Test de la Moto 360 Sport : la montre connectée sportive qui peine à convaincre

Après une première version de Moto 360 considérée par beaucoup comme la référence des montres connectées sous Android Wear, beaucoup attendaient la seconde génération du produit avec impatience. Motorola a ainsi lancé non pas une mais deux versions de sa montre, dont une dédiée aux sportifs. Nous avons pu essayer la Moto 360 Sport durant une dizaine de jours, le temps de vous proposer un retour détaillé.

Moto 360 Debut Activite

Design

Dès les premières secondes, il est clair que la Moto 360 Sport n’est pas faite pour tout le monde : avec un bracelet en silicone et un design beaucoup plus plastique, la montre fait beaucoup moins classe et haut de gamme que le modèle régulier. On retrouve en effet un bracelet en silicone doux résistant à l’eau et à la sueur, ce qui ravira les sportifs. En revanche, dès les premières minutes on se rend compte que celui-ci est un véritable aimant à poussières et qu’il est très difficile de le nettoyer. C’est particulièrement frustrant lorsqu’il s’agit du premier contact avec le produit.

Au niveau de la montre en elle même, avec des dimensions de 45 x 45 x 11.5 mm on est très proche de la Moto 360 classique de 42mm. L’écran est également de taille identique, avec 1,37 pouces et il recouvre la quasi totalité de la face avant, tandis qu’on retrouve un seul bouton, sur le côté droit du boitier. L’ensemble reste certifié IP67, soit une résistance à 1 mètre d’eau durant 30 minutes. On aurait pu s’attendre à une certification plus élevée pour un modèle destiné aux sportifs, il ne faudra donc pas s’en servir lors d’une séance de natation.

Le design de la Moto 360 Sport n’est donc clairement pas son élément différenciateur, rendant l’objet plutôt classique et lui donnant un aspect qui n’est pas forcément à la hauteur de son prix, identique à celui du modèle classique fabriqué avec des matériaux plus nobles. Il s’agit donc d’une montre que l’on portera pour le sport et éventuellement lors de certaines activités quotidiennes, mais pas avec une tenue habillé pour le travail, par exemple.

Connectivité

La Moto 360 sport réserve une belle surprise au niveau de la connectivité, puisqu’en plus des classiques Bluetooth 4.0 LE, Wi-Fi 802.11 b/g et capteur de rythme cardiaque, on retrouve un GPS embarqué. Il s’agit ici de la principale différence entre les deux modèles de Moto 360, puisqu’il n’est pas nécessaire avec celui-ci d’emporter son téléphone pour bénéficier d’un suivi précis de l’activité sur une carte. La distance est également calculée par le GPS, en plus des données de mouvements, ce qui rend la mesure plus précise.

Dans les faits, le GPS est très fonctionnel et a permis de retracer mon parcours de manière précise sans avoir de téléphone cellulaire connecté à la montre. À titre de comparaison, j’avais pris un deuxième téléphone qui traçait le parcours et sur une distance de 2km, la différence entre les deux appareils était de moins de 50 mètres. Il s’agit donc d’un aspect que les sportifs qui n’aiment pas trainer leur téléphone lors de leurs activités apprécieront fortement.

Moto 360 Noire

Écran

L’écran embarqué sur la Moto 360 Sport a une taille de 1,37 pouces avec une résolution de 360 x 325 pixels, soit une densité de 263 ppi. Motorola indique qu’il s’agit d’un affichage « Anylight Display », supposé pouvoir être vu dans n’importe quelles conditions, y compris en plein soleil. Pour cela, l’écran combine un affichage LCD rétroéclairé classique à une partie réflective, comme l’étaient certaines anciennes montres LCD. On obtient donc un affichage lisible en plein soleil, mais qui fait moins ressortir les couleurs dans cet usage.

Les angles de visions sont également assez limités, faisant en sorte que l’écran apparaît très vite délavé. Il est évident que sur une montre de sport, cela ne serait pas réellement gênant, mais sur une montre qui se veut à la fois sportive et connectée pour la vie quotidienne, on peut être déçu.

L’écran de la Moto 360 n’est donc pas mauvais, et il suffit largement pour une utilisation sportive, mais lorsque l’on a eu la chance d’utiliser une Gear S2 de Samsung, une Huawei Watch ou encore une Watch Urbane de LG, on ne peut s’empêcher de trouver l’écran de la Moto 360 fade en comparaison.

Moto-360-Sport-Anylight

Performances de la Moto 360 Sport

Impressionner au niveau des performances est toujours très difficile pour un produit Android Wear, tant le système est similaire sur les différents modèles et relativement bien optimisé. Le premier modèle de la Moto 360 avait cependant déçu avec un processeur Texas Instruments limité et vieillissant, qui avait fait en sorte que les mises à jour du système de Google avait rapidement donné un coup de vieux au produit.

