Alors que la sortie de l’épisode final de la saga Metal Gear Solid (MGS) s’apprête à sortir le 1er septembre 2015, mon cœur de fan de la série avait envie de retourner en arrière, là où tout a commencé. Après vous avoir parlé de Mickey Mania et Golden Sun, il est temps pour moi de vous parler du Metal Gear Solid originel. Certes, cet épisode n’est pas le premier de la saga imaginée par Hideo Kojima, mais c’est celui qui marquera son entrée au panthéon des plus grandes séries de l’Histoire du Jeu Vidéo. Véritable fer de lance du genre action/infiltration, il s’agit de l’un des jeux fondateurs du jeu d’action contemporain, retour sur un phénomène : Metal Gear Solid sur Playstation.
Fiche technique
- Date de sortie : 1998 (Amérique du Nord, Japon), 1999 (Europe)
- Style : Action-infiltration
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Classement ESRB / PEGI : E / PEGI 3+
- Développeur : Hideo Kojima et son équipe (Konami)
- Éditeur : Konami
- Évalué sur : Playstation
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Disponible sur : Playstation, Playstation 3, Playstation Vita, PC
Metal Gear est une série d’action-infiltration éditée par Konami ayant vu le jour pour la première fois sur MSX2 en 1987, il connaitra une suite en 1990 : Metal Gear 2 : Solid Snake. Bien que ces deux titres n’ont pas connu un succès aussi impressionnant que l’épisode Playstation, ils ne sont pas à oublier pour autant. En effet, l’ADN de ses deux jeux se retrouve dans Metal Gear Solid, qui est d’une certaine façon la forme finale et aboutit de ses premiers jeux. Nous ne pouvons pas parler de MGS sans évoquer quelque peu son créateur : Hideo Kojima. Considéré comme un véritable génie, le game designer japonais deviendra l’une, si ce n’est la plus grandes star de sa génération dans le milieu du Jeu Vidéo.
Tactical, Espionage, Action
Le premier Metal Gear Solid est sorti sur Playstation en 1998 au Japon et en Amérique du Nord, et en 1999 en Europe. Il reprend les bases de gameplay instauré par les deux précédents jeux et les appliques à un jeu en 3 dimensions d’une qualité technique encore inédite à l’époque. Le jeu vous met dans la peau de Solid Snake, un ex-membre de l’unité d’élite Fox Hound qui lance une prise d’otage sur l’île de Shadow Moses en Alaska. L’unité demande les restes du « Big Boss », ainsi qu’un milliard de dollars. Si leurs exigences ne sont pas remplis, Liquid Snake, le leader de Fox Hound, menace de lancer une attaque nucléaire. Vous devrez infiltrer la base secrète de Shadow Moses pour sauver les otages dans un premier temps. Votre second objectif sera d’établir si oui ou non les terroristes disposent d’un moyen pour lancer une attaque nucléaire, et si oui, les en empêcher. L’intrigue se situe dans un futur proche (pour l’époque) : en 2005. Si Metal Gear Solid est aussi connu, et reconnu, c’est en grande partie pour son univers, ses personnages, et son histoire. Néanmoins, attardons nous tout d’abord sur le gameplay.
La caméra si typique des premiers épisodes est placé au-dessus de Snake de sorte que vous puissiez voir facilement autour de vous. Néanmoins le problème des ennemis sortant du cadre de la caméra posant problème, le studio a intégré le radar, un élément caractéristique de ce premier épisode de la série des Metal Gear Solid. Ce dernier vous permez de voir les ennemis ainsi que leurs champs de vision sur une mini-map. Snake peut se plaquer contre les murs, ramper, frapper sur un mur pour attirer l’attention, se battre aux corps à corps, et utiliser des objets, et armes.
Le jeu appartenant au genre action-infiltration, l’objectif est d’évoluer dans le jeu le plus discrètement possible. Vous pourrez utiliser différents subterfuges pour détourner l’attention de l’ennemi. Frapper sur un mur vous permet d’attirer un ennemi, marcher dans la neige et laisser des traces de pas, peut-être une bonne technique pour éloigner un soldat trop gênant. Vous pouvez également utiliser la fameuse boite en carton, véritable symbole et meme des Metal Gear Solid ! Lorsqu’un soldat ennemi vous repère, le jeu passe en mode alerte et tous les gardes de la zone se mettent à votre poursuite, il vaux donc mieux éviter cette situation.
