La sortie d’Assassin’s Creed Shadows marque le retour de la franchise après Mirage (2023) et son aventure, qui était considérée comme secondaire. En effet, suite à l’épisode Valhalla (2020), Ubisoft avait annoncé prendre une pause en quelque sorte pour sa trame principale pour améliorer la formule. Se déroulant cette fois-ci au Japon, une destination demandée d’arrache-pied par la communauté, cette nouvelle aventure réussit-elle à remplir ses promesses ? La réponse dans ce test complet !
Fiche Technique d’Assassin’s Creed Shadows
- Date de sortie : 20 mars 2025
- Style : Action, aventure et RPG
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Éditeur : Ubisoft
- Développeurs : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X/S
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 89,99 $ CA / 79.99 €
- Site Web
- Version envoyée par l’éditeur
Une agitation grandissante
En 1579, le Japon est sur la voie brutale de l’unification sous l’impulsion du daimyo Oda Nobunaga. L’agitation grandit à mesure que de nouvelles coalitions apparaissent et que des étrangers corrompus s’infiltrent dans le pays. Assassin’s Creed Shadows prend place alors que la paisible province d’IGA se fait envahir par l’armée de Nobunaga. C’est dans ce contexte que le joueur aura l’occasion de découvrir les régions de Wakasa, Omi, Tamba, Harima, Yamashiro, IGA, Settsu, Yamato et Kii. Chacune des portions de ce monde ouvert possède ses propres problèmes. La culture japonaise est présente de nombreuses façons afin de refléter au mieux l’époque tout en l’adaptant à la franchise.
Les deux personnages d’Assassin’s Creed Shadows
Ce n’est pas un secret, Assassin’s Creed Shadows met de l’avant deux protagonistes ayant un parcours bien différents. Tout d’abord, Naoe, une shinobi de la région d’IGA qui a vu son peuple se faire envahir par l’armée de Nobunaga. Sans vous gâcher aucune surprise, elle aura de nombreuses épreuves à affronter et devra remplir une promesse pratiquement impossible à accomplir. De l’autre côté, on retrouve Yasuke, un Samouraï redouté et l’apprenti même de Nobunaga. L’accompagnant sur les champs de bataille, il doit accomplir sa propre destinée qui changera l’avenir du Japon.
Depuis l’annonce initiale, j’étais plus que ravi de pouvoir compter sur deux protagonistes. Surtout qu’ils ont chacun leur style de jeu. Naoe propose une jouabilité et des aptitudes très similaires à ce que nous avions sur les jeux qui précèdent Assassin’s Creed Shadows. De l’autre côté, Yasuke est agressif et n’a pas peur d’utiliser sa force pour dominer son adversaire. Il n’est également pas très agile et il ne faut pas compter sur lui pour escalader les châteaux mythiques du Japon.
Une aventure seule pour les premières heures
J’ai été très surpris qu’après la séquence initiale d’Assassin’s Creed Shadows, nous finissions par incarner Naoe pendant près de 8h avant d’avoir réellement la liberté d’alterner entre les deux protagonistes. Je me suis même posé la question pendant la réalisation de ce test si ce n’était pas moi qui avais fait un mauvais choix lors d’un dialogue. Le titre mené par l’équipe d’Ubisoft Québec est bel et bien divisé en 5 actes. La durée de complétion varie entre celle-ci et il faut bel et bien entre 8 et 12 heures avant de retrouver Yasuke. Une fois que l’on accède à ce personnage, nous n’avons pas le même sentiment d’appartenance ni la même vision de l’aventure. Je me suis retrouvé dans le cas que je préférais incarner Naoe plutôt que Yasuke (sauf pour des missions bien spécifiques).
Le déroulement de l’aventure met de l’avant l’exploration et la découverte des activités. Cette fois-ci, les objets que l’on doit collecter sont beaucoup moins nombreux et ça fait du bien. Au total, il faudra un peu plus de 30h pour compléter l’histoire principale. J’ai plutôt apprécié le scénario, même si j’ai ressenti que le dernier tiers du jeu était un peu moins qualitatif dans l’écriture et la narration.
L’importance de l’information dans Assassin’s Creed Shadows
Assassin’s Creed Shadows propose quelques nouveautés pour améliorer la franchise. Tout d’abord vous allez devoir gérer une équipe d’Informateurs afin de recueillir de l’information et des rumeurs pour découvrir l’emplacement exact des missions. Une fonction, sur papier, qui offre une nouvelle perspective et qui évite d’avoir l’impression de simplement foncer d’un objectif à un autre. Malheureusement, plus j’avançais dans le jeu, plus j’avais l’impression de ne pas avoir assez d’éclaireurs et qu’ils n’étaient pas si importants. Certes, nous pouvons augmenter ce nombre, mais au final, la simple exploration des zones et avec l’utilisation de la gâchette pour voir l’objectif lorsque l’on est suffisamment près réduit l’importance de cette nouveauté.
Il ne faut pas non plus oublier l’une des nouveautés mises de l’avant lors de la promotion du jeu : la création de son repaire. Avant que vous soyez un peu trop excité, sachez qu’il s’agit simplement de placer des bâtiments et de la décoration sur un terrain vague. Heureusement, cette nouveauté octroie des bonus pouvant être très utiles dans votre partie. J’aurai tout de même aimé avoir un peu plus d’options et un tout petit peu plus de liberté.