Motorola a pour sa version sport, comme pour la seconde édition de sa Moto 360 classique, décidé de faire comme la plupart de ses concurrents et opter pour un Snapdragon 400 quadri-coeur de 1,2 GHz. La montre embarque également 4GB de stockage et 512 Mb de RAM.

En usage quotidien, l’interface est donc fluide, sans ralentissements majeurs à noter. Seul l’accès au menu des paramètres est parfois un peu long, mais dans l’ensemble l’expérience est bien meilleure que sur le modèle de l’année précédente. Bien évidemment, le fait qu’Android Wear ne permette pas de mode multi-tâches évolué fait en sorte que le processeur s’en sort plutôt bien et n’est jamais réellement mis à rude épreuve.

Moto Body, l’application de gestion sportive

L’application Moto Body fournie par Motorola pour utiliser la Moto 360 est très agréable à utiliser. Elle est claire, a un design moderne et permet de retrouver facilement les informations recueillies. On retrouve ainsi en un coup d’oeil le nombre de pas effectués, les calories brulées ainsi que la durée d’activité durant la journée. Il est également très facile de s’établir des objectifs ou encore de visualiser les parcours enregistrés par le GPS de la montre afin d’obtenir des statistiques encore plus précises telles que la fréquence cardiaque, la vitesse moyenne ou encore les calories moyennes.

Il est également possible de partager les données recueillies avec des applications tierces, pour les amateurs de Fitbit, Strava, Mapmy, Under Armour Record ou autres Google fit par exemple. L’application n’a donc rien d’exceptionnel par rapport à certaines solutions concurrentes, mais de voir que le tout fonctionne très bien est agréable. On regrettera en revanche le fait que la seule activité possible avec le logiciel soit la course à pieds. Il est bien évidemment possible d’utiliser l’application pour de la marche, mais les autres sports ne sont pas prévus et n’offriront donc pas de statistiques précises pour le moment, ce qui est bien dommage.

Autonomie

Ajouter des fonctionnalités sans augmenter la capacité de la batterie n’est jamais vraiment bon signe. C’est le choix qu’a fait Motorola en ajoutant une puce GPS, plutôt gourmande en énergie, sans pour autant changer la batterie de 300 mAh. La fiche technique du produit est d’ailleurs assez claire à ce niveau : de  »jusqu’à 36 heures en usage mixte » pour la Moto 360 de deuxième génération, on passe à  »jusqu’à 24 heures » pour la version sport.

Dans les faits, l’autonomie de la Moto 360 en version sport n’est vraiment pas glorieuse. J’ai eu beaucoup de mal à tenir une journée en utilisation classique, même sans utilisation des fonctionnalités sportives. J’ai cru à un problème de paramétrage et ai donc tenté de l’associer à un autre téléphone mais le résultat a été malheureusement le même. Il s’agit donc d’une point faible par rapport à d’autres produits concurrents que sont la LG Watch Urbane ou encore la Huawei watch.

La situation est encore pire lorsque l’on utilise la montre pour un usage sportif. En utilisant le GPS pour suivre mes pas, sans embarquer le téléphone avec moi, je suis venu à bout de la batterie en moins de 4 heures, ce qui est très décevant. Un usage pour de la course sera donc envisageable, mais pas pour de la randonnée qui dure toute une journée par exemple. L’un des principaux intérêts de la montre s’envole donc malheureusement.

Moto-360-Interface-Course

Au niveau de la charge, on retrouve exactement le même principe que sur les autres Moto 360, avec un chargeur sans fil sur lequel on pose le produit pour le recharger. L’avantage est qu’il n’y a donc aucun contact métallique pour le rechargement, ce qui est appréciable. Il faut en revanche prendre le chargeur avec soi si on souhaite pouvoir brancher la montre, à la différence de certains produits concurrents de Sony ou Alcatel par exemple.

Conclusion

Difficile de recommander la Moto 360, tant elle a du potentiel mal exploité. Le produit est en effet privé du design réussi des autres Moto 360 pour la rendre adaptée à un usage sportif, mais cet usage est rendu très difficile par une autonomie désastreuse. C’est d’autant plus dommage que le logiciel qui accompagne le produit est très bien pensé et très agréable à utiliser.

On en arrive donc finalement à se dire qu’il vaut mieux investir dans un bracelet sportif dédié, et faire son choix de montre intelligente pour un usage plus classique, puisque le produit de Motorola essaie ici de faire les deux sans pour autant parvenir à être efficace ni dans l’une, ni dans l’autre des fonctionnalités. La Moto 360 Sport est disponible au Canada chez Telus, pour 379$. On peut également la trouver en France à 299 euros.

Test de la Moto 360 Sport : la montre connectée sportive qui peine à convaincre
"La Moto 360 Sport peine à convaincre sur un marché où il existe des produits bien plus convaincants au même prix, y compris du même manufacturier."
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