actuel.
Malheureusement, cette soirée s’avère fatidique, puisque leur château est pris d’assaut par des assassins. L’un d’eux est particulièrement puissant et semble manier son sabre avec une technique spéciale que Ryōma ne reconnaît pas. L’ennemi réussit à porter un coup fatal au père en plus d’affaiblir grandement les deux frères.
Je n’étais pas surpris de me retrouver nu dans un bain public pour un combat sans merci
Lorsque le groupe des ressortissants loyalistes de Toyo arrive sur les lieux, il blâme immédiatement Ryoma qui n’a pas d’autre choix que de s’enfuir. Il promet qu’il sera de retour pour venger son père et prouver son innocence.
Un an plus tard, Ryoma utilise le nom de Saito Hajime et il habite Kyo. C’est en visitant la ville et en fréquentant différents dojos qu’il découvre le style de combat Tennen Rishin qui s’apparente à celui de l’assassin. Sera-t-il en mesure d’en découvrir les racines et infiltrer le groupe de combattants qui pratique cet art ? Et, surtout, trouvera-t-il le meurtrier de son père adoptif ?
Un ton un peu plus sérieux
J’ai découvert la série Yakuza sur le tard, mais j’ai dévoré le dernier Like a Dragon et les deux Judgment. Ce que j’ai aimé dans le cas du premier, c’est que les développeurs ne se prennent pas trop au sérieux. Notre héros se retrouve régulièrement dans des positions farfelues et il rencontre aussi plusieurs drôles de personnages secondaires.
Je n’étais donc pas très surpris de me retrouver nu dans un bain public pour un combat sans merci, mais ça ne m’a pas empêché de rire. Like a Dragon: Ishin! a plusieurs situations cocasses du genre, mais moins que le jeu mettant en vedette Ichiban.
Le ton du scénario est, somme toute, un peu plus sérieux et c’est parfait ainsi. Ishin aborde quand même plusieurs éléments historiques importants durant sa trame incluant dans les quêtes secondaires. Les développeurs ont fait du très bon boulot pour nous placer au centre de la réalité du Japon de l’époque et nous amener à nous poser des questions sur le contexte politico-social précaire du moment.
Pour les fans de la série, c’est une occasion de retrouver la plupart des personnages ou du moins leurs ancêtres. Bien qu’on se plonge plus de 150 ans avant le premier Yakuza, SEGA s’est amusé à réutiliser ses modèles préférés. Ça commence par Ryoma qui est visiblement basé sur Kiryu. Puis, les Goro, Taiga, Akira et les autres en font aussi partie avec de nouveaux noms et parfois des styles différents. Mais essentiellement, on les reconnaît parfaitement incluant les personnalités uniques de chacun. Je suis convaincu que les fans vont apprécier.
Choisir son style de combat
En ce qui concerne les combats, Like a Dragon: Ishin! met de l’avant quatre styles distincts dès le départ. D’ailleurs, on peut les développer individuellement avec l’arbre de talents dont on obtient des points régulièrement en accomplissant toutes sortes de tâches.
Premièrement, l’option du combat à mains nues est de retour comme il est central dans la plupart des Yakuza. C’est évidemment celui avec lequel on se sent le plus vulnérable comme il ne nous permet pas vraiment de bien bloquer ni de parer. Par contre, c’est le style le plus rapide autant pour attaquer qu’esquiver. C’est aussi plus facile d’effectuer son attaque ultime et de contrer les attaques au corps à corps.
Ensuite, il y a simplement le maniement d’armes unique comme un sabre ou une lance. Le fait d’avoir nos deux mains sur l’arme permet d’en avoir un meilleur contrôle. Celui-ci offre un bon équilibre entre force et rapidité en plus de nous permettre de bloquer et parer les adversaires.
Puis, ceux qui préfèrent attaquer à distance peuvent s’armer de pistolets, mais cela nous rend vulnérables aux attaques de proche. Et, la dernière option est un mixte d’un pistolet dans une main et un sabre dans l’autre. Selon moi, c’est le choix le plus intéressant parce que le mélange des deux est assez optimal. Cependant, j’avoue que j’ai changé de style régulièrement durant mon aventure et cela est venu bien diversifier la jouabilité.
Le jeu est loin d’être facile et ça prend beaucoup de pratique pour bien maîtriser son sabre. C’est important d’être patient et ne pas seulement penser à l’offensive. Chaque mouvement doit être calculé et on l’apprend à la dure en mourant et en recommençant souvent. À mon avis, faire beaucoup de grinding ne vous sauvera pas, mais la courbe d’apprentissage se fait plutôt bien.
La sauce RPG pour mieux servir les joueurs
Un autre point important de la jouabilité à mon avis, ce sont les nombreux éléments de RPG. J’ai parlé de l’arbre de talents, mais il y a aussi l’expérience et les niveaux que gagne Ryoma. En plus, comme il y a une panoplie de quêtes et d’activités secondaires à faire, les occasions d’améliorer notre personnage ne manquent pas. D’autre part, on peut aussi obtenir de meilleures armes et des pièces d’équipement pour améliorer notre héros.
C’est aussi la première fois que la série utilise la mécanique des points de Virtues. Ceux-ci s’accumulent en accomplissant toutes sortes de tâches et ils s’échangent contre plusieurs prix intéressants. Ça peut être des habilités ou encore de la réputation avec les différentes factions. Bref, c’est payant de les accumuler et ça se fait assez aisément.
Le jeu est loin d’être facile et ça prend beaucoup de pratique pour bien maîtriser son sabre.
Bien sûr, ce ne serait pas un jeu de Ryu Ga Gotoku sans toutes sortes de mini-jeux drôles et originaux. J’ai en tête le service de repas au resto ou le tranchage de boulets de canon avec notre sabre. Pour ceux qui ne sont pas rassasiés, Ishin profite aussi d’un mode dungeon crawler qui ressemble à celui de Like a Dragon. À mon avis, le jeu est déjà très complet juste avec sa trame principale, alors c’est à vous de voir.
Une version retravaillée
Finalement, j’avoue ne pas avoir joué à la version japonaise à sa sortie, alors de faire des comparatifs est difficile. Je vais donc m’en tenir à le comparer aux autres jeux récents du studio. On reconnaît assez bien l’engin graphique du studio qui commence à se faire vieux.
Visiblement, les textures ont été refaites pour la plupart et le jeu a reçu des améliorations pour la fluidité. Sur nouvelle génération, le jeu maintient assez bien sa résolution 4K à 60 ips malgré quelques baissent durant les scènes. C’est d’ailleurs durant les cinématiques que j’ai parfois eu des problèmes au niveau des textures qui semblaient saccadées par moment.
Au niveau des décors, il y a du bon boulot qui a été fait pour la plupart même si ça ressemble plus à un jeu de PS4 que de PS5. En ce qui concerne les personnages principaux, les visages sont bien détaillés. C’est vrai autant pour leurs expressions que pour le mouvement de leur bouche et leur pilosité. Malheureusement, ce n’est pas le cas de tous les personnages secondaires, alors on a parfois l’impression de regarder deux jeux différents. Dans l’ensemble, le visuel est correct, mais sans plus.
Verdict sur Like a Dragon: Ishin!
En terminant, Like a Dragon: Ishin! est un des bons jeux de la franchise principalement à cause de sa jouabilité. Les différents styles de combats sont amusants à utiliser et j’ai adoré le défi offert. L’histoire est aussi un point fort, mais j’avoue que j’ai mis du temps à embarquer pleinement vu le lent départ. Ultimement, ce n’est pas mon préféré de la série, mais c’est assurément un jeu que les fans de la série doivent faire.