Critique de The Boys Saison 4 sur Prime Video

Eric Kripke poursuit son adaptation de l’univers de Garth Ennis avec The Boys Saison 4 qui a commencé tout récemment sur Prime Video. C’est ma série préférée sur le service d’Amazon depuis ses débuts en 2019. Sa force est sans aucun doute son côté satirique et le fait que les créateurs n’hésitent pas à miser sur du contenu très mature. The Boys; c’est sanglant à souhait, très vulgaire et même trop graphique par moment, mais c’est aussi drôle et brillamment écrit. D’une saison à l’autre, les enjeux sont rehaussés et la folie du scénario de plus en plus poussée. Les trois premiers épisodes sont déjà disponibles, mais j’ai vu toute la saison et voici mes impressions sans divulgâcheurs.

Fiche Technique de The Boys Saison 4

The Boys Saison 4

Date de Sortie : 13 juin au 18 juillet 2024
Plateforme : Amazon Prime Video
Création : Eric Kripke
Production : Seth Rogen, Evan Goldberg, James Weaver, Neal H. Moritz, Pavun Shetty, Phil Sgriccia, Michaela Starr, Paul Gellong, David Reed, Meredith Glynn, Judalina Neira, Ken F. Levin et Jason Netter
Acteurs principaux : Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr, Erin Moriarty, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Chace Crawford, Tomer Capone, Karen Fukuhara, Colby Minifie, Claudia Doumit, Cameron Crovetti, Susan Heyward, Valorie Curry, Jeffrey Dean Morgan
Production : Sony Pictures Television, Kripke Entreprises, Original Film, Point Grey, Kickstart Entertainment et KFL Nightsky Productions
Genre : Action, Drame, Satire, Superhéros, Comédie Noire
Durée : 8 épisodes d’environ 1 heure

Une saison plus sombre pour le groupe

Suivant les événements de la 3e saison, ça ne va pas très bien pour The Boys. Hughie, MM, Kimiko et Frenchie se sont détachés de Billy. Ils en ont assez de son approche très anarchique et le fait qu’il ne les implique pas dans ses décisions. Entretemps, Annie tente de mettre son personnage de Starlight de côté et Homelander fait face à son vieillissement. Sur un plan plus large, la population est très divisée sur la place des supes dans le paysage politique. Et, parlant de politique, Victoria Neuman est plus proche que jamais de la présidence, alors qu’elle et Robert Singer ont été élus. Bref, les enjeux sont plus grands que jamais.

J’ai apprécié l’histoire de la 4e saison dans son ensemble même si ce n’est pas aussi intense que la dernière. On explore la plupart des personnages clés encore plus en profondeur en visitant leur passé ou en les voyant interagir avec leur proche. Il y a plusieurs questions que l’on se pose depuis la première saison qui sont enfin répondues ici. De plus, ils sont plus que jamais confronté à leurs faiblesses individuelles, ce qui les déséquilibres dans leur combat.

Néanmoins, je dois dire que c’est aussi la saison la plus faible. On roule beaucoup sur les mêmes blagues qui n’ont pas le même impact la 2e fois. Homelander et son obsession pour le lait maternel ou The Deep et son amour des pieuvres en sont des exemples. C’est dommage qu’il y ait si peu de nouvelles blagues du genre pour faire rire l’audience. D’autre part, le groupe fait plusieurs erreurs de parcours, ce qui fait en sorte qu’ils ont souvent l’air d’amateurs. Ils perdent un peu de crédibilité et on s’attache un peu moins à eux.

De nouveaux acteurs

Puis, j’adore Jeffrey Dean Morgan depuis sa première scène dans The Walking Dead. J’anticipais donc sa venue dans l’univers autant que celle de Jensen Ackles dans la précédente. Malheureusement, j’ai trouvé qu’il avait été un peu mal utilisé. Son rôle est plutôt secondaire et ses présences sont courtes et peu nombreuses. Je comprends qu’il fait partie d’une tournure inattendue dans l’histoire, mais j’aurais aimé qu’il fasse autre chose. En espérant qu’il sera dans un spin-off à la Gen V dans un avenir pas trop éloigné. D’ailleurs, ça l’empêche un peu de briller et de mettre de l’avant tout son talent.

