Huawei Watch (PRNewsFoto/Huawei Consumer Business Group)

Test de la Huawei Watch sous Android Wear, un premier essai transformé pour le manufacturier

Huawei est un manufacturier dont on entend de plus en plus parler. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler souvent qu’il est devenu le numéro 3 mondial des ventes de téléphones, juste derrière Apple et Samsung. De quoi donner confiance à celui-ci et proposer des produits sur de nouveaux segments.

Ainsi, après avoir beaucoup parlé de Huawei cette année pour le lancement de son premier appareil de la gamme Nexus, avec le 6P, c’est avec un modèle de montre connectée que le manufacturier nous promet un produit haut de gamme, sa sobrement intitulée Huawei Watch. Nous avons pu l’essayer durant quelques semaines, voici donc notre avis sur le produit.

Huawei Watch - Android Wear - Test Geeks and Com -9

Design

On a vu ces derniers mois une grande évolution en termes de design chez la quasi-totalité des manufacturiers. Après Motorola qui avait impressionné avec un modèle à écran rond l’année dernière, c’est désormais devenu un format classique, qu’a d’ailleurs repris la Huawei Watch.

La majeure partie de l’avant du produit est donc occupé par l’écran, entièrement rond contrairement aux Moto 360, même si nous reviendrons plus tard sur ce que cela implique. Un seul bouton est présent, sur le côté droit du boîtier. Différentes finitions du produit sont disponibles, mais au Canada le PlayStore de Google ne propose qu’une version argentée ou une version noire. C’est la première que nous avons pu essayer.

Côté dimensions, on a un cercle de 42 mm pour une épaisseur de 11,3 mm, soit 1mm de moins que la nouvelle génération de Moto 360 dans sa version 42mm. C’est également beaucoup plus petit que la LG Watch Urbane, que nous avions beaucoup aimée et qui avait des dimensions de 45.5 x 52.2 x 10.9 mm, et quasiment identique à la Gear S2 de Samsung qui offre des dimensions de 42.3 x 49.8 x 11.4 mm.

Le poids est pour sa part plutôt élevé, en raison du boîtier métallique. On se retrouve ainsi avec un objet de 98 grammes, dont 50 pour le bracelet, contre 66 grammes pour la Watch Urbane et 54 grammes pour la Moto 360 de 42mm avec bracelet en cuir. Le bracelet, justement, est assez difficile à utiliser, en particulier à une main. Il faut généralement s’aider d’une table ou d’un espace plat pour pouvoir l’ajuster comme on le souhaite. C’est donc quelque chose à prendre en compte lors de l’achat, mais qui se réglera facilement au besoin, celui-ci étant facilement échangeable, car au format standard.

La finition est excellente et donne un aspect haut de gamme au produit. Il s’agit définitivement d’un objet qui attirera le regard, mais plutôt parce qu’il est beau que parce qu’il ressemble à une curiosité technologique, ce qui est très appréciable. Au final, même si le design reste quelque chose de subjectif, on peut dire que Huawei s’est attardé sur les différents détails qui font que son produit est réussi et devrait plaire à une majorité de personnes, que cela soit dans une couleur ou l’autre.

Pour finir, on ne peut parler de la Huawei Watch sans mentionner son packaging. Certes, une fois le produit déballé celui-ci ne sera plus un élément déterminant, mais l’impression lors du premier déballage est très importante. À ce niveau, Huawei a fait fort en plaçant sa montre dans un véritable écrin à bijou, ce qui donne un vrai positionnement luxe à la montre, un très bon coup.

Connectivité

Rien que du très classique pour les montres Android Wear au niveau de la connectivité. On retrouve ainsi une liaison qui peut se faire en Bluetooth avec le téléphone ou en Wi-Fi si celui-ci est hors de portée. Aucune connectivité 3G ou LTE dans ce modèle, il ne sera donc pas possible d’utiliser la montre si aucun réseau Wi-Fi ou Bluetooth n’est disponible.

Comme d’habitude ici, c’est donc le téléphone qui fait la plupart du travail et envoie les notifications à la montre, en fonction des paramètres choisis dans l’application Android Wear. Si le téléphone est éteint, la montre est donc très limitée dans ses fonctionnalités, mais cela n’est pas propre à la Huawei Watch, mais plutôt au système d’exploitation de Google.

Écran

La qualité de l’écran est souvent une partie sous-estimée par les personnes, pensant que sur un petit écran une qualité moindre est acceptable. Pourtant c’est bien lui qui va permettre de créer l’illusion d’une véritable montre et non d’un objet technologique, lorsque sa qualité est suffisante.

Nous avions déjà beaucoup aimé la finesse de l’écran de la Watch Urbane, qui offre une résolution en 320 x 320 avec 277ppi. La Huawei Watch fait encore mieux avec une résolution de 400 x 400 à 286ppi, ce qui fait en sorte que les pixels sont plus petits et donc plus difficiles à discerner. La technologie AMOLED utilisée permet par ailleurs d’obtenir des noirs profonds, ce qui est particulièrement intéressant lorsque la montre est en veille et que seuls quelques pixels pour les aiguilles sont affichés, afin de créer l’illusion qu’il s’agit d’une vraiment montre.

On l’a souligné plus haut, l’avant de la montre est un cercle parfait, à la différence de la Moto 360 et son désormais fameux « flat tire ». L’absence sur la Huawei Watch de cette partie noire sur l’écran s’accompagne également de l’absence d’un capteur de luminosité, ce qui obligera l’utilisateur à régler manuellement son écran en fonction de l’environnement. Cela ne m’a personnellement pas gêné, car le mode veille de la montre reste assez discret. Dans les cas où la luminosité devient vraiment un problème, on peut faire appel au mode cinéma d’Android Wear pour éteindre complètement l’écran ou aller régler manuellement les paramètres d’Android Wear.

