The Boogeyman

Critique du film The Boogeyman par Rob Savage

On a tous déjà entendu une version du Croque-Mitaine; ce monstre qui punit les enfants qui n’écoutent pas leurs parents. Aussi connue sous le nom The Boogeyman, 20th Century Studios a décidé d’en faire son nouveau film d’horreur avec le directeur Rob Savage. Celui-ci est grandement inspiré de la courte histoire de Stephen King qui date de 1973. D’autre part, j’avais bien aimé le dernier film du genre du studio, Barbarian qui s’était avéré une belle surprise. Cette fois cependant, il n’y a pas de légendaire Bill Skarsgård pour attirer mon regard sur la distribution. Est-ce que la jeune et talentueuse Sophie Thatcher (Yellowjackets) avait ce qu’il faut pour porter le film sur ses épaules ?

Fiche Technique The Boogeyman

Date de Sortie : 26 mai 2023
Réalisateur : Rob Savage
Scénario : Scott Beck, Bryan Woods et Mark Heyman
Acteurs principaux : Sophie Thatcher, Chris Messina, Vivien Lyra Blair, David Dastmalchian et Marin Ireland
Genre :  Horreur
Durée : 1h38


Les tabous du deuil

Le film raconte l’histoire d’un père et de ses filles qui tentent de passer à travers le récent deuil de leur mère. Un jour où elles sont à l’école, un homme étrange rend la visite de Will, le père, joué par Chris Messina. Ce dernier a une pratique de psychologue qu’il donne de la maison sur rendez-vous. Lorsqu’un Lester Billings (David Dastmalchian) en détresse se présente chez lui et insiste d’avoir une consultation, il le fait entrer et l’écoute. Il apprend que M. Billings a lui aussi connu une tragédie familiale pour laquelle la population le blâme. Cependant, il prétend que c’est en fait un monstre qui le hante. A-t-il ouvert la porte à la mauvaise personne ?

Comme film d’horreur, The Boogeyman est correct sans plus. La créature n’est pas particulièrement terrifiante et certaines séquences du film s’étiraient un peu trop à mon goût. Je pense surtout à la dernière demi-heure où le dénouement était facile à prévoir, mais n’avançait pas assez vite. Le film n’atteint pas non plus le niveau de suspense de Barbarian ni de Insidious ou Paranormal Activity que j’avais plus appréciés.

Ce que j’aime par contre, c’est tout le contexte de l’histoire. Un des thèmes principaux, c’est le tabou entourant la mort d’un proche. C’est difficile pour chaque membre de la famille, mais on dirait que parfois ils prennent leur distance. Pourtant, c’est important de se parler pour partager le deuil. Dans ce cas-ci, Will laisse ses filles Sawyer (Vivien Lyra Blair) et Sadie (Sophie Thatcher) à elles-mêmes. C’est particulièrement lourd pour Sadie qui est beaucoup plus vieille que Sawyer et devient presque sa mère. Lorsqu’on ne prend pas le temps d’écouter nos enfants, c’est là qu’ils peuvent sombrer. Bref, j’aime que le film ne reste pas dans le trop simpliste.

Sophie Thatcher au centre du film

En introduction, je disais qu’il n’y avait pas vraiment de grandes vedettes qui avaient capturé mon attention avec les bandes-annonces. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai, parce que j’ai tout de suite assumé que David Dastmalchian serait excellent dans son rôle. Je ne me suis pas trompé. On l’a vu dans des rôles similaires de personnages un peu dérangés à maintes reprises (The Dark Knight, The Boston Strangler) et il a vraiment le look et le regard parfait pour ça. J’aurais aimé qu’il soit un peu plus présent, mais il n’est pas l’accent principal de l’histoire.

Celle qui est au centre de l’histoire d’horreur, c’est Sophie Thatcher et elle m’a vraiment surpris. Je n’ai pas eu la chance encore d’écouter Yellowjackets, mais j’ai eu des échos qu’elle était excellents dans celle-ci. Elle est encore très bonne ici. Que ce soit lorsqu’elle joue la grande sœur protectrice avec Sawyer ou quand elle doit avoir des discussions d’adultes avec son père, on y croit toujours. Quand on est dans une scène plus d’horreur ou de suspens, elle aide à rendre la situation encore plus tendue sans exagérer.

La petite Vivien aussi est très crédible. La plupart du temps, je trouve que les plus jeunes sont un peu maladroits et on ne croit pas toujours leurs expressions de peur. Cette fois, je ne l’ai pas trouvé dérangeante et même qu’elle me rappelait ma propre sœur plus jeune. Pour Chris et Marin, ils sont corrects, mais sans plus.

The Boogeyman Sawyer

Le jeu de lumière pour l’atmosphère

Ensuite, comme la plupart des films d’horreur, l’éclairage est toujours un point central pour combler l’atmosphère. Dans le cas de The Boogeyman, c’est encore plus vrai comme la créature a carrément peur de la lumière. C’est un élément sur lequel le film mise beaucoup et j’avoue que je suis un peu ambivalent.

D’une part, c’est sûr que pour augmenter la tension et pour laisser place à l’imagination, l’utilisation de coins sombres et de scènes peu éclairés aide l’immersion. Ajoutons un peu de musique d’ambiance et le tour est joué. D’ailleurs, Sawyer se sert d’un globe de lumière qu’elle fait rouler au sol pour éclairer les recoins sombres qui l’inquiètent. C’est quelque chose d’ingénieux qui sert assez bien l’ambiance.

Le problème, c’est que l’éclairage trop sombre ne sert pas toujours bien le film. On se demande constamment pourquoi les personnages ne laissent pas plus de lumières allumées ou pourquoi ils se fient à des chandelles plutôt qu’à des lampes de poche. C’est difficile d’expliquer pourquoi ils ont si peu de contrôle sur leur maison et même que c’était frustrant.

En fin de compte, le résultat n’est pas particulièrement épeurant et je ne trouve pas que la créature avait un style particulièrement marquant. Il n’y a pas de scènes qui vont vraiment rester gravées dans ma mémoire comme dans Insidious par exemple ou Barbarian. Bref, pour un fan d’horreur, c’est un peu décevant.

Verdict sur The Boogeyman

En terminant, je ne pense pas que c’est un film qui va vraiment retenir l’attention. Celui-ci n’atteint pas vraiment le niveau d’horreur que j’attendais ce qui fait en sorte que je suis resté sur notre faim. Il y a quand même quelques points positifs comme Sophie Thatcher et l’histoire, mais ce n’est pas suffisant pour lui permettre de se distinguer. Si vous êtes fan du genre, ça pourrait être un divertissement d’un soir correct sur Disney+.

The Boogeyman
Critique du film The Boogeyman par Rob Savage
La réalisation
6
Le scénario
7.5
Le jeu des acteurs
7.5
Les effets spéciaux
5
Le plaisir durant l'écoute
6.5
6.5