Maîtriser son style de jeu
En termes de jouabilité, Assassin’s Creed Shadows est un mélange entre les épisodes Odyssey et Valhalla. Si on ne revient pas avec des sensations similaires à Mirage et l’héritage de la franchise, j’ai trouvé qu’Ubisoft avait peut-être trouvé le juste équilibre. Surtout avec l’ajout du grappin qui est très agréable à utiliser. Avec Naoe il est possible d’être discrète notamment avec la nouvelle option de ramper. Les animations sont aussi plus réalistes et augmentent la satisfaction que l’on ressent lors des phases de parkour. Sans oublier que de nombreuses options d’accessibilités sont offertes. Je conseille, d’ailleurs, d’aller faire un tour en profondeur avant de lancer votre aventure pour l’adapter selon vos préférences. Vous pouvez même activer une fonction pour assassiner n’importe quels ennemis, peu importe son niveau si vous êtes suffisamment subtil pour vous approcher.
Peu importe votre protagoniste préféré, Assassin’s Creed Shadows possède plusieurs arbres de compétences. Chacun de ceux-ci est complet sans pour autant être trop grand. Vous pouvez améliorer les habiletés de vos armes selon leur catégorie, mais aussi les compétences uniques pour Naoe et Yasuke. Le système de niveau est de retour et il faut optimiser au maximum son équipement pour éviter les défaites face à nos adversaires. J’ai eu, cependant, l’impression que c’était moins problématique que Valhalla. La description des items ainsi que les codes couleurs pour connaître quel équipement est le meilleur permet à tous de s’en sortir. De leur côté, les habitués de la franchise peuvent s’amuser à créer l’ensemble parfait.
Le monde ouvert d’Assassin’s Creed Shadows
Souvent jugé trop gros, le terrain de jeu de Valhalla avait subi plusieurs déceptions autant au niveau de la presse qu’au niveau de la communauté. Avec Assassin’s Creed Shadows, les développeurs semblent avoir pris en compte les avis. Le monde ouvert est plus réduit sans pour autant être minuscule. Il y a aussi beaucoup plus de bâtiments, de villes, etc. Seul bémol, plusieurs régions offrent des panoramas fantastiques, mais semblent plutôt vides d’action. Les habitants ne se déplacent pratiquement qu’en ligne droite et n’interagissent que très peu entre eux.
D’un point de vue visuel, le titre n’a rien à envier aux autres jeux de sa catégorie. Les paysages du Japon sont absolument somptueux et l’époque dans lequel se déroule l’aventure permet d’avoir une belle variété de décors. Je me suis arrêté à plusieurs moments pour simplement contempler ce que le titre avait à m’offrir. Les forêts qui caractérisent la région à cette époque sont denses et tout à fait représentatives. Sans oublier la météo et le changement de saison qui ajoutent à la diversité des décors. Malheureusement, la modélisation des visages et des personnages n’est pas du tout du même niveau que l’environnement. J’ai eu l’impression lors de certaines cinématiques de revenir en arrière de plusieurs années, notamment pour les scènes émotives. Il est difficile de rester immergé quand on passe d’une scène de jeu à une cinématique au vu de la divergence de qualité.
Les problèmes techniques
Qui dit monde ouvert, dit souvent problème technique. Assassin’s Shadows n’échappe pas à cette règle et, malgré les reports, il y a encore plusieurs soucis. Comme depuis le début de la franchise, notre personnage à la fameuse tendance à ne pas suivre nos indications. On se retrouve souvent à viser un mur en particulier pour ensuite sauter dans le vide sans aucune raison. Les problèmes de collisions sont aussi plutôt nombreux. Sans oublier que, pour changer de protagoniste, il faut sans cesse passer par le menu de l’inventaire pour ensuite avoir un petit chargement.
Lors de mon test, j’ai eu plusieurs problèmes concernant les sauvegardes automatiques pendant les missions. Si le titre n’a aucun problème de sauvegarde à proprement parler, je me suis retrouvé à recommencer des séquences et des dialogues à la suite d’une mort. Pour vous donner un meilleur exemple, lors d’un combat important de l’histoire, nous avons un dialogue d’environ 2 à 3 minutes que l’on peut accéléré en cliquant sur une touche. Une fois mort, je me suis retrouvé à devoir me diriger à nouveau vers un endroit précis et ensuite refaire le dialogue. Même si on peut accélérer les dialogues en appuyant frénétiquement, j’ai dû revivre cette séquence à plusieurs reprises, jouant dans une difficulté un peu plus élevée. En 2025, je ne comprends pas pourquoi il n’y a simplement pas une sauvegarde automatique juste avant le début de l’affrontement plutôt que de refaire sans cesse le dialogue.
Verdict d’Assassin’s Creed Shadows
Assassin’s Creed Shadows avait de grosses chaussures à chausser. Valhalla avait déçu sur plusieurs points et divisait la communauté en deux. Ceux qui préféraient l’ancienne direction de la franchise et ceux qui adoraient le côté RPG. C’est presque impossible de satisfaire les deux, mais cette nouvelle aventure s’en approche presque. Que ce soit l’ajout du système d’informateurs et de la construction du repaire ou encore la présence bien moins nombreuse de collectables, le titre devrait plaire à une grande majorité.
Cependant, le titre est loin d’être parfait. Les problèmes techniques sont encore très présents, tandis que la modélisation des visages ne rend pas hommage aux décors somptueux. Sans doute reliée à l’utilisation d’un moteur graphique maison, la jouabilité rencontre les mêmes problèmes que les premiers jeux de la franchise, notamment concernant la précision des mouvements. Des éléments qui empêchent à cet opus de s’approcher de la perfection, mais sans pour autant être dénué d’intérêt.