Depuis plusieurs années, le domaine des jeux vidéos semble se concentrer sur l’expérience de jeu offerte aux joueurs plutôt que de leur permettre d’être créatifs tout en s’amusant. Toutefois, certains développeurs comme Media Molecule, se font un devoir d’intégrer un volet créatif dans leurs jeux. Ayant tout d’abord débuté avec la série Little Big Planet, le développeur anglais nous offre Dreams, où notre esprit créatif et notre imagination permettent de construire des rêves et des expériences de jeu de toutes pièces. Mais comment ce concept se présente-t-il aux joueurs?
Fiche technique de Dreams
- Date de sortie : 14 février 2020
- Style : Conception de jeux
- Classement ESRB/PEGI : T / 12
- Développeur : Media Molecule
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Français
- Exclusivité PlayStation 4
- Testé sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 49,99 $ / 39,99 €
- Site officiel
Qu’est-ce que Dreams?
Il n’est pas facile de décrire à l’écrit ce qu’est Dreams. En effet, par moment, nous avons l’impression qu’il s’agit d’un logiciel de développement de jeux vidéo mais dans d’autres, d’une bibliothèque d’expériences vidéoludiques sans fin.
En effet, Dreams étant basé sur le principe de communauté que Media Molecule avait démarré avec la série Little Big Planet, offre à l’utilisateur de parcourir les rêves des autres joueurs de la communauté du titre. Ces rêves sont en fait des jeux développés à l’intérieur de Dreams avec son engin de création. Ce qui est particulièrement impressionnant est qu’il n’y a pratiquement aucune limite à ce qu’on peut créer et ainsi rendre nos « rêves » disponibles aux autres joueurs.
L’exemple ultime de Dreams: Le rêve d’Art
Lorsque nous démarrons Dreams pour la première fois, on nous incite fortement à essayer Le rêve d’Art qui est en fait un rêve développé par Media Molecule et où on peut voir tout le potentiel du titre. En effet, nous sommes en présence d’un jeu avec trame narrative de quelques heures, entièrement créé avec l’engin de création.
Nous y incarnons Art, un contrebassiste qui est dans une grande remise en question dans sa vie professionnelle et personnelle. Il délaisse son groupe de jazz et entre dans une spirale de mal-être psychologique infernal.
Tout en avançant dans l’histoire, on plonge dans le passé d’Art pour essayer de remettre de l’ordre dans son esprit et ainsi reprendre le contrôle de sa vie. Pour y arriver, on traverse plusieurs chapitres avec des mécaniques de jeu complètement différentes. En effet, on peut aussi bien incarner Art dans un genre de pointer et cliquer que les jouets de son enfance des une aventure de plateforme. Bien qu’il soit évident que Media Molecule a créé ce rêve pour illustrer le potentiel de Dreams, j’ai adoré l’histoire d’Art et de tout son esthétisme propre au monde du jazz. Il est certain que même si ce récit est très intéressant, il est plutôt court et j’en aurais pris beaucoup plus car le scénario était franchement bien ficelé. Les quelques deux ou trois heures de jeu m’ont paru filer à toute allure.
Un concepteur de niveau impressionnant!
Comme mentionné précédemment, la grande force de Dreams est de permettre aux joueurs de laisser parler leur imagination et leur créativité. Mais pour y arriver, il faut que le concepteur de niveau soit efficace et facile d’accès. Sur ces deux points, à mon avis, c’est franchement bien réussi! Tout d’abord, on nous présente le concepteur sous forme de tutoriel. Ce dernier est obligatoire pour commencer à créer nos rêves et, en même temps, c’est une bonne chose. Les fonctions disponibles et utiles nous sont présentées et le déplacement dans l’environnement de création nous est également expliqué.
