Un professeur du lycée est arrêté pour avoir couché avec une de ses étudiantes et d’avoir filmé la scène. Une rumeur se crée… ce serait Hitomi qui aurait couché avec le professeur. Elle le nie haut et fort, mais les rumeurs ne font que s’accentuer. La vraie nature humaine se révèle puisque la jeune étudiante commence à se faire intimider par ses collègues de classe. Les rumeurs et l’intimidation envers Hitomi atteignent un sommet inégalable.
Fiche technique
- Titre original : 飢えたライオン (Ueta Raion)
- Date de sortie : 27 octobre 2017 (Japon) | 30 juin 2018 (NYAFF)
- Réalisé par : Ogata Takaomi
- Scénario par : Ogata Takaomi
- Acteurs : Matsubayashi Urara, Mizuishi Atomu, Tsutsui Mariko, Takenaka Naoto
- Genre : Drame
- Durée : 78 min
- Classement : Non classé
- Pays d’origine : Japon
- Langue : Japonais (sous-titre en anglais)
- NYAFF 2018 : https://www.nyaff.org/nyaff18/films/the-hungry-lion
The Hungry Lion sera présenté le samedi 30 juin à 14 h 45 au Walter Reade Theater dans le cadre du New York Asian Film Festival. Le réalisateur Ogata Takaomi sera présent pour la projection afin de répondre à une séance Q&A.
Quand j’ai vu la bande-annonce de The Hungry Lion, je dois dire que ça avait légèrement piqué ma curiosité même si je n’étais pas convaincu que c’est essentiel à voir. Je me suis trompé! C’est tellement un film qui m’est rentré dedans violemment par son sujet très actuel et très brutal.
Intimidation et rumeurs
Le thème principal du film est les fausses rumeurs qui sont créées de manière volontaire afin de blesser et même détruire quelqu’un. On ajoute ce thème à un environnement scolaire et c’est le parfait exemple de ce qu’est l’intimidation et les effets néfastes que cela peut avoir.
L’imaginaire fertile des gens peut être une bonne chose dans certains contextes, mais dans celui qui est présenté dans The Hungry Lion, c’est sans doute la pire des choses qui peut exister. Le film démontre comment les jeunes êtres humains peuvent être horribles les uns envers les autres. Et c’est justement ce qui m’est rentré de plein fouet.
Les rumeurs et l’intimidation envers la jeune Hitomi commence de manière assez légère avant de la pousser à bout. On se doute rapidement du résultat final, mais c’est apporté très brutalement. OK, rien n’est visuel puisque ça joue sur l’imaginaire du spectateur et c’est le charme de ce film.
Une pression sociale
Tout ce que vit la jeune étudiante est amplifié par une pression sociale. Que ce soit les amis, la famille, le petit ami ou les figures d’autorité (directeur d’école, professeurs et même la police) qui ne la croient pas, comment fait-on pour se sortir de cette situation? Il y a une scène qui est aberrante où un discours est tenu à la suite d’un événement tragique, mais cettedite personne d’autorité n’a rien fait pour l’empêcher. C’est assez horrible, voire fâchant… et j’ai crié intérieurement « BULLSHIT » à cette scène.
Cette pression est aussi accentuée par les réseaux sociaux et par le traitement des médias qui s’empare de l’histoire. Les médias ont aussi une source de harcèlement pour ceux qui sont touchés par des événements tragiques comme celui d’Hitomi. Le film fait une belle critique sociale de notre vie moderne.
Une réalisation rapide
Le film The Hungry Lion est construit avec de courtes scènes qui durent entre 10 secondes et peut-être 3 minutes. Au début, je ne comprenais pas trop l’objectif de présenter ce film. Néanmoins, j’ai rapidement compris que le film nous est présenté à la vitesse que les rumeurs se répandent.
Les plans sont toujours fixes avec un fondu au noir. Parfois, il y a de légers mouvements horizontaux (très rare). Et quelquefois, on se retrouve dans des moments plus intimes où la caméra se transforme en téléphone (exemple : les sextapes). Ces différents plans apportent énormément aux propos du film puisque l’on devient observateur des rumeurs (plans fixes) et de ces moments intimes (caméra de téléphone).
La réalisation n’est pas toujours parfaite puisqu’il y a une ou deux scènes où l’on peut voir l’éclairage utilisé (reflets dans le miroir). Au moins, ça ne dénature pas les propos du film. Aussi, on peut se rendre compte que les scènes sont tournées à la va-vite dans la ville et en prenant les passants comme des figurants.
Une des forces de la réalisation, c’est le choix de l’actrice principale. Matsubayashi Urara qui incarne Hitomi est totalement sublime dans son malheur. On y croit grandement et on souffre avec elle!
The Hungry Lion à voir
Pour moi, The Hungry Lion est le genre de film que tout le monde devrait voir, surtout à l’adolescence où l’intimidation frappe et se répand sur beaucoup de jeunes.
Comme je le mentionnais au début, ce film avait légèrement piqué ma curiosité. Il s’avère que j’ai été grandement surpris par la brutalité imaginaire de ce film. C’est assez choquant comme film et c’est sans doute sa beauté cruelle. Même si le film ne dure que 78 minutes, c’est une histoire remplie de vérités qui frappent. À voir!