Test de Gunbrella: Parapluie et tuerie!

L’univers du jeu vidéo indépendant est vaste et il est difficile d’y faire sa place. Avec des milliers de titres qui sortent chaque année uniquement sur Steam, comment se démarquer sur un marché hautement concurrentiel? Une des méthodes est d’avoir derrière soi une maison d’édition solide et qui a fait ses preuves. Et une des meilleures depuis plusieurs années est définitivement Devolver Digital. Ils ont les moyens de trouver des développeurs qui ont à coeur leur projet et possèdent beaucoup de talents. C’est ce qu’ils ont fait avec Doinksoft au point de les acheter en début d’année. Le studio responsable de Gato Roboto et Demon Throttle arrive donc avec un nouveau projet, Gunbrella. Maintenant solide financièrement grâce au support d’une énorme entreprise, est-ce que le studio démontrera toute l’étendue de leur potentiel? C’est ce que nous allons savoir dans notre test!

FICHE TECHNIQUE DE GUNBRELLA

  • Date de sortie : 13 Septembre 2023
  • Style : Plateforme / Jeu de tir / Aventure
  • Classement ESRB / PEGI M / PEGI 16
  • Développeur : Doinksoft
  • Éditeur :  Devolver Digital
  • Langue d’exploitation :  Textes en français
  • Disponible sur PC et Nintendo Switch
  • Testé sur Nintendo Switch
  • Prix lors du test : 19,49 $ CAD / 14,79 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Une histoire de vengeance

La prémisse du jeu est relativement simple: un homme qui rentre à la maison, heureux de retrouver sa femme et son enfant. Jusqu’à ce qu’il voie, au loin, que sa demeure est la proie des flammes. Arrivé sur place, il constate la catastrophe tant redoutée, sa femme est morte et son enfant, disparu. Le seul indice sur place consiste à une arme mi-fusil, mi-parapluie que l’on appelle Gunbrella. Notre personnage embarque alors dans un périple dans lequel il tentera de trouver le coupable de cet affreux crime. Mais plus il plonge dans les abysses de cette histoire, plus il se rendra compte que l’ensemble de l’oeuvre est plus grand que sa propre personne.

Le ton emprunté dans Gunbrella est celui d’un roman policier, ou pour être plus spécifique, ce qu’on appelle en anglais un punk-noir. Non seulement les paroles des personnages sont sombres mais on constate assez rapidement que tout le monde a une vie difficile. Des gens qui ont disparus, d’autres kidnappés ou simplement tués, on a l’impression que tout ce qui se trouve sur notre chemin a vécu tous les pires malheurs possibles. Malgré tout, cela n’empêche pas le jeu d’être parsemé d’humour occasionnellement!

Gunbrella parapluie

La puissance du parapluie

La grande force du jeu réside essentiellement dans son gameplay, sa mécanique de jeu. Notre arme se trouve a avoir plusieurs utilités. Évidemment, comme il s’agit d’une arme a prime abord, celle-ci nous permettra de tirer sur les multiples ennemis qui se trouveront sur notre chemin. Au départ, il s’agit uniquement d’un shotgun, ce qui fait en sorte que sa portée est considérablement petite. Cependant, si le coup est bien porté, il est alors possible de tuer l’ennemi d’un seul tir. Mais on va se le dire, si l’arme consistait uniquement en cela, la mécanique serait sommes toute vraiment redondante et le jeu, sans intérêt. C’est pourquoi il y aura d’autre éléments ajoutés à votre arsenal. Par exemple, il sera possible de lancer des grenades. Ou bien des balles de mitraillette pour une plus grande portée. Je ne vais pas vous mentionner l’ensemble de l’artillerie disponible pour ne pas vous voler les surprises mais vous comprendrez qu’il y a de la diversité.

