[Opinion] Le temps d’un héros

Il y a 25 ans, durant la veille de Noël, j’attendais patiemment (mais pas vraiment) l’arrivée de mes parents qui chantaient à la messe de minuit à l’église St-Nom-De-Jésus. On nous donnait le choix, soit on y allait ensemble ou on se soumettait à la torture de regarder la pile de cadeaux sous le sapin. Vous pouvez rapidement deviner quelle option était prise, le temps est une drôle de bibitte quand tu as 12 ans…

Puis vient l’heure divine du déballage de cadeaux. Mes parents me donnent une boîte qui avait la dimension de celle d’une cassette de Nintendo 64 et s’ensuit un déballage borderline sauvage suivi d’une déception initiale… J’avais demandé à mes parents Diddy Kong Racing, qui était un jeu que je jouais religieusement au centre des jeunes et que j’avais énormément de plaisir à y jouer. À la place, j’avais sur la boîte un drôle d’elfe avec une tuque verte et son arc plutôt cool. Cet “elfe”, en passant, allait définir un gros morceau de ma vie et l’aventure que j’allais vivre avec.

J’avais reçu The Legend of Zelda: Ocarina of Time, un jeu en 1998 qui avait fait rupture de stock partout. Avant la venue des magasins en ligne et des robots scalpers, c’était encore courant de trouver un magasin qui avait peut-être une ou deux copies qui traînaient. Ma mère était armée de patience et avait fait plusieurs magasins pour finalement sécuriser une copie.

En passant maman, parce que je sais que tu vas lire ce texte, tu ne sais juste pas à quel point tu as changé ma vie avec ça. 

Quand je dis qu’Ocarina of Time à changer ma vie, c’est que c’est à cause de ce jeu que j’ai découvert mon amour pour le médiéval fantastique et surtout, le coup de pouce que j’avais besoin pour découvrir Donjon Dragons, le seigneur des anneaux et tout pleins d’autres choses incroyables. On parle souvent d’un moment qui va définir le chemin d’une personne durant la préadolescence / l’adolescence… Ben moi, c’était le moment que je me suis complètement donné, corps et âme, pour ce héros de Zelda.

Le jeu pour moi a été la découverte de tellement de grosses choses. D’une part, parce que je suis pas mal peureux de tout ce qui touche au mort-vivant. Lorsqu’on découvre que la nuit, dans les champs d’Hyrules, on se fait attaquer par des Stalkids et que j’avais manqué mon opportunité de retourner en ville, vous auriez dû voir ma face.

Cette première nuit de terreur, j’ai trouvé refuge au Lon Lon Ranch en plein milieu de la carte et c’est là que j’ai commencé à porter attention à tous les personnages, tous aussi marquants les uns que les autres. Malon, Talon, le bien frustré Ingo et la petite fille qui chante la chanson de sa défunte mère au milieu de la ferme. Toute une introduction!

Des anecdotes par rapport au jeu, je pourrais en écrire un livre, de chaque moment magique que le jeu m’a fait vivre. L’horreur de voir mon progrès dans le temple d’eau mis à néant parce que Link a eu une crise du verglas et que j’ai abandonné pendant quelques semaines le jeu, par frustration.

Ce jeu là, pour moi, c’est probablement la pièce de divertissement ludique la plus importante. Historiquement, pour plusieurs, c’est encore l’ultime Zelda. Il n’y en a pas d’autres qui ont réussi à atteindre ce niveau de brillance (j’ai difficilement admis que Breath of the Wild était le nouveau roi à cet égard). J’ai probablement le biais d’un petit gars de 12 ans qui a vécu ces expériences comme si c’était lui, le héros. Que l’aventure du héros du temps, par-dessus tout, c’était son aventure à lui.

Quand on regarde ça… 25 ans plus tard, je ne peux pas m’empêcher de sourire parce que ce genre de moment magique, je le souhaite à tout le monde et surtout à mes enfants. Parce que je pense sérieusement que tout le monde a besoin de vivre le temps d’un héros.

Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez découvrir The Legend of Zelda: Ocarina of Time via le service Nintendo Switch Online + Ensemble Additionnel.