Critique de Daredevil: Born Again Saison 1 sur Disney+

Matt Murdock et son alter ego Daredevil nous ont offert plusieurs caméos ces dernières années, permettant de préparer son retour éventuel à plein temps. De Spider-Man: No Way Home à She-Hulk et Echo, il était évident que Kevin Feige comptait miser sur lui. On pourrait presque en dire autant de son ennemi juré, Wilson Fisk, qui a joué un rôle majeur dans Echo ainsi que dans Hawkeye. Avec Daredevil: Born Again, Marvel fait le lien entre la série autrefois diffusée sur Netflix et la suite des aventures du Diable de Hell’s Kitchen. Nous avons visionné les neuf épisodes de la saison et, sans divulgâcher quoi que ce soit, voici nos impressions.

Fiche Technique de Darevil: Born Again

Daredevil: Born Again

Date de début : 4 mars 2025
Réalisé par : Dario Scardapane
Production :  Kevin Feige, Louis D’Esposito, Brad Winderbaum, Sana Amanat, Chris Gary, Dario Scardapane, Chris Ord, Matt Corman, Justin Benson et Aaron Moorhead.

Acteurs principaux :  Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Margarita Levieva, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Zabryna Guevara, Nikki James, Genneya Walton, Arty Froushan, Clark Johnson, Michael Gandolfini, Ayelet Zurer et Jon Bernthal
Genre : Action, Policier et Thriller
Nombre d’épisodes : 9 épisodes

Une soirée qui change tout

L’histoire reprend, en quelque sorte, là où la série nous avait laissés, avec une soirée entre notre trio inséparable : Matt, Foggy et Karen. Leur cabinet d’avocats, dédié à la défense des plus démunis, semble tourner à plein régime, et l’ambiance est plutôt festive. Malheureusement, une tragédie vient bouleverser la vie des trois amis, et la série effectue ensuite un saut d’un an.

Dès lors, on apprend que Matt a mis de côté son costume pour se consacrer pleinement à sa carrière d’avocat. Il continue à défendre les opprimés, surtout lorsqu’il s’agit d’un cas très médiatisé. Cependant, il apparaît perturbé et n’est plus tout à fait lui-même. Remonter la pente ne sera pas une tâche facile.

En parallèle, la série nous plonge dans la vie du Caïd, Wilson Fisk. De retour après plusieurs années d’absence, il retrouve sa femme Vanessa, qui n’a eu aucune nouvelle de lui pendant tout ce temps et qui a pris le contrôle de son organisation criminelle. À son retour, il prétend être un homme changé. Son ambition ? Devenir le maire de New York. Mais on se doute bien qu’il cache d’autres intentions.

Marvel a eu raison de miser sur une continuité avec la série originale plutôt que de repartir à zéro. Les fans sont attachés aux personnages, et un rattrapage des quatre saisons précédentes reste accessible pour les nouveaux spectateurs. Il n’est d’ailleurs pas encore vraiment nécessaire d’avoir vu les autres séries des Defenders. De plus, reprendre l’histoire permet d’augmenter l’impact de certaines scènes, puisque l’on est déjà bien investi dans cet univers. J’ai peut-être eu un moment de confusion en situant cette saison par rapport aux caméos précédents, mais une courte recherche a suffi à éclaircir les choses.

Une série mature

L’aspect que j’apprécie le plus dans Daredevil: Born Again, c’est sa maturité. Elle est au même niveau que les saisons précédentes, et ses thèmes suivent la même direction. Ce sont ces mêmes thématiques qui font avancer l’histoire et la rendent intéressante. Des sujets comme la politique, l’infidélité, la culpabilité, la santé mentale et les inégalités sociales sont au cœur de l’intrigue et témoignent du sérieux de la série.

Par ailleurs, Born Again réussit à être une excellente série judiciaire. Les affaires traitées sont captivantes et servent le développement du scénario. Contrairement à She-Hulk, qui adoptait une approche plus légère et humoristique, Daredevil s’oriente vers des cas plus dramatiques. Le New York que l’on découvre ici est très sombre : une grande partie des forces de l’ordre est corrompue, et Matt doit naviguer dans un système judiciaire gangrené par cette réalité.

Enfin, la série donne le ton dès le premier épisode en matière de violence. Les combats sont particulièrement brutaux et sanglants tout au long de la saison, et la production ne s’est pas retenue. La première scène d’affrontement est magnifiquement filmée, avec des plans qui mettent en valeur l’émotion et la difficulté du combat à travers les mouvements des personnages. Ce niveau de brutalité correspond parfaitement à ce que l’on attend d’une série Daredevil.

Une confrontation mise sur pause

Charlie Cox est, encore une fois, excellent dans son rôle. Il incarne parfaitement un Matt Murdock hanté par une ombre qui l’empêche d’être totalement lui-même. L’acteur parvient à exprimer à la fois le côté mélancolique du personnage et sa rage vengeresse. Il brille également dans les scènes judiciaires, montrant son intelligence et sa maîtrise du droit, tout en gérant très mal sa double vie, notamment lorsqu’il est en couple.

Dans cette saison, Matt et Wilson mettent de côté leurs différends pour poursuivre chacun leurs propres ambitions. Leurs interactions sont donc plus limitées, mais restent marquantes. On passe davantage de temps à observer l’évolution de la relation entre le Caïd et sa femme Vanessa, un des éléments les plus intéressants de la série. Vincent D’Onofrio et Ayelet Zurer livrent des performances remarquables. Kingpin reste mon personnage préféré dans cette série : on voit bien qu’il tente de masquer sa véritable nature, mais qu’il est incapable de la réprimer malgré ses aspirations politiques.

Par ailleurs, il serait intéressant de faire certains parallèles entre son personnage et des événements politiques actuels. Concernant les nouveaux venus, j’ai particulièrement apprécié Michael Gandolfini dans le rôle de Daniel Blake, un admirateur fanatique de Fisk, prêt à tout pour servir ses ambitions, même les plus sombres. Margarita Levieva, quant à elle, est un excellent choix pour incarner le nouvel intérêt amoureux de Matt, Heather Glenn. Son personnage, une thérapeute spécialisée dans les relations de couple, est capable de percer à jour ce que les gens essaient parfois de dissimuler. Son rôle offre un bon contraste avec Matt, qui est souvent très introverti.

Verdict sur Daredevil: Born Again

Pour conclure, cette première saison de Daredevil: Born Again nous offre une solide introduction en neuf épisodes, remettant efficacement le personnage sur le devant de la scène. J’utilise le terme introduction, car la fin m’a paru un peu précipitée, et il est évident que les créateurs ont déjà une deuxième saison en tête.

Le fait de suivre les parcours parallèles de Daredevil et Kingpin permet d’explorer différentes perspectives sur l’évolution sombre de New York. Reste à voir comment tout cela influencera le reste du MCU. Une chose est sûre : Matt Murdock est bel et bien de retour, et j’ai hâte de découvrir la suite !

Critique de Daredevil: Born Again Saison 1 sur Disney+
La réalisation
8.5
L'histoire
9
Le rythme
8
Le jeu des acteurs
8.5
Le plaisir durant le visionnement
9
8.6