Le second élément est le parapluie comme tel. Celui-ci aura diverses fonctions au fil de l’aventure. Il peut très bien vous servir de bouclier si vous avez les réflexes assez rapides pour contrer les attaques ennemies. Sinon, il peut également être utilisé comme un parachute et ralentir votre descente jusqu’à la terre ferme. Ou plus cocasse, est-ce que vous vous rappelez du fameux pogo stick dans le jeu Ducktales? Oui, vous pourrez bondir sur le sol comme c’était faisable à l’époque dans le célèbre jeu de Disney. Essentiellement, il sera un outil de défense indispensable et c’est agréable de l’utiliser.

Vous comprendrez que de maitriser le moment entre l’attaque avec son fusil et la défense avec son parapluie est primordial dans Gunbrella. Pour viser, il faudra également faire appel au stick de droit, ce qui fait que le jeu se contrôle un peu comme un twin-stick shooter. Le problème est qu’il arrive que ce n’est pas évident. En raison de la vitesse d’action, être en mesure de se défendre pour ensuite attaquer et de le faire dans la bonne direction, cela prend quelques temps avant d’être efficace. Mais ça ne gâche en rien l’expérience globale. En fait, le jeu me fait penser à certains moments à Katana Zero par son approche rapide et énergique.

Gunbrella train

Une approche visuelle intéressante

On ne va pas se leurrer, un des premiers aspects qui attire notre curiosité lorsque l’on voit un jeu vidéo est son visuel. Il y a des gens pour qui le pixel art n’est pas leur dada alors que pour d’autres c’est le contraire. Je me retrouve dans le second groupe. Et lorsque j’ai vu pour les premières fois les images de Gunbrella, je savais que le jeu allait me plaire visuellement. Le côté sombre que l’on retrouve dans tout bon film de détective et d’enquête est bien présent. Le train que l’on va emprunter à plus d’une reprise est aussi superbe, tout comme les décors qui sont assez variés. Alors, y a-t-il un problème? C’est qu’il y a souvent peu de choses qui amène ces décors à un autre niveau. Ce que je veux dire est que les décors sont mal exploités alors que le jeu consiste à passer d’une plateforme à l’autre tout simplement. Il y a un moment très différent dans le jeu qui en fait une excellente utilisation mais c’est malheureusement trop court. On peut dire la même chose des ennemis qui, à quelques occasions, sont trop peu nombreux pour une surface donnée.

Du côté audio, j’ai l’impression d’avoir manqué quelque chose. De savoir que la trame sonore comporte rien de moins que 53 pistes me sidère. Pourquoi? Simplement parce que je ne crois pas avoir entendu un seul morceau mémorable durant mon périple qui aura pris un peu moins de 8 heures. Ce n’est pas que le jeu est silencieux du début à la fin. C’est que c’est très en arrière-plan avec aucune emphase sur la musique. Dommage sachant qu’il y a des combats impressionnants et qu’une piste sonore de qualité peut faire une énorme différence dans l’expérience et la mémoire collective. Blasphemous 2 nous a prouvé il n’y a pas si longtemps que ton oeuvre musicale est aussi importante que les autres aspects de ton jeu. Triste.

Verdict de Gunbrella

La question que je me suis posé après mon aventure avec Gunbrella est la suivante: est-ce que le jeu a répondu à mes attentes? La réponse est en demi-teinte. D’un, parce que mes attentes étaient très élevées, je dois l’admettre. Et de deux, si je suis impartial, Gunbrella est loin d’être parfait. Mais si je dois en peindre un portrait global, je dirais que j’ai apprécié mon temps avec le jeu. La mécanique du fusil-parapluie est une belle innovation et l’histoire est tout de même intrigante. Mais le jeu a ses problèmes au niveau des contrôles et de sa fade trame sonore. Il ne sera pas parmi les meilleurs jeux de l’année mais il ne sera pas non plus un échec. C’est un bon jeu avec lequel j’ai eu du plaisir. Et parfois, c’est bien suffisant.

Test de Gunbrella: Parapluie et tuerie!
La mécanique de fusil-parapluie est une belle innovation
Le jeu est beau visuellement à plusieurs occasions
Excellent rapport qualité-prix
Les contrôles prennent du temps a être maîtrisé
La trame sonore est fade et sans intérêt
Quelques moments où la difficulté est accrue
7.5