Dès son annonce, je me suis intéressée à Daylight. Il s’agit d’un jeu d’horreur dans lequel nous devons déambuler à l’intérieur de corridors mal éclairés et construits comme des labyrinthes. Fouillez-moi pourquoi, ça me branche! Ajoutons le fait de faire face à des entités fort inquiétantes et Daylight semble être un jeu très prometteur.
Fiche technique
- Date de parution nord-américaine : 29 avril 2014
- Plateformes : PS4 et PC (jeu offert en téléchargement uniquement)
- Style : jeu de survie et d’horreur
- Classement ESRB : M (Mature)
- Développeur : Zombie Studios
- Éditeur : Atlus
- Langue d’exploitation : langue anglaise avec sous-titres et écritures en français
- Évalué sur PlayStation 4
- Prix : 14,99 $
Un scénario qui ne passera pas à l’histoire
L’histoire se déroule à l’institut hospitalier Mid Island Bay. L’hôpital se situe sur une île aux environs de la ville de New Kipling, isolée complètement de par sa situation géographique. Dans les années 40, Mid Island Bay a été utilisé pour soigner les passagers d’un bateau touristique ayant pris feu et échoué aux abords de l’île. L’hôpital a également servi de morgue pour ceux qui ont succombé à leurs blessures suite à l’incendie. En 1948, l’hôpital a été soudainement abandonné, le personnel soignant laissant tout en plan.
Trente ans plus tard, un entrepreneur souhaite rénover l’endroit pour en faire un hospice de luxe pour des personnes bien nanties. Les travaux sont interrompus et lorsque les responsables se rendent sur place, l’équipe y trouve douze excavations dans la terre, d’une taille parfaite pour y mettre un cadavre humain…
Un autre trente ans passe. Nous nous retrouvons alors au temps présent, dans la peau de Sarah Gwynn, qui se réveille en sursaut dans le lobby de l’institut Mid Island Bay. Sans savoir où elle se trouve ni comment elle y est arrivée (nous non plus d’ailleurs), Sarah cherche à s’évader de cet hôpital maintenant désaffecté où elle est emprisonnée. C’est la nuit, il fait noir. Toutes les issues sont barricadées. Éclairée par son cellulaire et des bâtons lumineux, elle arpente les couloirs et traverse toutes les pièces de l’établissement en cherchant péniblement la sortie.
Vous avez bien lu l’histoire? Parfait! Car au fil du jeu, vous risquez de l’oublier. Je n’ai appris le fond de l’histoire qu’en lisant son résumé ainsi que les communiqués de presse. En plein jeu, vous êtes aussi dérouté que l’est Sarah. L’histoire est décousue et difficile à suivre. On apprend par bribes ce qui s’y est déroulé au fil des années en lisant les lettres, les rapports ou en regardant les photos anciennes trouvées sur les lieux.
On y parle de traitements faits sur les patients et qui sont non conformes aux règlements, on peut lire les rapports des médecins et des gardiens, de même que des comptes rendus faits par les malades déclarant être hantés par des apparitions maléfiques. Serait-ce lié aux événements ayant eu lieu dans les années 1600, alors que des femmes aux mœurs douteuses et supposément sataniques auraient été enterrées sans cérémonie sur cette île, bien à l’écart de la ville, afin de ne pas l’entacher de ces agissements non recommandables? Bien entendu, le personnel soignant ne les croit pas et augmente la dose de leurs médicaments… Un classique, quoi!
Sans l’adopter totalement, Daylight s’inspire énormément du style de jeu « pointer et cliquer ». On parcourt les lieux à la recherche de vestiges, on ouvre les coffres, les tiroirs de bureaux et les armoires qui contiennent parfois les objets convoités.
La façon dont le jeu fonctionne va comme suit :
- Trouver tous les vestiges de la section explorée;
- Trouver la salle « maléfique » qui nous donnera le sceau, c’est-à-dire un objet ensorcelé qui flotte au milieu de la pièce;
- Trouver la porte dévoile une nouvelle section à explorer… et la sauvegarde automatique (oh, joie!);
- …et on recommence.