Au niveau du matériel, l’écran est protégé par un verre en cristal de saphir, comme le fait d’ailleurs son concurrent pommé. Je n’ai pas essayé de rayer volontairement l’écran, mais plusieurs coups de griffes de chien et quelques chocs faibles n’ont laissé aucune trace d’usure sur celui-ci, ce qui est donc positif. Le fait que l’écran soit renfoncé d’environ 1mm par rapport au boîtier de la montre aide par ailleurs à le protéger.

L’écran de la Huawei Watch est donc définitivement son point fort, qui la place actuellement dans le haut de gamme des montres connectées, quasiment à égalité avec la Apple Watch et ses 290 ppi. Il justifie en grande partie le prix de la montre.

Performances de la Huawei Watch

La Huawei Watch conserve le même processeur que celui que l’on retrouvait dans certaines montres de l’année dernière : le Snapdragon 400 de Qualcomm, cadencé à 1,2 GHz et accompagné de 512 Mo de RAM. Dans les faits, la montre reste très fluide, quelles que soient les tâches qu’on lui demande, ce qui est très appréciable.

Il faudra voir comment va vieillir la montre avec les futures versions d’Android Wear, qui ont tendance à être de plus en plus gourmandes en ressources au fur et à mesure de l’ajout de fonctionnalités, mais pour le moment la montre se comporte comme on pourrait l’espérer d’un produit haut de gamme.

Bien évidemment, Android Wear oblige, nous n’avons pu faire fonctionner de nombreuses applications en simultané, il est donc difficile de déceler les réelles limites de performances du produit.

Système d’exploitation et personnalisation

On l’a vu avec l’annonce de la montre très haut de gamme de Tag Heuer, il est très difficile pour un fabricant de se différencier avec une montre fonctionnant sous le système d’exploitation de Google, tant les fonctionnalités sont identiques d’un produit à l’autre.

La personnalisation se limite alors à celle des différents cadrans d’affichage disponibles sur la montre, dont une partie est commune là aussi aux différents produits Android Wear, mais le manufacturier peut en ajouter différents en fonction de ses besoins. Encore une fois, le design des cadrans est une question de goûts, mais j’ai été ici très déçu de ceux proposés par Huawei. Ils sont nombreux, mais malheureusement souvent maladroitement designés, avec une impression de « faux » ou de trop bling bling qui s’en dégage. Après avoir utilisé plusieurs mois les superbes cadrans de la Watch Urbane, la Huawei Watch laisse une déception à ce niveau. Bien sûr, il sera possible de passer par des cadrans tiers si on le souhaite, mais je n’ai à ce jour pas trouvé de cadran suffisamment proche d’une réelle montre aussi bien lorsqu’il est allumé que lorsque l’écran est en veille.

Autonomie

Avec une batterie de 300 mAh, contre 410 dans la Watch Urbane, je m’attendais à une baisse considérable d’autonomie dans mon utilisation quotidienne. Effectivement, au lieu de pouvoir utiliser la montre jusqu’à deux jours sans la recharger, je ne tiens désormais pas plus d’une journée et quelques heures. Il faudra donc penser à recharger la montre tous les soirs, ce qui est généralement le cas avec la plupart des produits de cette catégorie. Il sera possible de tenir plus longtemps en désactivant l’affichage en tout temps de l’heure, mais le fait d’avoir une montre perd alors beaucoup de son intérêt, même si la détection des mouvements de bras permet de compenser en partie le problème.

Pour la recharge, Huawei fournit un dock magnétique qui permet de maintenir la montre en place pendant qu’elle remplit sa batterie. Malheureusement le chargement ne se fait pas par induction, mais grâce à des contacts métalliques. Il faudra donc faire attention à mettre la montre dans le bon sens et à bien aligner ces contacts, au risque que la charge ne se fasse pas. On aurait préféré un chargement au standard Qi, beaucoup plus pratique.

La Huawei Watch n’excelle donc pas particulièrement au niveau de l’autonomie, sans pour autant que celle-ci soit particulièrement mauvaise. On retrouve ainsi un comportement plutôt classique du produit avec une si petite batterie.

Huawei Watch - Android Wear - Test Geeks and Com -8

Conclusion

Huawei signe ici un très bon premier produit dans le domaine. La Huawei Watch est une montre que l’on a plaisir à porter et à montrer, et qui attire les regards grâce à son design et non à cause du fait qu’il s’agit d’un produit connecté. Ses performances en font un produit rapide aujourd’hui et son écran est définitivement un point fort.

Lorsque l’on prend le prix de 499$ en considération, ce qui la place face aux 379$ de la Moto 360 de seconde génération de Motorola et aux 399$ de la Watch Urbane de LG, les 100$ de différence sont cependant difficiles à justifier. Si la Motorola utilise un écran nettement inférieur qui explique la différence, la Watch Urbane, certes un peu plus grosse, reste encore aujourd’hui un produit concurrent très intéressant. Comme souvent, le choix se fera sans doute en fonction du design, mais avec un premier essai si réussi, on a hâte de voir ce que Huawei nous réserve dans le futur.

Test de la Huawei Watch sous Android Wear, un premier essai transformé pour le manufacturier
"La Huawei Watch est un très bel objet performant et agréable à utiliser. Elle est en revanche un peu chère par rapport à certains produits concurrents qui offrent une expérience similaire."
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