Certaines séries sont faites pour s’inscrire dans l’Histoire du Jeu Vidéo, et elles se font de plus en plus rares. On dit souvent que l’important est d’avoir une bonne introduction, et une bonne conclusion. Si l’on retient certains films (Interstellar, The Dark Knight), ou certaines séries (Battlestar Galactica, Breaking Bad) c’est en partie pour l’impact qu’elles ont eu sur nous, en particulier leurs fins. Batman Arkham Knight clôture une saga débutée en 2009 par le studio Rocksteady. Personne n’aurait pu prévoir que le succès aurait été d’une telle importance. Arkham Asylum est même rentré dans le livre Guiness des records avec la distinction de « jeu de super-héros le mieux noté de tous les temps par la presse spécialisée ». Batman Arkham City fut tout autant couronné de succès. Arkahm Origins est un épisode un peu à part puisqu’il n’a pas été développé par Rocksteady. Cependant, il n’est pas inintéressant et je pense qu’il a même une place de choix pour saisir la portée de certains évènements du reste de la série. Arkham Knight a-t-il réussi le tour de force de porter au sommet de cette saga ? C’est ce que nous allons découvrir.
Fiche technique
- Date de sortie : 23 juin 2015
- Style : Action / Aventure / Infiltration
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Rocksteady
- Éditeur : Warner Bros. Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Français
- Disponible sur PlayStation 4, Xbox One, (version PC retiré de la vente pour le moment)
- Prix lors du test : 70€
Batman Arkham Knight se déroule 9 mois après les événements de Arkham City, alors que l’Épouvantail s’apprête à libérer une puissante toxine sur Gotham. La ville est évacuée par les forces de l’ordre, et Batman va chercher à stopper cette nouvelle menace alors que l’ensemble des criminels de Gotham s’unissent pour le mettre hors jeu, définitivement. De plus, un nouvel ennemi rivalisant avec le Chevalier Noir entre en scène : Le Chevalier d’Arkham, il est peut-être la pire menace que Batman ait eu à affronter à ce jour.
Je ne reviendrai pas sur tous les aspects du jeu, mais uniquement sur l’essentiel. Pour une vision plus détaillé et global de mon avis, je vous invite également à lire mes impressions après 10 heures de jeu.
L’ultime Chevalier Noir
Comme je l’ai déjà dit dans mes impressions : le gameplay de Batman Arkham trouve ici sa quintessence dans cet épisode final. Les mécaniques de jeu de Batman Arkham Knight reposent sur des bases établies par la série depuis Arkham Asylum. Elles sont ici poussées encore plus loin.
Batman dispose d’une panoplie très vaste de mouvements, les gadgets sont utiles à la fois pour résoudre des énigmes ou pour progresser dans l’histoire, mais également en combats. Ces derniers sont toujours basés sur le rythme mais sont bien plus difficile qu’auparavant à cause de la multiplicité du type d’ennemis qui vous oblige à être constamment sur vos gardes, et à ne pas relâcher votre attention. La Batmobile est certainement le meilleur ajout du jeu tant elle est si bien utilisée, que ce soit en termes de gameplay, qu’en terme de game design. Rocksteady a même ajouté plusieurs phases de jeu où Batman est accompagné de différents acolytes tels que Catwoman, Robin ou Nightwing. Leurs ajouts permets de varier le gameplay en les utilisant en combats, mais aussi en résolvant des énigmes.
L’infiltration est toujours aussi présente et jamais notre Chevalier Noir n’aura été si redoutable et dangereux en tant que prédateur de la nuit. Le système d’élimination multiple ajoute des possibilités d’approches plus agressives venant dynamiser d’autant plus ces séquences. Celles-ci sont par ailleurs plus difficile à aborder, et il faudra bien étudier votre environnement et vos ennemis pour trouver le meilleur angle d’attaque. Le studio a même réussit à intégrer des phases d’infiltration avec la Batmobile. Celles-ci sont assez réussies, sans être trop nombreuses.
