À peine plus de deux mois après Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, Ryū Ga Gotoku Studio revient à la charge. Le dernier titre mettait parfaitement la table pour cette nouvelle aventure de la série et j’avais hâte de m’y plonger. L’idée de retrouver pour la toute première fois ensemble et en personnage jouable le légendaire Dragon de Dōjima et le Héros de Yokohama m’emballait énormément. Mais encore, fallait-il que les développeurs nous livrent un scénario à la hauteur et aussi percutant que les derniers. Alors, est-ce Like a Dragon: Infinite Wealth répond aux attentes ?
Fiche Technique de Like a Dragon: Infinite Wealth
- Date de sortie : 26 janvier 2024
- Style : RPG
- Classement ESRB / PEGI : M17+/ PEGI 18
- Développeur : Ryū Ga Gotoku Studio
- Éditeur : SEGA
- Langue d’exploitation : Voix anglaises ou japonaises et sous-titres en français
- Disponible sur PC, PS5, Xbox Series X/S, PS4 et Xbox One
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 89,99 $ CA / 69,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
En route pour Hawaï
Au début de Like a Dragon: Infinite Wealth, Ichiban mène une vie assez paisible. Il travaille chez Hello Works, une agence de placement qui lui permet d’aider d’ex-Yakuza à redevenir de bons citoyens. Il perd éventuellement son boulot lorsqu’un populaire compte « YouTube » met en lumière ses relations avec d’anciens membres du crime organisés. Éventuellement, il apprend que sa mère biologique est à sa recherche et qu’elle habite Hawaï. Malgré quelques réticences, il décide de s’y rendre, mais les choses tournent rapidement au vinaigre.
D’abord, lorsqu’il met les pieds sur l’île, son chauffeur de taxi lui fait du chantage et mange l’enveloppe de la mère de Kasuga avec son adresse. Puis, il se fait entourlouper par une femme prétendant être une personne d’entretien de sa mère et qui le met dans le pétrin avec les autorités locales. En plus, il n’arrive pas à retrouver celle qui a dû l’abandonner depuis bien des années. Pourrait-elle être en danger ?
Éventuellement, son chemin croise celui Kazuma Kiryu qui a aussi été envoyé sur l’île. La faction Daidoji veut qu’il retrouve une certaine personne et ils font équipe. Bien sûr, ce qui semblait être presque des vacances va amener les deux hommes à découvrir les dessous du monde criminel d’Hawaï. Est-ce qu’ils arriveront à leurs fins ?
Deux protagonistes
C’est la première fois de la série qu’on suit et joue aussi étroitement deux protagonistes. Dans Like a Dragon: Infinite Wealth, ils ont chacun leur propre parcours en quête de choses biens différentes. Pour Kiryu, son chemin l’amène, en quelque sorte, à ressortir de l’ombre et retrouver sa raison d’être. Les dernières années ont été assez lourdes comme on a pu voir dans Gaiden et d’avoir été loin de ses proches l’a beaucoup affecté.
De son côté, Ichiban veut continuer de remplir la dernière promesse de son père et d’aider ses confrères à se réhabiliter. Au niveau plus personnel, il a beaucoup d’insécurité particulièrement avec le fait de retrouver sa mère. C’est captivant de voir l’évolution de chacun et on se sent très investi dans ce qu’ils vivent.
L’élément qui est probablement le plus marquant cependant, c’est à quel point ils sont différents. Ichiban, c’est un peu comme le grand nono presque trop sympathique et énergétique, mais dont l’enthousiasme est super contagieux. Il croit en la réhabilitation des gens et que même ses plus grands ennemis peuvent retrouver le droit chemin. À l’inverse, Kiryu est beaucoup plus pragmatique et mature. C’est intéressant de voir comment leurs personnalités respectives vont réussir à avoir un impact sur l’autre.
En ce sens, le scénario est très bien écrit. Les personnages secondaires sont aussi d’excellent complément. Il y a assez d’activité et de petits moments uniques entre nos protagonistes et le reste du groupe pour qu’on s’attache à chacun d’eux. Il y a, entre autres, un personnage que je détestais au début, mais qui a fini par se transformer grâce à Ichiban. Somme toute, j’ai trouvé que l’histoire avançait à un bon rythme, mais que les antagonistes finaux manquaient un peu d’impact.
