Juin 1976, un vol d’Air France en partance de Tel-Aviv et à destination de Paris est détourné à la suite d’une escale à Athènes. Après un arrêt à Benghazi pour renflouer les réservoirs, l’avion a terminé son périple à Entebbe en Ouganda, qui à l’époque était dirigé par le dictateur Idi Amin. S’ensuivirent 6 jours de prise d’otage dans l’ancien terminal de l’aéroport principal d’Entebbe menant à une conclusion sanglante qui aura coûté la vie à 5 otages, 4 terroristes, 45 soldats ougandais et un soldat israélien, le grand frère de l’actuel premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu.
Fiche technique
- Titre original : 7 Days in Entebbe
- Titre français : Otages à Entebbe
- Date de sortie : 16 mars 2018 (Canada) | 25 avril 2018 (France)
- Réalisé par : José Padilha
- Scénario par : Gregory Burke
- Acteurs : Rosamund Pike, Daniel Brühl, Eddie Marsan, Ben Schnetzer, Lior Ashkenazi, Denis Ménochet
- Distributeur : Entract Films
- Genre : Action
- Durée : 107 min
- Classement : Général
- Pays d’origine : Royaume-Uni
- Langue : Anglais (aussi en français)
Les terroristes d’une nation sont les héros d’une autre
Sans trop tenter d’humaniser les terroristes qui ont pris d’assaut un vol d’Air France, afin de faire libérer des prisonniers politiques, mais surtout pour tenter de faire reconnaître au monde entier les différends entre Israël et la Palestine. Le film 7 jours à Entebbe nous balance sur une très fine ligne grise pour finalement nous ouvrir les yeux sur le fait que, depuis la reconnaissance de l’État d’Israël par les Nations Unies, les deux états n’ont que très rarement connu la paix et ils ne tentent toujours pas, à ce jour, de trouver un terrain d’entente.
7 jours à Entebbe nous présente l’histoire derrière cette triste semaine de 1976, de certains des moments qui ont poussé les deux Allemands à se joindre à ces événements, du calvaire qu’auront dû endurer les otages dans des conditions déplorables pendant plusieurs jours, jusqu’à l’hésitation du premier ministre israélien à intervenir de manière militaire dans un conflit extrêmement compliqué sur le plan politique.
Le film ne nous donne pas l’impression qu’un côté de la médaille est plus brillant que l’autre, ce qui en soi est un fait relativement difficile, car le conflit israélo-palestinien perdure depuis plusieurs années et les gens ont leur propre avis sur ce dernier. On ressent tout de même un penchant pro-israélien tentant de trouver la paix tout au long du film, ce qui est un peu perturbant, mais tout de même bien expliqué.
Des acteurs avec une touche d’humanité
Le film met en vedette Daniel Brühl et Rosamund Pike dans le rôle des deux révolutionnaires Allemands qui veulent changer le monde et sa perception du conflit israélo-palestinien. Certaines scènes font ressortir l’humanité de ces deux personnes qui ne veulent pas vraiment passer pour des nazis, mais qui souhaitent seulement faire entendre leur message de paix. Une scène en particulier transporte Brigitte Kuhlmann (Rosamund Pike) dans le terminal actif de l’aéroport d’Entebbe où tout semble être normal alors qu’à quelques centaines de mètres de là, une prise d’otage internationale est en cours. Cette scène est puissante pour plusieurs raisons et est extrêmement bien jouée par cette actrice qui est capable d’exprimer un détachement psychologique de manière particulièrement incroyable.
Comme quoi le monde continue de tourner, peu importe l’attention que n’importe quel conflit armé tente d’attirer sur une échelle internationale.
Une autre scène du film partage un moment important qui s’est réellement produit entre l’ingénieur de vol Jacques Le Moine et Wilfried Böse (Daniel Brüh), moment qui, au final, aura sauvé la vie à plusieurs otages.
La musique est très présente dans le film, particulièrement Echad Mi Yodea, une chanson habituellement chantée lors des fêtes de la Pâque juive. Cette chanson à vers cumulatifs montre bien l’augmentation de la pression ressentie par les personnages, mais aussi à quel point toute situation peut éventuellement cumuler à une résolution hâtive et violente plutôt que longue et en paix.
Au final, 7 jours à Entebbe n’est pas un film d’action sur « l’opération Thunderbolt », mais bien plus un regard sur une situation géopolitique instable depuis plus de 70 ans et qui n’a toujours pas été résolue.