Sept ans après la sortie de Top Spin 4, 2018 semble l’année du retour en force du tennis avec la sortie de AO Tennis et Tennis World Tour. Alors que Tennis World Tour sortira plus tard cette année, le jeu licencié de l’Open d’Australie est débarqué en janvier, à l’occasion du tournoi qui a couronné Roger Federer et Caroline Wozniacki. Toutefois, le jeu était loin d’être de qualité à sa sortie. Cinq mois et de nombreuses mises à jour plus tard, le jeu débarque finalement en Amérique et en Europe sous une version « International ».
Fiche Technique
- Date de sortie : 8 mai 2018
- Style : Sport, Tennis
- Classement ESRB/PEGI : E/PEGI 3
- Développeur : Big Ant Studios
- Éditeur : Big Ant Studios
- Langue d’exploitation : français
- Testé sur PlayStation 4
- Aussi offert sur PC et Xbox One
- Prix lors du test : 66,99 $/49,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Une jouabilité classique
Après avoir regardé des vidéos de AO Tennis en janvier dernier, j’avoue m’être attendu à un désastre lorsqu’il a été temps de mettre la main sur ce titre la semaine dernière. Cependant, je dois l’avouer, cette nouvelle version ne ressemble en rien à ce que j’ai vu au début de l’année. La jouabilité a été entièrement revue, les visuels améliorés et d’autres petits à côté ont été ajoutés. Toutefois, quelques petits problèmes subsistent encore.
Les amateurs de Top Spin 4 ne seront pas du tout dépaysés par la jouabilité de AO Tennis. On retrouve sensiblement le même système de frappe avec lequel il faut viser où l’on veut envoyer la balle et avoir le bon timing pour l’envoyer au bon endroit. Les sensations de frappes sont assez bonnes, même si l’on voit peu la différence entre une frappe du coup droit, un coup brossé ou un coup coupé en raison d’animations plutôt ratées. Seuls les amortis et les lobs offrent une réelle différence. De plus, les punitions pour un mauvais timing sont assez inégales. On peut frapper une balle avec le pire timing possible et faire un meilleur coup qu’avec un timing presque parfait.
L’intelligence artificielle constitue également un énorme problème du jeu. Déjà que les joueurs partent parfois dans la mauvaise direction et arrêtent de courir sans aucune raison, les différences entre les niveaux des joueurs ne changent presque rien à son IA. Qu’on affronte Rafael Nadal ou un joueur obscur créé pour l’occasion, si l’on maîtrise les timings de nos coups, on utilisera toujours la même stratégie, à savoir un enchaînement service-volée suivi de coups à gauche et à droite en alternance jusqu’à ce qu’on marque le point. Je n’ai pas besoin de vous dire que ça devient répétitif assez rapidement.
Nadal en tête de lice
Dans les précédents jeux de tennis, l’aspect le plus important a souvent été les joueurs présents dans le jeu. En effet, contrairement aux jeux FIFA, NHL ou NFL, les ententes ne se font pas avec l’association des joueurs ou le circuit. Les développeurs doivent donc s’entendre avec chaque athlète individuellement.
Pour AO Tennis, les développeurs semblent avoir pris la décision de miser sur la qualité plutôt que la quantité en s’offrant Rafael Nadal. Seulement 20 joueurs, 8 hommes et 12 femmes, sont présents dans le jeu. Chez les hommes, outre Nadal, les gros noms sont seulement David Goffin et Kevin Anderson. Le décor est plus intéressant chez les femmes, alors qu’on peut se mettre dans la peau d’Angelique Kerber, Karolina Pliskova et cinq autres joueuses du top 30 mondial.
Cependant, on sent rapidement que toute l’attention a été mise sur Nadal. Il est, à ce que j’ai pu voir, le seul joueur à avoir son style de jeu caractéristique et, avant tout, à se ressembler. Les autres joueurs sont tous plus ou moins réussis, mais dans l’ensemble, tous ont l’air fait de plastique ou sous l’effet d’une drogue quelconque.
Une carrière fidèle à la réalité…
Comme tous les jeux de sport, AO Tennis International comporte plusieurs modes, comme l’Open d’Australie, la possibilité de créer ses propres tournois en simple ou en double, de même qu’un mode en ligne.
Le plus intéressant est sans contredit le mode carrière. On peut choisir un vrai joueur ou créer notre joueur de toute pièce. Les options de personnalisation sont assez nombreuses, mais, au final, notre joueur ressemble parfois à une figurine de plastique. On peut également personnaliser le style de jeu de notre joueur et améliorer les coups à l’aide de l’argent récolté lors des tournois.
Ce qui frappe dans ce mode, c’est la fidélité avec la réalité. Notre joueur débute au bas de l’échelle et doit (théoriquement) passer à travers toutes les étapes du tennis professionnel, à partir des Futures jusqu’aux Grand Chelem, en passant par les Challengers. Tous les tournois sont présents, mais comme Big Ant ne possède aucun droit à part l’Open d’Australie, les noms et les logos ont été modifiés. Les matchs se jouent dans l’un des rares stades de base, dont une horrible surface dure verte et une surface de terre battue. Les différentes surfaces n’ont toutefois aucun impact significatif sur le jeu, comme ce devrait être le cas.
Pour ce qui est des tournois du Grand Chelem, les stades de l’Open d’Australie sont parfaitement reproduits dans le jeu, tandis que ceux de Roland-Garros, de Wimbledon et du US Open sont assez bien réussis, malgré le fait que les développeurs n’aient pas les droits de ces trois compétitions.
On retrouve même le Hawk Eye, le célèbre dispositif de reprise vidéo. On peut donc, comme dans les gros tournois, demander la reprise et obtenir gain de cause si une mauvaise décision a été prise par les juges de ligne.
… Mais répétitive
Par contre, mis à part des matchs, il n’y a presque rien d’autre à faire dans la carrière. Comme on améliore les statistiques avec l’argent récolté, je n’ai eu qu’un seul match d’entraînement contre Rafael Nadal pour débloquer son style de jeu. Et ça devient assez redondant. Les tournois sont tous composés d’au moins 64 joueurs (contre 32 dans la réalité) et, comme je l’ai déjà expliqué, on peut facilement remporter les six matchs de chaque tournoi en utilisant la même stratégie à chaque affrontement.
Heureusement, on peut décider le nombre de jeux et de manches par match pour raccourcir un peu les tournois, qui n’offrent aucun réel défi. En effet, dans la plupart des tournois, il n’y a aucun rang minimum pour s’inscrire. Après deux tournois Futures, je me suis donc retrouvé dans un tournoi de catégorie 250 où j’ai battu sèchement David Goffin qui est censé être l’un des trois meilleurs joueurs du jeu. La semaine suivante, je servais la même recette à Rafael Nadal.
Conclusion
En conclusion, AO Tennis International n’est pas du tout le désastre annoncé en début d’année lors de la sortie de la version originale en Australie. La jouabilité basée sur celle de Top Spin 4 est efficace et le mode carrière, avec des centaines de tournois de différents niveaux, le Hawk Eye et les remises de trophée, permet de se sentir comme un vrai pro du tennis. Toutefois, le jeu est beaucoup trop répétitif, notamment en raison de la faible difficulté du jeu et de l’intelligence artificielle des joueurs qui fait défaut. Il ne reste plus qu’à voir si Tennis World Tour saura apporter plus.