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Test de Ghost of Tsushima Director’s Cut (PC) : une ultime visite?

On ne se mentira pas. On l’attendait. En fait, on l’espérait. C’est maintenant chose faite. Ghost of Tsushima est disponible sur PC. En version intégrale en plus! Alléluia! Nos prières ont été exaucées. Par contre, la question se pose… Est-ce que le jeu est aussi bon que dans nos souvenirs? Ou est-ce qu’on devrait attendre la sortie d’Assassing Creed Shadows pour revisiter le Japon féodal?

FICHE TECHNIQUE DE GHOST OF TSUSHIMA: DIRECTOR’S CUT

  • Date de sortie : 16 mai 2024
  • Style : AventureAction, Infiltration
  • Classement ESRB/PEGI : M / 18
  • Développeur : Sucker Punch Productions et Nixxes Software
  • Éditeur : Sony Interactive Entertainment
  • Langue d’exploitation : offert en français, anglais et japonais
  • Disponible sur PS4 et PS5
  • Testé sur Playstation 5
  • Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99€
  • Site Officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Une expérience cinématographique

Au lendemain d’une cuisante défaite aux mains d’envahisseurs mongols, Jin Sakai, notre protagoniste et seul survivant de la bataille de Komoda, tente le tout pour le tout afin de libérer son oncle et l’île de Tsushima de l’emprise du Khan. Pratiquement seul face à une puissante armée d’une redoutable férocité, Jin devra se trouver des alliés de tous azimuts, apprendre à faire fi du code d’honneur familial (similaire au Bushido) et confronter les multiples fantômes du passé afin de faire valser les probabilités en sa faveur et sauver le peuple japonais.

Ghost of Tsushima s’inscrit parfaitement dans le récit samurai popularisé par le phénoménal Akira Kurosawa, l’un des cinéastes les plus importants de tous les temps. L’influence est telle qu’il est possible de jouer au jeu en anglais, en japonais sous-titré ou même avec un filtre émulant la direction photo du légendaire réalisateur. Grains de pellicule compris. À l’instar des Uncharted de Naughty Dog et des Red Dead Redemption de Rockstar, Ghost of Tsushima est une expérience ludique cinématographique tragique, mais avec une pointe prononcée de poésie bucolique.

En effet, l’œuvre de Sucker Punch possède un rythme rare dans le paysage vidéoludique. À la fois posé et explosif, Ghost of Tsushima invite les joueurs à vivre pleinement la fantaisie du guerrier solitaire à l’époque d’un Japon féodal semi-réaliste. Et ce, sans éviter d’aborder des thèmes humains d’une grande profondeur philosophique, tels que l’honneur, la vengeance, les traditions et le devoir, mais également les conséquences de nos actes sur la vie des autres.

Au final, le récit de Ghost of Tsushima pose une question simple, mais aux réponses complexes : est-ce que la fin justifie les moyens ?

Crédit Image: Sucket Punch Productions

Valser entre l’ombre et la lumière

Alternant entre séquence de combat, d’infiltration et de platforming, Ghost of Tsushima est un jeu à monde ouvert assez classique, en ce sens qu’il y a parfois une impression de déjà vu dans la façon de progresser. Essentiellement, on va de mission en mission (dans notre cas des tales) afin d’aider des PNJs dans le besoin. Rien d’importance n’apparaît organiquement sur la carte dans nos aventures. On a droit, plutôt, à une liste d’épicerie de point d’intérêt avec lesquels interagir.

Il n’en demeure pas moins que le jeu réussit à se démarquer par une exécution impeccable de sa boucle gameplay principale. Les combats sont tendus et demandent une approche tactique. Il est complètement inutile d’appuyer rapidement sur les boutons. Plutôt, il est nécessaire d’attendre qu’une ouverture se présente dans la défense des ennemis ou encore de briser leur défense en adoptant la posture d’escrime adéquate. C’est un système tout en timing et précision qui semble avoir laissé sa marque, si on se fie à la bande-annonce gameplay pour le prochain Assassin’s Creed.

