Disney proposait une nouvelle adaptation en live-action de l’un de ses grands classiques. Cette fois, il s’agissait de Blanche-Neige , sorti originalement en 1937. Ce conte, qui approche son 100ᵉ anniversaire, est bien connu du grand public. Pour l’occasion, le réalisateur Marc Webb et Disney ont choisi d’apporter quelques ajustements à l’original afin de moderniser l’œuvre. Ce remake met en vedette Rachel Zegler dans le rôle-titre et Gal Gadot dans celui de la redoutable reine-sorcière. Ces changements sont-ils réussis ?
Fiche Technique de Blanche-Neige
Date de Sortie : 21 mars 2025
Réalisateur : Marc Webb
Scénario : Erin Cressida Wilson
Producteurs : Marc Platt et Jared LeBoff
Acteurs principaux : Rachel Zegler, Gal Gadot et Andrew Burnap
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Production : Walt Disney Pictures et Marc Platt Productions
Genre : Conte fantastique
Durée : 1 h 49
Une belle-mère aux mauvaises intentions
Le film raconte l’histoire de la jeune Snow White, qui perd sa mère alors qu’elle est encore enfant. Quelques temps après ce drame, son père rencontre une nouvelle femme qui le charme rapidement, mais dont les valeurs laissent à désirer. Un jour, le roi part à la chasse et ne revient jamais au royaume. C’est alors que la reine-sorcière s’empare du trône et de toutes ses richesses, reléguant sa belle-fille à de simples tâches ménagères. Obsédée par le pouvoir et les biens matériels, elle abandonne son peuple à son sort, alors qu’il aurait grandement besoin d’aide. Bien sûr, elle consulte régulièrement son miroir magique pour s’assurer qu’elle demeure la plus belle de toutes.
Face à tant d’injustice, certains villageois commencent à se rebeller, notamment un groupe de voleurs. C’est en voyant le jeune Jonathan, contraint de voler le château pour survivre, que la princesse prend conscience du déséquilibre qui règne dans son royaume. Peu après avoir confronté la reine à ce sujet, elle est envoyée dans la forêt, où le chasseur du château est chargé de l’assassiner.
J’y reviendrai plus loin en détaillant les différences entre l’original et cette nouvelle version, mais l’histoire a été modernisée de manière intéressante. L’intrigue met moins l’accent sur la beauté et la recherche d’un prince charmant, au profit d’une quête de justice et d’égalité, ce qui est une bonne chose. Cependant, l’essence du scénario reste la même, conservant l’aspect quelque peu cliché du conte.
De plus, contrairement à d’autres films Disney, j’ai trouvé qu’il y avait peu de clins d’œil destinés aux adultes. Habituellement, les créateurs du studio glissent quelques blagues pour les parents au sein de leurs récits pour enfants, mais ce n’est pas le cas ici. Le film semble clairement s’adresser à un jeune public, ce qui a réduit mon intérêt.
Plusieurs changements
Comme je le mentionnais, Disney a apporté plusieurs changements à l’œuvre pour la moderniser, et dans l’ensemble, je pense que c’est une bonne chose. La compagnie a redoublé d’efforts pour refléter des valeurs contemporaines, notamment l’émancipation des femmes, dans ses réinterprétations de classiques, et ce film ne fait pas exception. Plutôt que d’attendre passivement son prince charmant, Blanche-Neige est ici une femme résiliente, courageuse et juste, des qualités qui feraient d’elle une leader exemplaire pour son royaume. On est loin de la jeune fille sans défense de l’époque.
L’origine de son nom illustre d’ailleurs cette évolution. Dans cette version, il ne vient plus de la blancheur de sa peau, mais du fait qu’elle est née pendant une violente tempête de neige, renforçant l’idée de force et de résilience. Même la reine-sorcière gagne en profondeur, son personnage étant davantage exploré à travers sa relation avec le pouvoir et sa jalousie. Quant au prince charmant, il est remplacé par un simple voleur porteur d’un brin d’espoir.