Le jeu dispose d’une juste quantité d’activité annexes à réaliser pour atteindre le 100% (ce qui est d’ailleurs nécessaire pour obtenir la fin complète). Elles sont intéressantes à réaliser, et plus ou moins courtes. Les énigmes de l’Homme Mystère pourront rebuter certains joueurs, mais les amateurs de la série devraient prendre plaisir à les résoudre. Les différentes quêtes secondaires n’apparaissent pas comme un simple remplissage et sont ici pour développer certaines facettes du gameplay, ou pour développer des aspects scénaristiques un peu à part du scénario principal.
Puissance graphique et artistique
Si il y a un point qui mettra sans doute tout le monde d’accord, c’est la réussite à la fois graphique et artistique de Batman Arkham Knight. Comme je l’avais déjà dit lors de mes impressions, le jeu n’a pas connu de downgrade depuis son annonce. Cette version Playstation 4 est sublime, fluide et ne souffre de très peu de bugs. Le character design et la modélisation des personnages sont vraiment réussis, malgré un Robin et un Nightwing qui manquent de charisme. La ville dispose d’une ambiance exquise et les différents quartiers permettent d’apprécier différentes ambiances. Les animations sont tout aussi travaillées mise à part quelques une où Batman réalise des sauts improbable pour monter dans sa Batmobile.
Artistiquement Rocksteady poursuit dans la voie qu’il a emprunté depuis Arkham Asylum mais en faisant quelques ajustements. Je pense notamment à la carrure de Batman qui parait ici plus proche du réel qu’il ne l’était dans Asylum et City. La saga Batman Arkham dispose de sa propre emprunte artistique ce qui participe à la mettre en avant en tant qu’œuvre a part entière de l’univers Batman, et non pas comme une simple adaptation.
Scénario et mise scène, un modèle de narration vidéoludique
L’une des plus grandes forces de Batman Arkham Knight est sans aucun doute son aspect scénaristique, et plus particulièrement sa mise-en-scène absolument sublime. Contrairement au trois quart des productions actuelles, Rocksteady a su utiliser les différents codes et points de vues du Jeu Vidéo pour apporter une narration et une mise-en-scène unique et percutante. Les développeurs s’amusent dans certaines scènes à passer en vue subjective pour nous surprendre, ou donner une réponse visuelle à une question qui ne trouvera sa réponse verbale que bien plus tard dans le scénario. Batman étant un personnage peu loquace, Rocksteady à trouvé l’un des meilleurs moyens de plonger dans l’esprit du Chevalier, mais je ne vous en dirai pas plus. Cette puissance narrative et de mise-en-scène atteint son point culminant dans les derniers instants du jeu pour un résultat qui frôle le génie.
Du côté purement scénaristique les évènements de Arkham City ont laissé une emprunte indélébile sur notre Chevalier (marque prenant d’autant plus de sens lorsque l’on a également terminé Arkham Origins). Un traumatisme le poussant à une sorte d’isolement que très peu de personnes peuvent franchir. Nous sommes en face d’un héros de plus en plus acculé, plus il redouble de forces, plus ses ennemis sont redoutables et iront loin pour l’atteindre. La peur est bien le sentiment prédominant de cet épisode final, quoi de plus étonnant lorsque l’Épouvantail est à l’origine du danger qui menace Gotham. Qu’on se le dise, cette fin conclu de manière magistrale l’une des meilleures séries de ses dernières années.
Conclusion
Batman Arkham Knight est l’un des premiers grands jeux de la nouvelle génération. Comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on sait à quel point Rocksteady a peaufiné les moindres détails de sa trilogie tout en proposant un gameplay très accrocheur et pensé pour le héros mythique de DC ? Le studio à su utiliser la Batmobile à son avantage en l’utilisant dans toutes les facettes de son gameplay. L’intelligente narration du jeu vient subjuguer une histoire prenante qui entraînera Batman dans ses dernières limites. Batman Arkham Knight conclut avec brio une saga qui entre définitivement dans l’Histoire du Jeu Vidéo, Rocksteady peut être fier de son œuvre.