Test de Dragon Age Inquisition : The Descent sur PlayStation 4

Environ un an après sa sortie, il faut bien avouer que j’ai encore du mal à lâcher Dragon Age Inquisition. Son univers, ses personnages, son monde ouvert, etc : tout m’y rappelle régulièrement. Il faut dire que les DLC solos (le mode multijoueur et ses DLC gratuits n’ayant visiblement pas trouvé leur public) développés par Bioware ne nous facilitent pas la tâche. Après un Jaws of Hakkon difficile mais prenant (foncez lire le test de David si ce n’est pas déjà fait), j’attendais curieux de découvrir le second DLC solo : The Descent.

On retrouve notre inquisiteur alors qu’on lui signale d’importants tremblements de terre à proximité de la capitale naine d’Orzammar. Les glissements de terrains ouvrent l’accès à de nouveaux “tréfonds”, ces anciennes routes de l’Empire Nain laissées à l’abandon après sa chute et infestées d’engeances. Face à la menace, l’Inquisition est appelée à la rescousse pour découvrir ce qui cause ces tremblements de terre.

Le pitch est relativement basique à première vue : Engeances + Inquisition + Tréfonds = Taper dans le noir. J’étais à la fois curieux et anxieux d’arpenter à nouveau les Tréfonds cette fois dans Dragon Age Inquisition (on s’y rend également dans les 2 premiers jeux). L’absence de “monde ouvert” comme dans Jaws of Hakkon et un level design “à la Dragon Age 2” en couloir m’inquiétait également. J’espérais tout de même en apprendre plus sur la civilisation naine.

Ce DLC reussit-il à faire mieux que le très bon Jaws of Hakkon ? Ou n’est-il qu’un simple moyen de faire patienter les joueurs jusqu’à Trespasser, le dernier DLC solo ?

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Fiche technique

  • Date de sortie : 11 août 2015
  • Style : RPG
  • Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
  • Développeur : Bioware
  • Éditeur :  Electronic Arts
  • Langue d’exploitation : Anglais, Français
  • Disponible sur PlayStation 4, Xbox One, PC
  • Prix lors du test : 14,99$/€ (PlayStation Store / Xbox Store)

Une direction artistique intéressante

La première crainte que j’avais avec The Descent est liée à l’endroit où se déroule tout le DLC : les Tréfonds. Comment Bioware allait-il modéliser et représenter un environnement qu’on a déjà pu visiter plusieurs fois dans la série ? Si j’étais clairement curieux, j’avoue avoir été dubitatif à la perspective de passer plusieurs heures dans les ténèbres naines.

J’ai été plutôt agréablement surpris ! Alors oui, vous allez parcourir des kilomètres de galeries sous-terraines sombres et vous n’échapperez pas aux clichés du genre (les araignés, l’engeance, etc) mais l’ambiance est là. On se prend à se tendre en écoutant les différents bruits inquiétants qui résonnent dans les belles et gigantesques cavernes jonchées de ruines que l’on va parcourir. On a réellement l’impression de parcourir des ruines où rôde quelque chose d’inquiétant.

Je retiens particulièrement la séquence au tout début de la deuxième partie du DLC, où nos héros arrivent dans les abysses ou règne une obscurité totale. Ils aperçoivent alors des yeux les observer, puis s’enfuir. Seuls les bruits de pas résonnent. A partir de cet instant, la situation change et la direction artistique prend une direction légèrement différente. Les ruines laissent place à des paysages plus majestueux, plus lumineux, et on a alors vraiment l’impression de parcourir un territoire vierge.

Je pensais m’ennuyer en arpentant à nouveaux les Tréfonds, mais Bioware a réussi à renouveler mon intérêt pour cette partie de son univers et à installer une véritable ambiance oppressante.

Une challenge relevé pour les plus endurcis

C’est le principal intérêt de ce DLC : il est dur ! The Descent est clairement là pour rajouter du challenge et satisfaire les vétérans du jeu principal.

