Deux ans après notre test du titre original, Warm Lamp Games est de retour avec la version Switch de Beholder. Cette édition complète comprend désormais le jeu de base et son DLC Blissful Sleep. C’est donc avec beaucoup d’anticipation qu’on est retourné dans cet univers totalitaire où il vaut mieux écouter les consignes du gouvernement. Est-ce que le titre indépendant demeure encore aujourd’hui, une belle surprise que les adeptes du genre simulation devraient découvrir?
Fiche technique
- Date de sortie : 6 décembre 2018
- Style : Aventure / Stratégie / Simulation
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Warm Lamp Games
- Éditeur : Curve Digital
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur Xbox One, PS4, PC, Switch, iOS et Google Play
- Testé sur Switch
- Prix lors du test : 18,99 $ CA / 17,09 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Une histoire et son antépisode
Le jeu de base explorait la vie de Carl Stein, un propriétaire d’immeuble à location qui servait de pantin du gouvernement. La mission du jeu était de s’assurer que tous les locataires respectaient les lois imposées par le ministère. C’était au joueur de décider s’il allait subtilement aider les résidents à combattre l’oppression ou s’il allait jouer la marionnette. Évidemment, avec une multitude de fins possibles, le but ultime de Carl demeurait de garder sa petite famille en vie.
Dans le DLC Blissful Sleep, on retourne dans le même immeuble où Carl restait. Cependant, on incarne cette fois le propriétaire précédent qui se prénomme Hector. L’histoire est pas mal différente dans cette itération, parce que le nouveau protagoniste est victime d’une grave erreur. En effet, tous les gens qui atteignent l’âge de 85 ans doivent se rapporter à un centre où un sombre dénouement les attend. Bien qu’il soit encore loin de cet âge, une erreur est venue se glisser dans le système du gouvernement. Le but du joueur ne se concentrera donc pas sur le contrôle des autres résidents, mais plutôt sur nos tentatives d’échapper à notre horrible sort. C’est ce qui rend ce chapitre un peu plus intéressant quoiqu’il est aussi un peu plus facile puisqu’il y a moins de microgestion.
Un design unique
Encore aujourd’hui, Beholder ressort du lot grâce à sa jouabilité unique et aux nombreux choix qu’il nous impose. Les développeurs se sont vraiment amusés à jouer avec notre sens de la morale en nous faisant prendre des décisions plus difficiles les unes que les autres. En plus, chaque erreur est énormément coûteuse ce qui fait en sorte qu’on doit peser chaque choix.
Or, il est aussi primordial d’exécuter chaque action rapidement afin d’être le plus efficace possible dans nos mouvements. C’est donc un peu plus difficile sur Switch que ce ne l’était avec un clavier et une souris sur un PC, mais le jeu semble avoir été ralenti en conséquence. La jouabilité est d’ailleurs la même dans le DLC que dans le titre de base. On peut mettre des caméras dans les résidences des autres locataires, fouiller leurs chambres et les dénoncer au gouvernement. Tout est une question de suivre la simulation de près et de ne jamais se faire prendre. C’est d’ailleurs très intéressant de revoir plusieurs personnages de l’opus principal dans le DLC. Ça augmente énormément la profondeur de l’histoire et on se sent plus proche des personnages que jamais.
Pour accompagner le tout, la facture visuelle du titre se prête particulièrement bien à l’histoire proposée. Chaque personnage est tracé comme une simple ombre qu’on voit bouger et dont les seuls traits visibles sont les yeux. C’est ce qui nous permet de tellement facilement croire au contexte sombre de l’aventure. On se sent totalement contrôlé par le gouvernement et on voit bien que les gens n’ont plus beaucoup de joie de vivre à cause de l’absence de couleurs. Bref, c’est particulièrement bien réussi à ce niveau.
Un simulateur brillant
En conclusion, Beholder : Complete Edition s’inscrit dans les titres de simulation les plus complexes et les plus originaux de la console en compagnie de Prison Architect. L’histoire est profonde et les fins multiples ajoutent une importante longévité à l’aventure. Enfin, avec l’inclusion d’un DLC qui prolonge le scénario de manière brillante et ingénieuse, cette version mérite son titre d’édition complète. L’adaptation vers la console mobile n’est peut-être pas idéale vu le style du jeu, mais c’est un prix à payer plutôt mince pour profiter de cette expérience en tout temps.