Une autre semaine, une autre suite. Blasphemous, premier du nom, était tardif dans la vague de metroidvanias indépendants parus lors de la dernière décennie. Malgré cela, le titre de The Game Kitchen a su se démarquer par son niveau de difficulté empruntant au « souls-like » et son esthétique unique inspiré du folklore catholique espagnol. Est-ce que le miracle se répète ou est-ce une deuxième venue mensongère ? Voici notre test de Blasphemous 2!
Fiche Technique de Blasphemous 2
- Date de sortie : 24 Août 2023
- Style : Metroidvania Soulslike, Action, Aventure
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 16
- Développeur : The Game Kitchen
- Éditeur : Team 17
- Langue d’exploitation : Disponible en anglais, sous-titre français
- Disponible sur PC, PS5, Xbox X et Nintendo Switch
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 38,99 $ CAD / 29,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Faire son chemin de croix
Blasphemous 2, tout comme le précédent, prend place à Cvstodia, un monde à l’iconographie religieuse ultra-présente. On incarne, encore une fois, le Penitent One, une sorte de chevalier religieux immortel au couvre-chef iconique, alors qu’on doit rétablir l’ordre dans un monde perverti par le Miracle.
Pour ceux ayant joué au précédent, l’action reprend presqu’immédiatement à la suite du dernier DLC, alors qu’une étrange figure en position fœtale se trouve dans les cieux. Pour les autres, ce n’est trop grave. Ce n’est pas nécessaire d’en savoir plus.
C’est donc en éliminant des agents de ce dernier et en explorant le monde interconnecté que nous pourrons compléter notre mission. La force de Blasphemous 2 réside dans l’imaginaire présenté au joueur, pas dans le récit raconté. Navigant entre scènes grotesques, voire macabres et imagerie empruntée au catholicisme le plus débile, l’opus de The Game Kitchen se fait un plaisir de choquer. Soyez prévenu. L’hémoglobine et les châtiments corporels (souvent auto-infligés) sont au rendez-vous.
Si les régions visitées par le joueur supportent la thématique avec ses hauts clochers et ses ornementations angulaires, il est dommage de ne pas sentir une réelle interconnexion entre les lieux. Contrairement, à Hollow Knight, par exemple, Blasphemous 2 se contente de construire un lore à l’aide des objets collectés et avec nos interaction avec les NPCs, pas en reliant le monde à lui-même. On aurait aimé sentir une cohésion et des relations plus fortes entre les environnements afin de soutenir le fascinant folklore.
Entre châtiment et plaisir
Alternant entre platforming et combat à nerf vif, Blasphemous 2 embrasse pleinement le design popularisé par les séries Metroid et Castlevania. Il n’est pas rare, lors de notre progression, de croiser des plateformes inatteignables ou de voir miroiter un trésor hors de portée derrière une porte close. Il n’y a qu’une certitude lorsque c’est le cas : on y reviendra, mais avec les outils nécessaires.
Le joueur a donc accès, à l’aide des 3 armes principales, à des habiletés uniques à chacune pouvant l’aider lors de son exploration. Un gigantesque et lent encensoir-fléau nous permet de faire sonner des cloches faisant apparaître des plateformes temporaires. Une dague et une rapière permettent au protagoniste de se téléporter à travers des miroirs à grande vitesse. Et finalement, une épée équilibrée détruit des barrières lorsque l’on chute d’assez haut.
Si l’on commence le jeu en choisissant une seule des armes, on débloque (relativement) rapidement les deux autres. À cela s’ajoute quelques mouvements acquis tels que le saut sur les murs et le double saut. Le jeu demande souvent, d’ailleurs, de combiner les différentes habiletés afin de progresser ou découvrir l’un des nombreux secrets du jeu. Dans l’ensemble, le platforming est bien foutu, mais quelques séquences laisse franchement à désirer, n’apporte pas grand-chose à l’expérience ou sont même, parfois, pénibles en freinant le rythme.
Pardonner les offenses. À grand coup de volée!
Naturellement, l’arsenal n’est pas utile qu’à l’exploration. Blasphemous s’était fait un nom pour la qualité de ses combats et le deuxième opus tente bien de répéter l’exploit. Chaque arme possède un arbre de progression nous permettant de débloquer de nouveaux mouvements à l’aide d’une rare monnaie. Et croyez-moi, chaque outil compte !
Il n’est pas rare que l’on se sente extrêmement faible face aux ennemies normaux et que l’on paye le prix de notre audace. En ce sens, le jeu emprunte beaucoup aux Souls. On doit approcher la moindre escarmouche avec précision, timing et mémoire musculaire. En effet, le meilleur outil du joueur consiste à reconnaître les patterns d’animation des antagonistes s’il souhaite réussir. Le jeu ne pardonne que très peu les erreurs.
Heureusement, après quelques essais, le défi s’estompe et on apprend rapidement comment exploiter nos fenêtres d’opportunités. À force d’expérimentation, on finit également par découvrir quelles armes et dégâts magiques sont les plus efficaces contre certains ennemis. Il n’en demeure pas moins que certaines séquences en font baver et peuvent mener à une certaine frustration.
Pas juste ancré dans la tradition
En plus de la quête principale, le joueur a l’opportunité de compléter plusieurs objectifs secondaires. Que ce soit trouver toute la congrégation de sœurs aux murmures inquiétants, de libérer une trentaine de chérubins ou encore retrouver les mémentos des habitants afin de débloquer des habiletés passives, l’exploration et la découverte sont au cœur de l’expérience.
L’une des mécaniques les plus banales, mais ayant laissé sa marque consiste à combiner deux habileté passive afin de débloquer un bonus secret avec un effet beaucoup plus puissant. Par exemple, en combinant une statue augmentant le dommage de base du fléau et une améliorant le dégât de feu, on obtient un effet supplémentaire faisant en sorte que nos attaques de feu créent des explosions. C’est tout simple, mais chaque nouvelle trouvaille devient exponentiellement plus intéressante et encourage le joueur à trouver le moindre secret du jeu.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, lorsqu’on joue à Blasphemous 2, le moindre avantage est le bienvenu.
Verdict de Blasphemous 2
Pour en finir, Blasphemous 2 est une amélioration en tout point du premier. Les animations et le pixel art sont superbes, tout en supportant le worldbuilding. Techniquement, il n’y a rien à redire, le jeu ne ralentit pas et je n’ai rencontré aucun bug lors de mon test. Outre que quelques accros en matière de rythme, tant sur les aspects du platforming que du combat, des inégalités dans la qualité des bosses et de son récit franchement superficiel malgré un monde intéressant, Blasphemous 2 vaut le détour pour les fans du genre et du premier. Et pas juste à petites dose!