Il est des séries qui marquent la vie d’un joueur. Il est de ces jeux qui, malgré les années qui passent, restent des références ultimes voire même des étendards ou des signes de reconnaissance entre joueurs d’une même génération. La fois précédente, nous vous parlions de Mickey Mania, un jeu de plateforme reprenant merveilleusement bien les codes du genre et du dessin animé, qui, s’il ne rentrait pas dans la liste des cadors, avait marqué de nombreux joueurs à l’époque. Le titre dont on va parler aujourd’hui s’inscrit à peu de chose près dans la même lignée à savoir qu’il m’a marqué plus que beaucoup d’autre, à la différence que celui-ci avait atteint une certaine forme d’excellence, le classant parmi les tout meilleurs de sa génération. Bienvenue sur GameBoy Advance, ravis de vous revoir, voici le plat du jour : Golden Sun
Fiche technique
- Date de sortie : 11 novembre 2001 en Amérique du Nord / 22 février 2002 en Europe
- Style : RPG
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Classement ESRB / PEGI : E / PEGI 3+
- Développeur : Camelot Software
- Éditeur : Nintendo
- Évalué sur : GameBoy Advance SP
Golden Sun était un titre très attendu, en témoignent les nombreux magazines qui en parlent dès son annonce l’année précédent sa sortie. En effet, fin 2001, la GBA, et moi-même, sommes en attente d’un RPG digne de ce nom. Les modèles s’appellent Secret Of Mana, Final Fantasy, Golden Sun est le challenger. Autant dire que le titre de Camelot sonnait comme le réveil des rôlistes sur console portable. A coup d’impressions dans mon magazine fétiche de l’époque, Kid’s Mania, la presse me faisait baver d’envie devant ce jeu qui semble être une prouesse technique pour une console portable, les captures d’écran réalisées et publiées dans les magazines ne faisaient que renforcer ce sentiment.
Ramener l’équilibre dans la force
A Noel en règle générale, j’avais un jeu vidéo accompagné d’un bouquin et d’un jouet. La Trinité de l’enfant gâté. Et bien cette année là, j’avais demandé à avoir mon cadeau plus tard, afin d’avoir mon exemplaire de Golden Sun dès la sortie. Et fin février, la boite était sur mon bureau, prête à en découdre avec la console.
Golden Sun donc, développé par Camelot est un RPG au tour par tour, typique du jeu de rôle japonais de l’époque se déroulant dans un monde au bord du gouffre. Dans le monde de Weyard, il existe une force surnaturelle appelée Alchimie, basant son pouvoir sur l’équilibre entre les éléments que sont le feu, l’eau, l’air et la terre. Les humains ont appris à s’en servir au travers de capacités appelées Psynergies. Malheureusement, le pouvoir échappa aux hommes et fût oublié sauf chez certaines communautés, et afin de garantir l’équilibre, l’Alchimie fut contenue dans des artefacts, scellés entre eux par le Temple de Sol, que gardent les habitants de Val. Malheureusement encore, des êtres malintentionnés désirant déchaîner les éléments brisent le sceau et les étoiles alchimiques, petits artefacts destinés à allumer des phares pouvant libérer l’Alchimie furent dispersés. C’est à ce moment que, comme le veut la tradition dans les jeu de rôles vidéoludiques de l’époque, on envoie de courageux adolescents aux trousses des vilains et sauver le monde. Ainsi, Vlad et Garet, partent en quêtes des étoiles et rencontrent rapidement Ivan et Sofia. Chaque personnage est un Mystique, c’est à dire qu’il est capable d’utiliser la Psynergie d’un élément. Vlad est celui de la Terre, Garet du feu, Ivan de l’air et Sofia de l’eau. Classiquement, l’aventure se compose de donjons, de boss, de combats aléatoires et de dialogues interminables, mais peu importe, les environnements sont très variés, les dialogues naïfs mais drôles et les donjons recèlent des énigmes demandant l’utilisation des pouvoirs des héros. Sans être trop difficiles, les donjons demandent parfois un peu de réflexion, pour le plus grand bonheur des joueurs dont je faisais partie du haut de mes 11 ans.