Bien que nous puissions trouver que le concepteur n’est pas tout à fait facile à utiliser à première vue, de mon côté, après le tutoriel, je me sentais d’attaque à essayer de concevoir un niveau provenant de mon imagination. Ceci dit, la conception d’un niveau nécessite beaucoup de temps. Ce n’est pas que le concepteur soit difficile à utiliser mais plutôt que c’est un exercice où les heures peuvent s’enchaîner sans qu’on ne voit un résultat final intéressant. Il faut donc être patients et persévérants. Par contre, je pense que la conception n’est peut-être pas faite pour tout le monde.
Outre le temps que l’on peut passer à designer nos rêves, je crois que certains utlisateurs vont peut-être avoir de la difficulté à naviguer dans le concepteur de niveau. En effet, il faut avoir de bonne aptitudes à être capable de s’orienter dans l’espace. Toute la conception se fait en 3D et les effets de profondeur peuvent être confondants. Ceci dit, d’autres éléments sont grandement appréciés dans ce mode. Par exemple, les objets sont relativement intelligents les uns envers les autres. On ne peut pas vraiment créer volontairement de problèmes de collision entre les objets. De ce fait, on comprend qu’il s’agit d’un engin de développement de niveau interactif et où le « jeu » a été considéré. Comme quoi, laisser place à notre imagination dans une optique de conception peut être intéressant et ludique.
La communauté, au coeur de Dreams
Une des forces de Media Molecule depuis ses débuts, est de tenter de connecter les joueurs de ses jeux ensemble. Dans le cas de Dreams, cette connexion est au coeur même de l’essence du titre. En effet, Dreams devient une énorme communauté où ses membres partagent leurs rêves de façon à ce que tout le monde puisse bénéficier de l’imagination des autres. De plus, il est même possible de prendre un rêve d’un autre utilisateur et le modifier pour l’améliorer ou l’utiliser pour modeler notre propre imagination.
La communauté de Dreams est énorme et grossit chaque jour. Le contenu s’y trouvant devient de plus en plus impressionnant. Ceci dit, la façon de rechercher n’est pas la plus optimale. Il est certain que des filtres sont disponibles, mais on finit souvent par s’y perdre. De plus, il serait intéressant de pouvoir quantifier le degré de qualité des expériences parce que pour le moment, nous sommes très loin du rêve de Art. Il est certain qu’il s’agissait du potentiel de Dreams mais ce qui est disponible pour l’instant est à des années lumières de ce qui Media Molecule nous a proposé comme expérience de départ. Oui, nous pouvons noter les rêves, mais la notation est trop peu évoluée. Un j’aime ne fait pas en sorte qu’on peut savoir à quel type d’expérience nous devons nous attendre.
De plus, j’espère que Media Molecule va continuer à ajouter des rêves provenant de leurs développeurs. Pour l’instant, outre Le rêve de Art, quelques rêves ont été ajoutés par les concepteurs mais ils ressemblent plus à des démos techniques qu’à des expériences en bonnes et dues formes. D’autres rêves avec des scénarios seraient grandement appréciés.
Conclusion
J’ai rarement eu de la difficulté à évaluer un jeu comme j’en ai eu avec Dreams. Il s’agit d’un titre difficilement qualifiable tant il a un potentiel énorme. La note que je peux lui donner aujourd’hui sera probablement complètement différente dans quelques mois ou années. Je suis convaincu que, tant que le communauté va être florissante et active, le contenu de Dreams va s’améliorer avec le temps. Car, pour l’instant, les rêves disponibles semblent être des essais ou des développements incomplets. Ceci dit, ils se raffineront sûrement et plusieurs concepteurs s’ajouteront. De plus, si Media Molecule peut aussi ajouter des rêves d’envergure, je crois que certains utilisateurs plus portés sur le jeu que la conception seront curieux de se procurer le titre.
Honnêtement, mon souhait pour Dreams est que la plateforme soit adoptée par le plus d’utilisateurs possibles. Elle n’est pas trop complexe et possède des possibilités infinies. J’ai été surpris de pouvoir essayer des jeux de tir, de plateformes et même de rôle dans des environnements complètement différents. Avec une ligne directrice un peu plus claire provenant du développeur, Dreams pourra permettra à l’imagination fertile des joueurs à perdurer dans le temps.