À travers les années, nous avons vu plusieurs titres ayant comme point d’ancrage le personnage mythique du Predator. Issu tout d’abord du film culte du même nom de 1987, il a souvent été caractérisé dans des jeux vidéos. Toutefois, comme il arrive souvent avec les titres provenant d’un film, la plupart de ceux tournant autour du Prédateur étaient plutôt d’une faible qualité. Est-ce que le fait que Sony Interactive Entertainment ait chapeauté le projet amène Predator: Hunting Grounds dans la cour des jeux de qualité?
Fiche technique de Predator: Hunting Grounds
- Date de sortie : 24 avril 2020
- Style : Action / Jeu de tir
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : Illfonic
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur Playstation 4 et PC
- Testé sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 49,99 $ CA / 39,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
- À noter que l’éditeur n’influence aucunement notre processus d’évaluation
Être le chasseur ou la proie
Predator: Hunting Grounds est basé sur la prémisse du film original Predator qui est qu’un guerrier extraterrestre vient sur Terre pour chasser des humains. Ceux-ci deviennent des trophées de chasse. Dans le jeu, lorsque nous incarnons le Prédateur, notre but est d’éliminer le plus d’humains possible. De plus, si nous en sommes capables, faire une collection de ces derniers.
Que ce soit en parcourant les arbres, en se camouflant dans la jungle ou en utilisant notre vision thermique et notre impressionnant arsenal d’armes, incarner le Prédateur est très intéressant. Étant physiquement très puissant, nous pouvons jouer notre chasseur de plusieurs façons. En effet, la plupart des types de joueurs pourront trouver leur compte avec le Prédateur. Nous pouvons autant y aller de façon plus furtive que plus agressive.
En contrepartie, nous pouvons également incarner les proies. Celles-ci sont un commando (ou fireteam) paramilitaire envoyé dans la jungle d’Amérique du Sud pour remplir des objectifs bien précis. Par exemple, démanteler un cartel de drogue. Par moment, on peut sentir la même atmosphère retrouvée au début du film lorsque Arnold Schwarzenegger débarque d’hélicoptère avec son équipe. Ce dernier doit parcourir une jungle étouffante pour retrouver un autre commando disparu.
Pendant que nous tâchons de remplir nos objectifs paramilitaires, un certain Prédateur veille et essaie de remplir son objectif: nous éliminer. Le double instinct de survie est assez prenant car nous devons toujours être à l’affut de notre environnement. Nous pouvons être pris à partie tant par des ennemis humains qu’un guerrier extraterrestre pratiquement invincible. Par contre, il faut noter que les autres humains, controlés par l’ordinateur, ont une intelligence artificielle complètement nulle.
Que du multijoueur
Si vous rêviez d’un remake du film en jeu ou que vous vouliez avoir un scénario dans Predator: Hunting Grounds, vous serez très déçus. Le jeu ne contient que du multijoueur. La seule section où nous ne sommes pas connectés avec d’autres utilisateurs est pour un court tutoriel d’apprendre à jouer le Prédateur.
Sinon, tout le titre se joue en partie rapide contre d’autres joueurs. Comme expliqué plus tôt, nous avons le choix de faire partie d’une fireteam de quatre joueurs ou incarner le Prédateur dans des matches 1 vs 4. Si vous voulez embarquer plus rapidement dans le jeu, je vous suggère le commando humain. Il peut être long de trouver un match ou la position du chasseur sera disponible. Lors des premiers jours de la sortie du jeu, il n’était pas rare d’attendre une bonne minute pour jouer la fireteam. Cela s’allongeait à plus de 5 minutes pour être le Prédateur.
Pour suivre la vague
Personnellement, outre le fait qu’on puisse incarner le Prédateur, Hunting Grounds m’a plutôt déçu dans son originalité. En effet, on dirait un amalgame de tout ce qui se fait actuellement dans les jeux multijoueurs populaires sans arriver à se démarquer dans rien. Ce n’est pas un mauvais jeu, juste que ça ne justifie pas le prix de vente. Certains jeux gratuits me semblent plus complets que Predator: Hunting Grounds.
Il est certain que le côté coopératif du jeu lorsque nous sommes en fireteam est quelque peu différent de ce qu’on trouve dans les jeux populaires. Cela dit les objectifs sont tellement sans saveur qu’encore une fois, rien n’est inoubliable.
Ce que Illfonic tente de faire pour nous garder accroché au jeu est d’utiliser une échelle de progression qui débloque plusieurs éléments tant au niveau de la fireteam que du Prédateur. Plus nous jouons, plus nous accumulons de l’expérience et des Loot Box. L’expérience permet de débloquer de nouvelles armes et classes de personnages. Pour ce qui est des Loot Box, nous récoltons des éléments de personnalisation de personnage basés sur un système de rareté. Encore une fois, rien de nouveau et d’original ici.
D’un point de vue technique
Quand je regardais les captures d’écran et les différentes bandes annonces de Predator: Hunting Grounds, j’avais vraiment l’impression que nous pourrions avoir une recréation de l’univers du film des années 80. Tristement, visuellement, c’est complètement raté. Est-ce que c’est parce que j’ai fait mon test sur une PlayStation 4 de première génération? Cela étant dit, les textures sont si faibles et la présence d’artéfacts visuels rendent la jungle très peu réaliste. Les personnages de la fireteam sont également très génériques. On dirait que tout le temps a été consacré à modéliser le Prédateur et ses différents costumes et masques. Et, encore là, les textures en jeu ne sont pas terribles. C’est d’autant plus agaçant avec les énormes latences présentes lors des parties.
Pour ce qui est de la prise en main, lorsque nous jouons humain, les contrôles répondent bien comme un jeu de tir moderne devrait. Du côté du Prédateur, ce n’est pas toujours aussi évident. Ce dernier se contrôle à la troisième personne et ses mouvements sont parfois erratiques. Notamment, lorsque je voyageais d’arbres en arbres, il n’était pas rare que je prenne pas le mauvais chemin. Tout de même, avec un peu de pratique, l’expérience est quand même intéressante.
Finalement, un des points forts de Predator: Hunting Grounds est sa musique. En effet, à elle seule, elle permet de retourner dans le film culte Predator. Elle permet de nous rentrer dans cet univers et augmente le sentiment d’être le chasseur ou la proie. Est-ce parce que je suis un amateur du film original mais la musique m’a permis d’entrer un peu plus dans le jeu.
Verdict
Bien que j’aurais aimé que mes appréhensions ne soient pas fondées sur le fait que les jeux provenant de films étaient souvent moins bien ficelés que ceux ayant une histoire totalement inventée par leur développeur, Predator: Hunting Grounds n’y est pas parvenu. Il n’est pas un mauvais titre mais ne révolutionne en rien le genre. En fait, d’autres jeux multijoueurs actuels le supplantent pratiquement dans toutes les catégories et certains sont gratuits.
Si ce n’était pas que jouer le Prédateur peut être satisfaisant et qu’il s’agit d’un personnage culte, probablement qu’on aurait peu de raison de jouer à Hunting Grounds. Les défauts techniques, qu’ils soient visuels, de connexion ou de contrôles, sont agaçants et nous font demander si le titre était vraiment prêt à sortir. Peut-être que certaines mises à jour pourront en régler une partie. Par contre, sera-t-il trop tard?