Quelques ajustements à la jouabilité
Si vous avez suivi les derniers jeux, vous savez que le dernier Like a Dragon a complètement transformé la jouabilité de la série. Ainsi, Ryū Ga Gotoku nous a transportés d’un jeu d’action pur vers un JRPG classique au tour par tour. Avec Like a Dragon: Infinite Wealth, les développeurs ont amené des ajustements mineurs. Le plus important, c’est qu’on peut déplacer légèrement nos personnages lorsqu’arrive leur tour. Donc, si on veut faire un sort qui affecte plusieurs coéquipiers, on peut tenter de les avoir tous dans le même rayon. Ça rend le tout un peu plus dynamique et plus stratégique à mon avis.
Le jeu introduit aussi plusieurs nouveaux jobs pour nos personnages qu’on débloque en progressant dans l’aventure. Certaines sont exclusives à un personnage comme le Sujimancer qui est unique à Kasuga, alors que d’autres sont limités selon le sexe du personnage. Par exemple, l’Aquanaut qui est mon préféré est limité aux hommes. C’est quand même un choix curieux d’avoir mis ses balises, mais la sélection est quand même excellente. Les pouvoirs sont très différents d’une classe à l’autre ce qui nous permet de bien personnaliser notre équipe.
Sinon, visuellement, le fait de découvrir enfin un tout nouvel environnement amène un vent de fraîcheur. Hawaï est très colorée, le soleil frappe à l’écran tandis que l’eau et le sable prennent quand même beaucoup de place. Au niveau des structures, c’est très différent des rues étroites du Japon.
Les 1001 activités d’Hawaï
En ce qui concerne les activités secondaires, Like a Dragon: Infinite Wealth est assurément le plus complet de toute la série. D’abord, pour les nouvelles activités, il y a une sorte de Crazy Taxi où Ichiban parcourt l’île à toute vitesse en vélo pour faire des livraisons. En chemin, il doit faire le plus de pirouettes possible pour augmenter son pointage et gagner plus de récompenses. Franchement, je me suis beaucoup amusé avec cette activité.
Les Sujimon sont aussi de retour, mais le système est plus complet. Il s’agit d’une sorte de parodie de Pokémon où on peut capturer, faire progresser et faire s’affronter des combattants. Il y a un côté stratégique assez important alors que chacun a ses forces et faiblesses. Durant les combats, il y a toujours 3 Sujimon de chaque côté ce qui rend le positionnement de chacun important. En plus, il y a aussi des Raids qui ressemblent beaucoup à ceux de Pokémon Go. Bref, c’est impressionnant de voir à quel point cette partie secondaire du jeu est développée.
Envie d’un Animal Crossing ?
D’autre part, pour les fans d’Animal Crossing, il y a aussi une île où on doit remplir des tâches, nettoyer les terrains et les décorer à notre guise. Il y en a pour des heures et des heures à développer l’île Dondoko. Il y a aussi une application du style Tinder où on doit tenter de charmer le personnage qui se trouve de l’autre côté du téléphone. C’est un mini jeu assez drôle et un peu osé par moment.
Sinon, il y a encore des arcades, de nombreux jeux classiques de SEGA, une panoplie de quêtes secondaires, des relations à développer avec chaque personnage secondaire, devenir ami avec plein d’habitants, prendre des photos d’endroits iconiques et une imposante liste de tâches pour Kiryu. On peut même nettoyer la plage et faire du donjon crawling. Bref, on ne risque pas de manquer de choses à faire. Elles ne sont pas toutes amusantes, mais c’est facile de faire des choix et de laisser le reste de côté.
Verdict sur Like a Dragon: Infinite Wealth
Pour conclure, Like a Dragon: Infinite Wealth est l’une des meilleures aventures de la série. Si vous rêviez, comme moi, de jouer à la fois Ichiban et Kiryu, vous ne serez pas déçu. C’est aussi le titre qui offre le plus de choses à faire de toute la série. Au niveau du scénario, c’est encore haut en émotion et rempli de revirements dont certains sont plus prévisibles que d’autres. Pour ma part, outre les antagonistes principaux qui sont un peu moins intéressants, le jeu dans son ensemble demeure un des meilleurs, sinon le meilleur de la collection jusqu’à aujourd’hui.