On s’habitue à la mort…
Bien sûr, il faut savoir rester en vie, c’est-à-dire ne pas se laisser envahir par les ombres, ces fantômes qui prennent la forme d’une sorcière. Étant immatérielles, on peut passer à travers elles en courant pour se sauver ou bien les éclairer avec une torche orange qui les fera disparaître. En ce sens, Daylight est plus qu’un jeu d’horreur. C’est un jeu où l’ambiance nous fait frémir et sursauter. En fait, toute la mécanique du jeu est construite dans le but de nous faire sortir le cœur de la poitrine à la moindre occasion. Et c’est efficace.
L’hôpital, le bureau du Dr Mercer où semble se trouver également les archives, le lieu de détention, les égouts… Tout est vieux, abandonné, humide et rouillé. Les planchers craquent sous nos pas. Les tuyaux vibrent. Les cadres bougent. Si on s’installe dans les conditions idéales – le soir, lumières fermées, casque sur la tête et seul à la maison – l’expérience devient inquiétante. Installée sur le bout de mon fauteuil, j’avais des palpitations, quelques sueurs froides et je sursautais à la moindre occasion. Je vais l’avouer, Daylight m’a foutu la chienne.
Là où le bât blesse
Daylight n’est pas un jeu parfait. Il a malheureusement les défauts d’un jeu téléchargeable indépendant, de qualité parfois discutable. Les sons entendus se répètent constamment et je n’ai jamais compris comment Sarah pouvait lancer des phrases comme « I know that someone’s here », comme si elle espérait voir apparaître un sauveur. À sa place, je tenterais par tous les moyens de faire le moins de bruit possible. Oh, et d’ailleurs, les talons de ses chaussures font un bruit d’enfer.
Du côté visuel, les salles se répètent et se ressemblent. Alors qu’on parcoure un labyrinthe, cela n’aide pas de voir que dans toutes les chambres, le lit, la chaise et même la déchirure du papier peint sont des copies conformes. Le cellulaire de Sarah dévoile la carte de notre passage, aidant beaucoup à s’y retrouver.
On s’habitue, après quelques heures, aux objets ensorcelés qui bougent tout seuls, que ce soit une chaise qui se déplace, un tuyau qui se détache du mur, un tiroir de bureau qui s’élance au sol, une porte qui s’ouvre ou se referme. Lorsqu’on se rend compte que ces actions sont programmées et se déclenchent à notre passage, l’effet de surprise se dissipe au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu.
Je dois tout de même souligner l’excellente idée que les développeurs ont eu avec l’intégration de Twitch. En diffusant ma partie sur PS4 avec l’option « Share », les gens qui me regardaient jouer pouvaient lancer des actions en écrivant certains mots-clés dans la boîte de clavardage de Twitch.tv, influençant ainsi ce qui se passait dans mon écran! C’est assez surprenant, quoique j’ai reçu des commentaires comme quoi il existe un délai entre le mot utilisé et l’action associée dans le jeu. Il s’agissait donc d’un échec pour des apparitions bien précises.
Conclusion
Au final, Daylight est un jeu de niche. Il ne s’adresse qu’aux amateurs d’horreur et de jump scare (saut de peur). Ironiquement, c’est un jeu qui n’est pas agréable à jouer. Tout au long de mon test, je n’avais pas de plaisir. J’étais trop stressée pour en avoir. S’il n’avait été aussi répétitif dans nos tâches à accomplir (trouver les vestiges/le sceau/la porte) et si l’histoire avait été plus substantielle, je l’aurais terminé. À un moment donné, je me suis fatiguée de tourner en rond sans fin, en stressant pour la prochaine apparition surprise d’une entité qui me ferait paniquer comme une poule sans tête.