Le changement le plus marquant reste toutefois celui des sept nains, désormais créés numériquement pour mieux refléter leur nature de créatures magiques. Ce choix a suscité une certaine controverse, et je ne me sens pas assez légitime pour en débattre. Cependant, d’un point de vue purement visuel, j’ai trouvé que c’était une bonne décision. Leur scène dans la mine est particulièrement féerique, et je pense que Disney a réussi son pari avec eux.
Enfin, bien que quelques modifications aient été apportées aux musiques, les chansons emblématiques restent reconnaissables et fidèles à l’esprit du film original.
Une princesse, une sorcière, un voleur et sept nains
En ce qui concerne le jeu des acteurs, aucun ne se démarque vraiment par une performance spectaculaire. Cela dit, j’ai particulièrement apprécié Rachel Zegler dans le rôle principal. Elle est crédible, et on ressent bien sa ténacité. Elle incarne avec justesse une femme forte et déterminée, et j’ai aimé ses interactions avec les nains. Son évolution tout au long du récit est perceptible et se reflète bien dans son interprétation.
Le deuxième personnage majeur est celui de la reine-sorcière, joué par Gal Gadot. Elle fait un excellent travail pour la rendre aussi détestable que possible. Son absence totale d’empathie transparaît aussi bien dans ses gestes que dans l’expression froide de son visage. Cela dit, ce n’aurait pas été mon premier choix pour ce rôle. Une actrice comme Angelina Jolie, par exemple, m’a semblé plus convaincante en Maléfique. Gadot, quant à elle, n’atteint pas ce même niveau d’intensité.
Concernant Andrew Burnap, qui joue le voleur Jonathan, je n’ai pas grand-chose à dire. Son personnage occupe une place assez limitée dans le film, ce qui est un choix assumé. Il incarne correctement ce voleur porteur d’espoir qui se bat contre la tyrannie, et il partage une certaine chimie avec Rachel Zegler, perceptible à l’écran.
Enfin, j’ai beaucoup aimé les sept nains, en grande partie grâce aux acteurs qui leur prêtent leur voix. Chacun d’eux a une personnalité bien définie, et ils sont tous très attachants, même le plus grincheux. Pour moi, ce sont eux les véritables vedettes du film, et leurs scènes figurent parmi mes préférées.
De jolis décors, mais des éléments trop féériques
Visuellement, le film offre de magnifiques décors, riches et détaillés. Certains plans larges m’ont particulièrement impressionné, avec des couleurs vibrantes et un esthétisme soigné. Les réalisateurs ont également réussi à marquer la transition entre la première partie du film, plus joyeuse et lumineuse, et l’atmosphère plus sombre et tyrannique qui s’installe après la prise de pouvoir de la sorcière. Mais une fois de plus, c’est dans la mine des nains et leur petite maison que j’ai le plus apprécié les décors.
Cela dit, certains choix artistiques me laissent perplexe, notamment en ce qui concerne les animaux. Leur aspect féerique a été exagéré, notamment par leurs yeux, trop grands et globuleux, qui rappellent davantage un film d’animation. Si ce style peut fonctionner dans un dessin animé, je trouve qu’il s’intègre moins bien dans un live-action.
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Verdict sur Blanche-Neige
En revisitant ce classique, Disney réussit en partie son pari : moderniser l’histoire tout en conservant son essence. Les efforts pour renforcer le caractère de Blanche-Neige et approfondir certains personnages sont appréciables, bien que le film s’adresse clairement à un jeune public. Si les décors et la mise en scène sont soignés, certains choix artistiques, notamment l’aspect trop féerique des animaux, peuvent diviser. Finalement, bien que cette adaptation ne révolutionne pas le conte, elle apporte une vision rafraîchie qui trouvera sûrement son public.