Quand la musique est bonne
N’importe quel fan de Golden Sun vous le dira, les musiques de ce titre sont merveilleuses. Du thème principal, aux musiques de combat en passant par les différents morceaux composés pour couvrir l’aventure, toutes sonnent justes, s’impriment dans le cerveau et sont au sens propre inoubliable. Amusez vous à mettre les premières secondes du thème principal ou de la musique des combats et vous repérerez immédiatement qui a joué à Golden Sun. Seul problème, les haut-parleurs de la console étant ce qu’ils sont, les musiques payent leur qualité en faisant diablement souffrir ces derniers. Mais avec des écouteurs sur les oreilles, elles se révèlent fantastiques. Le thème des combats, s’il devient fatiguant au bout de 25 heures de jeu, leur donnent une véritable dimension épique. Pour moi, la bande son de Golden Sun fait clairement partie des 10 bandes originales les plus marquantes du jeu vidéo de ces 15 dernières années et malgré le temps qui passe, restent très agréable à écouter.
Attrapez les tous !
Si Golden Sun reste un RPG finalement très classique par son scénario, ses enjeux et sa structure, il crée l’un des systèmes de combat les plus convaincants encore à ce jour. En effet, au delà des pouvoirs et attaques propres aux personnages, le joueur peut collecter des Djinns, petites créatures mystiques, durant son aventure qui soient vous rejoignent sans broncher, soit nécessitent d’êtres vaincues. Ces Djinns, représentant chacun un élément, s’associent selon la volonté du joueur aux différents personnages, changeant les statistiques, les pouvoirs hors combat et permettent une fois mis en attente de déclencher de spectaculaires invocations poussant la GBA dans ses derniers retranchements. En combat, les Djinns se révèlent également utiles hors invocation. En effet, ces petites bestioles disposent de deux états : liées, elles modifient les statistiques du personnage concerné et sont utilisables en combat avec divers sorts de dégâts directs, malus statistiques pour les ennemis, soins, ou encore protection. Une fois utilisés, les Djinns se mettent en attentes, prêts à se combiner par deux trois ou quatre pour déclencher des invocations de plus en plus puissantes. Toute la richesse des combats et des pouvoirs dépendent donc de la stratégie qu’adopte le joueur vis à vis des Djinns. Faut il mettre tous les Djinns de Vénus, donc de l’élémentaire à Vlad, ceux de Mars à Garet etc ou créer un mix avec un autre type pour disposer d’autres pouvoirs ? Au joueur de décider.
Un technique à tomber par terre
Le style dessin à un avantage non négligeable : il ne rame pas. Ainsi Golden Sun se compose d’éléments 3D dans des décors 2D très soignés quels que soient les environnements. Le titre est simple, mais extrêmement beau grâce à sa simplicité. Cet aspect de la technique n’est pas révolutionnaire, il surpasse légèrement ce qu’était capable de faire une SNES. C’est au niveau des effets 3D que le jeu démontre toute sa puissance et le talent des codeurs pour les intégrer dans une cartouche GBA. La carte du monde en 3D aliase énormément, mais durant les combats, chaque attaque dispose d’une animation propre en 3D époustouflante. Ainsi les développeurs ont su créer une jeu fin et coloré, agrémenté d’effets spéciaux très rares à l’époque sur la portable de Nintendo.
Bilan
Golden Sun est l’un de mes trois jeux favoris entre Red Dead Redemption et The Witcher 3 et reste à l’heure actuelle l’un des très bon RPG portables. Par son esthétique fine et colorée, ses effets spéciaux à tomber, un système de jeu riche et une durée de vie plus que convenable, il a très bien vieilli. 13 ans après sa sortie en Occident, son système de jeu et sa technique le rendent encore très jouable et ne fait pas mal au yeux, ce dont finalement peu de jeux peuvent se targuer. Je ne peux que vous conseiller de vous y mettre si vous ne l’avez jamais fait ou de vous y remettre si vous en avez l’occasion. Son seul véritable défaut étant d’être naïf, Golden Sun se pose encore aujourd’hui comme un must qu’il faut avoir fait si on aime les RPG.