Fiche technique
- Date de sortie : 10 février 2016
- Genre : Super Héros
- Classement : -12
- Réalisé par Tim Miller
- Distributeur: 20th Century Fox
Êtes vous fan de comics ? Quand je dis « fan » c’est genre ne pas juste connaître ses classiques ou deux-trois références qui font toujours bien dans une soirée entre potes, je parle de connaître un univers ou un personnage parce qu’il nous parle, parce qu’il nous a apporté quelque chose à un moment de notre vie, parce que ce n’est pas juste une passion mais parce qu’on l’a apprivoisé autant qu’il nous a apprivoisé. Oui à la fin je quasi plagie le Petit Prince mais c’est ce qui me vient en premier en tête pour expliquer ce que c’est d’être fan. Et je le suis, pas pour beaucoup de personnages, pas pour tous les univers mais je le suis. Et je fais parti du fandom Deadpool. Depuis un baille. Il m’a fait mourir de rire, râler, soupirer quand les histoires étaient mauvaises (et reconnaissons le, ce pauvre clanpin en a eu un paquet), chialer (surtout de rire) et blablabla, bref tout ça pour dire que c’est ce qu’il manque au ciné. Oui Avengers c’est lol, oui Robert Downey Jr. en Iron-Man c’est cool pis il représente bien le personnage mais ce n’est pas le personnage. Aucun d’eux n’est une vraie fidèle adaptation, c’est bien pour ça que l’univers cinématographique est appelé ainsi, c’est un autre univers parmi le Multivers de Marvel. Tony Stark est certes un poil alcoolo dans les films mais jamais il n’a sombré aussi bas dans la misère humaine que sa version comics, Steve Rogers d’Hollywood semble déconnecté de sa nouvelle époque mais jamais il n’est rien face à certaines histoire où Captain America ne comprend pas pourquoi tout ce pourquoi il s’est battu et pourquoi ses amis se sont sacrifiés, a mené à la société actuelle. Et c’est ainsi qu’on en arrive aux pets de Deadpool. Alors oui c’est tout de suite moins classe que la souffrance d’un surhomme face à ses doutes mais il faut bien commencer quelque part. Deadpool en film c’était une promesse, la promesse de donner à un personnage comics une véritable adaptation, un truc gore et irrévérencieux comme le personnage sait si bien le faire et ce sans concessions face à la morale hollywoodienne. C’est donc après une intro bien trop longue que je vous enjoins à découvrir si le film s’est fait dessus ou s’il y’a de quoi vous donner une grosse érection (sérieux t’as osé dire ça ?)
Captain Deadpool, the Merc with a mouth
Pas le temps de replacer le personnage (d’autant que vous avez un super dossier dispo juste ici) ça va prendre trop de temps et je vais me faire crier dessus, donc on va rapidement expliquer les bases du film. Wade Wilson est un mercenaire qui s’amuse à faire du caritatif rémunéré (oui oui) en sauvant de jeunes gourgandines en détresse avant d’aller se murger tranquillement dans un pub regroupant manifestement tous les types du même genre que lui. C’est ainsi qu’il rencontra la femme de sa vie. Rien que ça. Je vais pas non plus vous spoiler mais très simplement tous va bien pour lui tant sentimentalement que professionnellement quand il tombe malade. Genre sale. Suffisamment pour décider de suivre un mec ultra louche lui proposant des super-pouvoirs afin de survivre. Car c’est le truc le plus logique à faire. Narmol. Mais heureusement pour lui au lieu de se faire voler ses organes dans une ruelle non-hygiènique il va juste se faire torturer pendant des mois avant de s’échapper défiguré et possédant un pouvoir de guérison. Des idées de vengeance plein la tête.
Maximum Effort
On va laisser tomber l’écriture à la va comme je te pousse pour parler sérieusement (du moins je vais essayer) du film. Et je ne vais pas vous le cacher ça va être très dur pour moi de rester impartial. J’ai adoré le film du début à la fin, Ryan Reynolds EST Deadpool, de la première à la dernière seconde il incarne le personnage parfaitement et son jeu d’acteur est franchement excellent, rien que pour lui vous devez voir ce film (et effacer une fois pour toute Green Lantern de votre mémoire). Et tiens puisqu’on parle de Green Lantern (Green quoi ?) on va s’attarder sur les vannes méta du film. Une vanne méta c’est un clin d’œil à ce qu’il se passe en dehors du film, dans notre monde. Ça brise très facilement le quatrième mur et Deadpool en use à foison, notamment en rappelant le désastre de ce film avec un monsieur avec une bague verte ou encore de l’horreur que fut Deadpool dans Wolverine Origins (de bien sinistres souvenirs). Je vous laisse le plaisir de trouver ces références mais elles sont là et tant d’autres les accompagnent, que ce soit le sex appeal de Hugh Jackman ou les problèmes de budget du film. Mais pour en revenir au personnage principal et au comics, le film a véritablement montré un respect monstre à l’œuvre papier, que ce soit par son incarnation à l’écran ou juste la présence de certains personnages/objets/répliques cultes (il y a Bob bon sang, BOB !! Je sais que ça parlera pas à tout le monde mais les mecs ont quand même mis Bob dans ce film !).
Brown pants
C’est ainsi qu’on arrive au cœur du problème, l’adaptation et le respect de l’œuvre est ouf mais il faut quand même que le reste suive. Et là ça pose problème, car autant Deadpool n’est pas du tout un mauvais film autant ce n’est pas non plus le meilleur film possible. Le scénario tout d’abord est on ne peut plus simple, Deadpool se fait emmerder, il cherche le méchant, il trouve le méchant, il tue le méchant. Alors oui c’est ce qui se fait le plus en comics mais l’avantage du cinéma c’est de pouvoir aller au-delà de ça, de transcender les limitations d’une publication papier mensuelle avec ses besoins de cliffhangers pour ne pas perdre le lecteur, d’apporter un petit quelque chose en terme d’histoire et de traitement des personnages, car hormis le trublion en rouge et noirn le reste du cast n’explose pas vraiment à l’écran. Colossus et Negasonic tiennent plus du figurant, Angel est insipide et Ajax (sérieux ce nom) AKA Francis est assez fade malgré quelques fulgurances face à Deadpool. Certains trouveraient peut être à redire du personnage de Vanessa mais je l’ai pour ma part beaucoup apprécié notamment dans sa relation avec Wade, à la fois barge et touchante.
La réalisation est quant à elle assez simple, elle fait le boulot mais ne vous attendez pas à de grands moments cinématographiques, même si encore une fois l’ensemble est très divertissant. Notons en plus que les scènes de combat restent très lisibles, même dans le feu de l’action, ce qui est particulièrement agréable dans ce genre de film. Dernier point, la musique. Et là je n’ai pas grand-chose à dire, l’ost est sympa sans plus, rien de vraiment marquant à part Deadpool Rap qui est vraiment excellente et accompagne tellement bien le personnage.
A Face i would sit on
Pour conclure, je vous dirais que Deadpool a voulu être beaucoup de choses et autant il en a réussi certaines haut la main, autant il s’est viandé sur d’autres. Le respect de l’oeuvre en fait pour moi une si ce n’est LA meilleure adaptation de comics, mais le film pèche par manque de créativité scénaristique et par une réalisation bien trop convenue là où ses petits camarades s’en sont mieux sortis. Je ne peux cependant que vous enjoindre à aller le voir tant il serait dommage de passer à côté d’un film de super héro comme on en voit si peu, décomplexé, critique et juste complètement débile. Comme Deadpool en fait.