Le joueur suit une progression linéaire où il devra se frayer un chemin vers ses objectifs. Il rencontrera de nombreux personnages, et notamment des « boss ». Ces derniers sont très caractéristiques de la série puisqu’ils possèdent en général des capacités dépassant l’état humain. Revolver Ocelot, par exemple, est capable de tirer sur les murs de manière à ce que ses balles rebondissent. Psycho Mantis est un puissant télépathe avec des pouvoirs de télékinésie. Sans oublier le redoutable Cyborg Ninja pouvant devenir invisible, en plus d’être équipé d’un sabre qui lui permet de dévier les balles.
Chaque boss doit être combattu en suivant une tactique adaptée, Hideo Kojima et son équipe s’en sont d’ailleurs donné à cœur joie. Certains des affrontements sont rentrés dans l’Histoire du Jeu Vidéo. La capacité des développeurs à briser le quatrième mur, c’est-à-dire quand le jeu ou le joueur interagis avec le monde réel pour avancer dans le jeu a également été l’un des grands points fort de ce titre culte de la Playstation.
La démocratisation du style cinématographique
Comme je l’évoquais plus haut, la renommée de Metal Gear Solid a été en bonne partie bâti sur son univers, ses personnages, son histoire, et par son aspect cinématographique. Il ne s’agit pas du jeu qui a introduit cette dimension dans le média. Eric Chahi s’était déjà inspiré du cinéma pour réaliser Another World, un jeu sorti initialement sur Amiga en 1991.
Toutefois, Metal Gear Solid est certainement l’un des titres les plus importants dans la démocratisation de la construction cinématographique de la narration et de la mise en scène. Les cinématiques du jeu étaient réalisées avec le moteur graphique et non pas avec des cinématiques en images de synthèses comme Final Fantasy VII par exemple. La narration était presque omniprésente dans ce titre, notamment par l’intermédiaire du fameux Codex, cette radio par laquelle votre équipe de soutiens vous contacte afin de vous fournir de précieuses informations. Vous pouviez également les appeler de vous-même, ce qui amenait souvent à déclencher des conversations optionnelles étoffant grandement les différentes thématiques abordées et le background du jeu.
La musique tire également une certaine inspiration de Hollywood, même si cette dimension ne s’exprimera pleinement qu’avec l’arrivé de Harry Gregson Williams lors du second épisode. Les doublages sont aussi l’une des marques fortes de ce premier épisode. En france, nous avions eu le concours de doubleurs français qui ont donné un aspect « nanar » au titre, contrairement à la version anglaise pourvue de voix devenues culte dans l’industrie, telle celle de David Hayter (Solid Snake). Si le jeu emprunte à Hollywood son aspect cinématographique, la culture du pays du soleil levant n’est pas en reste.
Un jeu marqué par la culture japonaise
Metal Gear Solid est très marqué par la culture et l’histoire japonaise, et ce sur de nombreux points. Les personnages profitent d’une hyper stylisation propre aux productions japonaises. Le character design de MGS est reconnaissable entre mille et on le doit à Yoji Shinkawa. Il est d’une certaine manière le bras droit de Hideo Kojima. le talentueux dessinateur impose son style sur la série depuis le premier épisode sur Playstation. Le premier dessin qu’il a réalisé pour le jeu était d’ailleurs celui du Metal Gear, un autre élément très inspiré par la culture japonaise. Le Metal Gear est un tank bipède nucléaire capable de lancer des ogives nucléaires de n’importe où sans être détecté. L’inspiration est à chercher du côté des méchas, ces robots japonais présent dans bon nombre d’animés ou mangas.
Le nucléaire est certainement le thème central de la série Metal Gear. Les japonais ont été fortement marqués par les drames de Hiroshima et Nagasaki, cette trace se ressent dans le discours anti-nucléaire distillé dans Metal Gear Solid. Tout comme le message anti-militarisation, rappelons que depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale le Japon a dû renoncer au maintiens de toute puissance armée offensive (c’est ainsi que l’armée et la marine impériale furent supprimé). Le Japon s’interdit également d’avoir une arme nucléaire fonctionnelle. De nombreuses autres thématiques sont présentes au sein du jeu, tel que la génétique, plus particulièrement le passage des gènes d’un parent à un enfant. L’écologie est également un élément important, tout comme la place du soldat dans le monde.
Bilan
Metal Gear Solid fait partie de ces jeux qui ont marqué l’Histoire du Jeu Vidéo. Véritable représentante du style cinématographique et fer de lance du genre action-infiltration, la série aura su se renouveler perpétuellement. Ce premier épisode est un incontournable de la Playstation que tout joueur se devrait d’avoir essayé au moins une fois. Le jeu est disponible sur de nombreux supports tel que la Playstation 3, ou la Playstation Vita, il serait dommage de vous en priver. A quelques jours de la sortie de l’épisode final de la saga, il est bon de se rappeler comment tout a commencé pour des millions de fans à travers le monde.