Un autre personnage que j’ai beaucoup plus apprécié et envers lequel je n’avais aucune attente au début, c’est Sister Sage. Homelander la recrute pour son cerveau comme elle est vue comme l’humain le plus intelligent de la planète. Elle vient aussi bien combler le groupe des seven qui commençait à se faire un peu mince. C’est Susan Heyward, qu’on a aussi vu dans Orange is the New Black, qui incarne ce rôle. Elle incarne parfaitement son rôle puisqu’elle garde des allures et une attitude discrète, mais elle est très brillante. Selon moi, c’est la découverte de la saison.

Sinon, l’autre nouvelle actrice qui fait sa place parmis le groupe d’Homelander est Valorie Curry alias Firecracker. Elle a une certain rivalité avec Starlight qui est vraiment intéressante, mais surtout elle incarne parfaitement la fanatique pro MAGA Homelander. Elle cherche désespérément son approbation et c’est franchement malsain. Vought se sert aussi beaucoup d’elle dans ses différentes propagandes comme à l’animation du Truth Channel (encore une référence directe à Trump et son entourage). Ainsi, l’actrice fait du bon boulot pour faire ressortir le côté détestable du personnage même si ce n’est pas une grande performance.

Antony Starr encore et toujours

Ensuite, si Susan Heyward a été la découverte de la saison, Antony Starr alias Homelander est encore et toujours la grande vedette. D’ailleurs, dans le plus récent épisode qui vient de sortir, on voit encore plus sa folie et c’est tout à fait brillant. Ce qui est fantastique, c’est qu’il s’ajuste parfaitement pour rentrer pleinement dans son personnage de plusieurs façons.

Premièrement, ses expressions sont toujours fortement exagérées et mettent bien l’accent sur sa personnalité ainsi que ses émotions. Il est aussi très bon pour ajuster son ton selon les humeurs du personnage ce qui le rend encore plus crédible dans le rôle. En plus, sa posture est le parfait complètement pour qu’on saisisse parfaitement le genre de personne qu’il est. Par exemple, la première fois qu’on le voit s’enlever un poil blanc, sans parler, on comprend exactement son état d’esprit. L’acteur a tous les talents du monde et j’espère qu’on va continuer de le voir dans cet univers et ailleurs après la finale.

Enfin, j’ai trouvé que les créateurs avaient fait du bon boulot pour mettre de l’avant clairement les liens entre son groupe et la droite américaine. La série n’hésite pas à employer le mot woke et à mettre de l’avant les extrémistes qu’on voit de l’autre côté de la frontière. Si certains doutaient encore du côté satirique de la série, c’est plus évident que jamais dans cette quatrième saison et c’est parfait comme ça.

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Verdict sur The Boys Saison 4

Pour conclure, The Boys Saison 4 est peut-être la plus faible de la série jusqu’à présent, mais ça reste un très bon divertissement. Si vous êtes déjà investi dans l’émission, je pense que vous allez apprécier le ton un peu différent de la saison. Ne vous méprenez pas, c’est toujours aussi vulgaire et graphique que les autres saisons, mais on est presque rendu habitué. On n’atteint pas non plus le niveau de la dernière saison qui était encore plus explicite niveau vulgarité. Enfin, j’ai l’impression que la saison met bien la table pour la cinquième qui sera la dernière et je serai définitivement au rendez-vous.

Critique de The Boys Saison 4 sur Prime Video
La réalisation
9
L'histoire
7.5
Le jeu des acteurs
9
Les effets spéciaux
8.5
Le plaisir durant le visionnement
7
8.2
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