Dès les 30 premières secondes de jeu, je sais déjà que je tiens quelque chose d’excellent. Le concept initial de Carrion est simple; nous incarnons une “chose” terrible qui est sous analyse dans un laboratoire sous-terrain bien louche. En moins de temps qu’il ne le faut pour dire “Uh oh!” notre avatar de destruction est libéré et il est temps de sortir de notre enclos.
Fiche Technique de Carrion
- Date de sortie : 23 juillet 2020
- Style : Action, Aventure, Horreur
- Classement ESRB/PEGI : Mature / 18
- Développeur : Phobia Game Studio
- Éditeur : Devolver Digital
- Langue d’exploitation : Français disponible
- Disponible sur PC, Xbox One, Playstation 4 et Nintendo Switch
- Testé sur Steam
- Prix lors du test : 22,79$ CAD (Steam) / 19,99€
- Site Officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
- À noter que l’éditeur n’influence pas notre processus d’évaluation
Un jeu intuitif
Les contrôles de Carrion sont simples. Clic gauche pour se diriger vers une direction, clic droit pour interagir avec un objet (ou manger un humain). Les contrôles ne sont pas précis, mais plutôt un guide qui dirige la créature dans la direction désirée. Cette méthode de déplacement m’inquiétait un peu, mais quelques instants suffirent pour me convaincre que c’était pour le mieux.
La prémisse du jeu est assez intéressante, en jouant littéralement le « méchant ». Oui quelques jeux l’ont déjà fait, notamment Day by Daylight, mais peu de jeux réussissent à amener l’ambiance et l’impact terrifiant de notre créature comme Carrion le fait.
Le jeu est un “metroidvania” où nous incarnons la terrible créature des films de science-fiction. Plus nous dévorons de masse biologique (lire ici, des humains) plus nous prenons en taille.
Qui dit Metroidvania dit acquérir de nouvelles habiletés! Celles-ci nous permettront d’interagir avec notre environnement afin d’atteindre de nouveaux endroits, et pourront même nous être utiles en combat. La première mutation de notre boule de chair ambulante est un tentacule muni d’une toile. Celle-ci nous permet d’immobiliser les humains armés, ou activer des leviers derrière des obstacles trop minces pour se faufiler au complet. En prenant plus de masse, il est possible d’obtenir de nouvelles compétences au détriment de nos précédentes. Il faudra laisser une partie de notre biomasse derrière parfois afin de retrouver de vieilles habiletés.
Ambiance et horreur
Vous ne vivrez rien d’unique ou de bien surprenant avec l’histoire de Carrion, mais l’ambiance réussit néanmoins à faire sentir la tension. Le choix musical et d’éclairage s’en assure. La musique, un bourdonnement sourd parfois lorsque la tension atteint son paroxysme me rend nerveux, alors que le réel danger dans ce jeu, c’est moi-même qui l’incarne. Le choix de la palette d’éclairage et des couleurs ambiantes nous offre un environnement sombre, mais les différentes zones ont leurs propres saveurs visuelles.
Combats
Carrion nous fait jouer une abomination rampante, et à travers plusieurs mutations nous obtenons un arsenal impressionnant de méthodes afin de nettoyer une pièce des vilains humains. Certaines pièces sont très bien défendues, avec des soldats portant des lance-flammes et bien pires encore. Presque toutes les pièces patrouillées par des soldats offrent différents passages ou canalisations afin de déterminer la méthode pour en prendre le contrôle. Êtes-vous suffisamment doué pour simplement foncer et tout détruire? Ou préférez-vous passer par les canalisations et empaler chacune de vos proies les unes après les autres? Peut-être aimez-vous jouer avec votre repas et y aller doucement? C’est votre choix.
Amplement de défi
Bien que nous incarnions une dangereuse entité semblant être née pour le carnage, les humains qui peuplent le laboratoire ne sont pas que des scientifiques sans défense. Plusieurs systèmes automatisés s’en prendront a vous dans Carrion, et des gardes solidement armures demande une stratégie un peu plus vicieuse. Se faufiler dans les petits tunnels, y laisser un peu de notre masse pour les enchevêtrer de nos toiles puis foncer pour dévorer nos proies sont des stratégies que j’ai dû utiliser là où la force brute ne le permettait pas.
Durée
Le jeu n’est pas très long. Tout en étant perdu vers la fin, avant de terminer le jeu, et en chassant toutes les mutations optionnelles, j’ai pris moins de 8 heures avant de le terminer. Mais même si le jeu peut sembler court, il est bien chargé de contenu. Nous avons constamment de nouvelles compétences, nouvelles zones à explorer, de nouveaux ennemis à combattre. Plusieurs combats m’ont fait recommencer certaines sections 5 ou 6 fois me forçant à prendre le temps d’analyser mon approche. Le rythme de Carrion est selon moi impeccable. Et la fin, lorsqu’elle arrive, est satisfaisante. J’étais un peu déçu, d’avoir déjà terminé, mais il ne m’a pas laissé sur ma faim.
Level Design et Mutations
Malheureusement, bien que j’ai bien aimé chacune des locations, la navigation entre elle n’est pas incroyable. L’exploration dans Carrion est assez simple. J’ai utilisé le terme Metroidvania plus tôt, mais le jeu n’a pas de carte. Sans carte, me direz-vous, il faudra prendre beaucoup de notes! Non, ce n’est pas nécessaire. Bien que le jeu nous offre constamment de nouvelles habiletés afin de retourner sur nos pas et déverrouiller de nouveaux passages, nous n’avons pas besoin d’utiliser notre mémoire, car le jeu nous amène par lui-même rapidement vers la nouvelle zone.
Si vous désirez obtenir toutes les mutations optionnelles, c’est un cauchemar en soi. Sans carte pour se diriger, vous devrez trouver les zones précédentes et vous fier aux panneaux indiquant si la zone a été explorée au complet. Mais même si vous faites cela, vous ne pourrez peut-être pas débloquer les mutations avec votre nouveau pouvoir, il faudra possiblement revenir lorsque vous aurez vos dernières mutations obligatoires.
Et malheureusement, à ce moment, les améliorations optionnelles ne sont rien qui sera utile pour ce qui reste du jeu. Si vous désirez obtenir tous les “succès” liés au jeu, n’hésitez pas à le faire, mais si ce n’est pas votre intérêt… l’exploration ne sera pas réellement récompensée.
Aussi, à la toute fin, j’ai été interrompu par ma conjointe pendant trois secondes, me faisant manquer la très courte cinématique indiquant les dernières portes ouvertes. Puisqu’il n’y a pas de carte ou de moyens de revoir des animations passées, j’ai dû me perdre pendant trente à quarante-cinq minutes avant de finalement trouver la zone finale. Ce n’était pas si évident.
Verdict
Même si quelques défauts d’utilité des améliorations et la linéarité de l’exploration (sauf à la toute fin) pourraient nuire à l’appréciation de Carrion, je suis d’avis que ce jeu est excellent et devrait être joué par tous ceux qui apprécieront les divers images et vidéos du jeu peuplant cet article. Il m’a rendu nerveux, excité, frustré, mais surtout émerveillé par l’ambiance et le ludisme qu’est d’être une véritable créature de film d’horreur.
Au moment de l’écriture de cet article, le jeu est disponible sur le Xbox Game Pass, alors si vous êtes un utilisateur de ce service je vous encourage fortement à l’essayer!