Penny Dreadful c’est le mélange élégant entre un esthétisme victorien inspiré et sanglant, et une histoire ultra référencée mettant en scène les monstres les plus célèbres de la littérature fantastique. Après une première saison envoutante mais manquant un peu de rythme, nous retrouvons notre groupe de personnages aux prises avec une nouvelle menace qui mettra leur humanité à rude épreuve. Si vous n’avez pas encore regardé la première saison de Penny Dreadful, alors ne continuez pas cette lecture, et allez plutôt la regarder de ce pas !
Le monstre en chacun de nous
Alors que le groupe se remet de leur dernière bataille pour sauver la fille de l’explorateur Sir Malcolm Murray (Timothy Dalton), Ethan Chandler (Josh Hartnett) découvre avec effroi le massacre de l’auberge dans laquelle il séjournait et dont il est le seul survivant. Ne se souvenant pas de ses actions de la nuit, le pistolero décide de s’éloigner du groupe pour leur propre bien.
Vanessa Ives (Eva Green) tente de le dissuader et alors que celui-ci semblait décider, les deux personnages subissent l’attaque d’un groupe de femmes particulièrement voraces. Ce n’est pas la première fois que Miss Ives est confrontée à ces créatures qu’elle identifie comme étant des sorcières. Les différents personnages doivent donc à nouveau s’unir pour faire face à cette nouvelle menace.
Si certaines des thématiques de la précédente saison sont toujours d’actualité, car inscrites dans son ADN, (la sexualité, la place de la femme, notre place dans ce monde, etc.), certaines sont un peu plus développées, je pense notamment à l’amour, où à la monstruosité. Les antagonistes de cette saison disposent cette fois-ci d’un visage humain, l’occasion pour la série d’aborder un autre aspect des monstres : ceux qui sont en nous.
Nous verrons le pire de chacun des personnages, certains luttant contre cette noirceur, tandis que d’autres y céderont pleinement. Cet aspect de leur personnalité est d’autant bien mise en avant que nous verrons également de nombreuses scènes touchantes et intimistes. Hommes et femmes seront mis face aux conséquences de leurs choix.
Rythme et réalisation
J’avais reproché un manque de rythme à la première saison de Penny Dreadful, cette fois il s’agit bien d’un défaut que je ne pourrais pas citer pour ces dix nouveaux épisodes. Le rythme est extrêmement bien maitrisé et ce en grande partie grâce à cette première saison un peu lente qui a posé des bases solides pour l’avenir de la série. Celle-ci a d’ailleurs été renouvelée pour une troisième saison. La saison débute sur les chapeaux de roues et chaque épisode est suffisamment intéressant pour que l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez, tout en captivant notre intérêt en cultivant le mystère. La diffusion d’un épisode par semaine sur Netflix était d’ailleurs très bien vu.
Concernant la réalisation, une nouvelle fois je n’ai pas grand chose à reprocher à Penny Dreaful. Je ne compte plus le nombre de plans, de séquences où je me suis ébahi devant un esthétisme à tomber, sublimé par un cadrage à la fois symbolique et techniquement impeccable.
Des acteurs qui se surpassent
Si les acteurs de la première saison avaient déjà effectué de très bonnes performances, certains ont réussi à se surpasser. Je pense notamment à Eva Green qui nous livre une prestation surpassant celle de la première saison (pourtant déjà excellente). Le duo qu’elle forme avec Josh Hartnett fonctionne d’ailleurs très bien. Ces personnages étant complémentaires et reflétant d’une certaine manière les deux faces d’une même pièce.
Harry Treadaway (Dr Victor Frankenstein), Billie Piper (Brona Croft) et Rory Kinnear (John Clare) sont ici bien plus présents à la fois dans l’histoire, mais également à l’écran. L’interaction des trois personnages réserve de belles scènes et permet d’approfondir deux personnages encore peu exploités, et nous commençons tous juste à deviner leurs rôles dans l’intrigue principale. Reeve Carney reste fidèle à lui même et offre une interprétation distinguée de Dorian Gray, les révélations concernant son personnage font parti de mes moments favoris de cette saison.
Conclusion
Au final cette saison 2 de Penny Dreadful m’aura captivé de bout en bout et m’aura procuré un plaisir rare que peu de séries ont réussi à faire jusque là. Chaque épisode est envoutant et le rythme global maitrisé couplé à cette réalisation sublime, et à un jeu très bon jeu d’acteurs finissent d’inscrire Penny Dreadful dans les séries à suivre. Je n’ai qu’une hâte désormais, découvrir ce que nous réserve les réalisateurs et scénaristes pour cette troisième saison qui annonce de nombreux changements.