Jaws of Hakkon, le premier DLC, était déjà plus dur que Dragon Age Inquisition, mais souffrait de ses derniers boss qui représentaient réellement un mur de difficulté sur lequel beaucoup de manettes ont du mourir. The Descent est là pour vous en faire baver encore plus mais dans un registre différent. Ici, tous les ennemis sont plus forts, et plus vous avancez, pire c’est ! Ajoutez à cela quelques phases où des dizaines d’ennemis (je n’exagère pas) vous tombent dessus pour être remplacés par de nouveaux quand vous les tuez, et ceux pendant parfois 20 à 30 min, et vous obtenez les moments les plus difficiles de Dragon Age Inquisition.

J’ai terminé le jeu et Jaws of Hakkon en mode difficile donc ce challenge réhaussé était pour moi le bienvenu, mais ce ne sera clairement pas le cas de tout le monde. Vous y gagnerez de nouveaux équipements assez puissants pour remplacer ce que vous aviez pu ramasser dans le précédant DLC (et avoir l’air encore plus badass). Néanmoins, on aurait tout de même apprécié être aussi récompensé par une belle histoire comme Bioware sait nous les raconter. Ce ne sera malheureusement pas le cas.

Une histoire décevante qui n’est pas aboutie

Une des choses qu’on pouvait légitimement attendre de The Descent, c’est qu’il nous abreuve de détails et d’histoires sur la civilisation naine. Si celle-ci est bien traitée dans Dragon Age Origins (tout un pan de l’aventure se déroule à Orzammar), elle est survolée dans Dragon Age 2 et quasiment ignorée dans Dragon Age Inquisition. Même s’il s’agit d’une énième visite des Tréfonds, on s’attend à avoir droit comme d’habitude à une histoire riche. Et bien attendez-vous surtout à être déçu !

Dès le début de l’aventure, vous rencontrez Valta, une archiviste d’Orzammar et Renn, un officier de la Légion des Morts, cette unité d’élite des forces naines. Tous deux enquêtent comme vous sur les mystérieux tremblements de terre et vous accompagneront pendant vous descente dans les abysses. Le problème, c’est que leur histoire, qui aurait pu apporter un peu de profondeur aux peu nombreux dialogues avec ces personnages, est survolée. Les deux héros en deviennent fade et on se soucie au final bien peu de leur sort.

Les personnages sont assez banals mais alors que vaut l’histoire globale ? Malheureusement, elle n’est pas meilleure. Alors qu’on comprend rapidement que les Tréfonds nous réservent d’autres mystères que de simples tremblements de terre et une armée d’Engeance, l’histoire se perd dans sa propre ambiance. C’est sombre, mystérieux, l’histoire est assez obscure et malheureusement ça le restera pendant toute l’aventure, la fin n’expliquant quasiment rien et étant expédiée en 2 min après le boss final. Au final (et notre inquisiteur le dit lui-même) on ressort des Tréfonds avec plus de questions que quand on y est rentré. On se retrouve dans une situation où le mystère distillé pendant toute la descente, qui vous a poussé à braver les hordes d’ennemis, s’effondre en quelques minutes malgré la (pseudo) révélation de fin. Le sentiment de gâchis est énorme tant le DLC aurait pu se hisser au niveau de Jaws of Hakkon avec une bonne histoire malgré l’absence de “monde ouvert”.

Conclusion

The Descent, c’est l’histoire d’une déception. Le fan de l’univers créé par Bioware que je suis était à la fois anxieux de parcourir encore une fois les Tréfonds mais espérait que l’écriture et l’univers sauraient contre-balancer ses craintes. Au final c’est l’inverse qui s’est produit. Les Tréfonds sont plus beaux, plus sombres et plus inquiétants que jamais grâce à une direction artistique de qualité, une ambiance qui transpire le mystère et un challenge de haute volée. Cependant, l’espoir, savamment entretenu pendant les 6-7 heures de descente, s’effondre brutalement face à une écriture fade et une histoire mal menée qui n’aboutie à rien de vraiment savoureux et qui laisse le joueur dans l’incompréhension la plus totale. Au final, le sentiment d’un beau gâchis prévaut sur la beauté des abysses et c’est bien dommage.

Test de Dragon Age Inquisition : The Descent sur PlayStation 4
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    Les points positifs :
  • La direction artistique de qualité
  • L'ambiance réussie
  • Un challenge relevé
    Les points négatifs :
  • Les personnages secondaires fades
  • Une histoire qui ne mène à rien
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6