Sommes toutes, Jin est un protagoniste aux habiletés martiales incroyables, mais pas pour autant invincible. Il est donc recommandé d’approcher les escarmouches avec précautions. C’est là que les assassinats furtifs, le tir à l’arc ou encore l’emploi de méthodes sournoises, similaires à celle des shinobis, vous donneront l’avantage. Cela dit, avoir la possibilité de provoquer en duel un groupe d’ennemi à l’aide d’un bouton demeure l’une des possibilités les plus satisfaisantes du début à la fin. Un autre détail parmi une dizaine servant à supporter le fantasme bushido.

Crédit Image: Sucket Punch Productions

Voyagé dans le confort de notre salon

Entre les combats et l’infiltration, le joueur pourra parcourir les nombreux environnements à dos de cheval afin de participer aux nombreuses activités qui lui permettront d’améliorer son personnage. Que ce soit la rédaction de haïkus, couper une panoplie de bambou d’un seul trait, la quête d’armes, d’équipement et de techniques légendaires ou encore débusquer l’emplacement d’autels shintoïste, Ghost of Tsushima nous transporte dans un Japon où toutes les saisons (étrangement) cohabitent afin de construire notre légende.

Compléter des missions et des activités connexes nous permet également d’accumuler des points de techniques à investir dans un arbre de compétence. Les habiletés débloquées naviguent bien la ligne entre actions réalistes et manœuvres cinématiques tout en style. Plus le jeu progresse, plus le sentiment de compétence se fait sentir. En plus d’être cool dans le processus.

L’économie du jeu est diversifiée. Chaque amélioration demande ses propres ressources – tant commune que rares – et encourage, par conséquent, la participation aux diverses activités si l’on souhaite posséder la meilleure version possible de l’arsenal de Jin. Cela dit, c’est complètement optionnel. La trame narrative principale fournit amplement de ressources pour compléter le jeu.

Crédit Image: Sucket Punch Productions

Une carte postale au soleil

Même avec tous ses bons coups, la qualité graphique de Ghost of Tsushima montre son âge. Les standards contemporains en matière d’animations et de graphisme dits « réalistes » ont fait d’importantes avancées ses dernières années. Et Ghost demeure un jeu qui a été développé pour faire le pont entre la PS4 et la PS5. Il y a donc une certaine rigidité visible et ressentie. Cela dit, le port PC introduit de nombreuses options graphiques qui permettent de pousser l’enveloppe, mais la RTX brille par son absence.

Par contre, loin de moi l’idée de dire que le jeu est laid. Très loin même. La direction artistique du jeu est splendide ! Sucker Punch a réussi à capturer un segment de ce qui rend la nature sublime. Que ce soit la constante chute des feuilles automnales, les immenses contrées aux herbes hautes bercées par la brise ou l’écoulement des ruisseaux en terrain montagneux, tant les sons que le visuel nous transportent ailleurs et contrastent avec la brutalité de la guerre. Résultat : l’action est viscérale et l’exploration de l’île, avec tous ses indices diégétiques, contemplative et sereine.

Pas étonnant que deux des développeurs ont été nommés ambassadeurs du tourisme pour l’île nippone dans la vraie vie !

Crédit Image: Sucket Punch Productions

Verdict de Ghost of Tsushima Director’s Cut (PC)

Ghost of Tsushima est un jeu avec une vision claire. Une expérience à l’image des sabres katana : aiguisée, polie et décisive. Une fantaisie pure supportée par une sublime direction artistique, un récit aux multiples étages de conflits et un gameplay méthodique alliant méditation et actions tant réactives que proactives. On ne peut que vous recommander le jeu si vous n’y avez pas encore joué. Avec un port sans défaut technique majeur et l’inclusion du DLC, cette version définitive vaut amplement le détour, si ce n’est que quelques absents dans les nouvelles options graphiques et que l’âge du jeu commence à se faire sentir.

Dernière petite chose… Jouez-y en japonais. L’expérience est d’autant plus complète.

Ghost of Tsushima cover
Test de Ghost of Tsushima Director’s Cut (PC) : une ultime visite?
Des conflits internes et externes de qualité
Une fantaisie claire comme le crystale
Une direction artistique à couper le souffle
Un combat tendu
Une poésie sous-jacente à l'expérience
Des graphismes qui commencent à dater
Un gameplay qui peut devenir répétitif
Une progression peu organique dans le contenu additionnel
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