Unfriended, le nouveau film des spécialistes du petit budget, Blumhouse Productions, ressemble davantage à une expérience sociale qu’à une narration réussie. Pour ceux qui ne connaissaient pas le concept du film, l’histoire est intégralement racontée via les réseaux sociaux : Facebook, Skype, Instagram… Unfriended se veut être un conte horrifique sensé nous mettre en garde à propos de ce monde moderne dans lequel on vit, où tout est enregistré, tout est répété. Bien qu’assez sympathique par moments, ce film est loin des standards du genre comme The Ring ou The Blair Witch Project.
La nuit de Blaire, incarnée par Shelly Hennig, commence de façon tout à fait normale. Elle se rend sur Skype pour discuter avec son petit ami Mitch (Moses Jacob Storm), va sur Facebook, écoute de la musique et papote avec ses amis. Peu de temps après, un utilisateur mystérieux se joint aux conversations de Blaire et ses amis. Ceci semble être lié à leur amie Laura qui a été poussée au suicide un an avant. Nous ne vous en dirons pas plus si jamais vous désirez voir le film.
Le film est tourné en temps-réel en une seule séquence et on aperçoit rapidement les faiblesses du concept : on ne voit que l’écran de l’ordinateur de Blaire. Très souvent, ceci est un avantage puisque cela instaure un climat de confiance qui peu à peu va se détériorer comme dans tout bon film d’horreur. De plus, les réseaux sociaux utilisés et les pages web visitées par Blaire nous sont tous familiers. Les sons d’un appel sur Skype, d’une notification Facebook sont au départ rassurants mais ensuite utilisés pour nous faire sursauter.
Le gros point fort du film est la manière dont les choses deviennent de plus en plus bizarres. Les amis croient d’abord en un bug informatique puis se rendent compte que quelqu’un se joue d’eux et enfin comprennent qu’une entité plus sinistre et mystique est aux commandes. Cette évolution dans la perception de l’horreur est plutôt bien amenée dans le film.
En revanche, dès que l’on comprend ce qui se passe, le reste du film devient beaucoup plus quelconque. La force maléfique pousse les amis à dévoiler les crasses qu’ils se sont mutuellement faites, à se demander si ce sont vraiment des amis à la base. Beaucoup de cris d’adolescents enragés, de clichés de troubles adolescents qui nuisent à la crédibilité et au plaisir pris par le spectateur.
Bien entendu, le message derrière le film est louable. Faites vraiment attention à ce que vous postez en ligne mais la situation est tellement surréaliste que c’est dur d’en tirer une conclusion applicable à nos vies. Je ne parle pas de l’aspect maléfique du film mais des relations entre les amis. Si vous faites ce genre de coups bas à chacun de vos amis (dénonciation, tromperie, humiliation), vous êtes vous-même un être maléfique. J’espère que vous êtes entourés de gens plus sains et moins déceptifs dans la vraie vie.
Conclusion
Le film, assez court, ne paie pas de mine. La première partie est plutôt intrigante mais malheureusement, la seconde est d’un ennui et d’un prévisible. Le concept est à la fois la grande force du film mais aussi sa plus grande faiblesse. La salle a plus rit que sursauté, ce qui n’est pas forcément une bonne chose dans un film d’horreur. A voir en DVD, chez soi, sur son ordinateur, ou pas.